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- Membre : Jaco Pastorius
- Style + Membre : Paco De Lucía , Di Meola, Mclaughlin, De Lucia

Al DI MEOLA - Scenario (1983)
Par ELK le 3 Février 2023          Consultée 603 fois

Après cinq albums très réussis, mais se reposant globalement sur les mêmes recettes, un Jazz-Rock énergique et complexe fortement relevé de touches méditerranéennes et d’exploits guitaristiques, AL DI MEOLA décide avec son nouvel opus, Scénario, de changer son fusil d’épaule. Du moins sur le plan musical, car la pochette met en scène notre Latin Lover qui partage de nouveau ses faveurs entre sa rutilante Les Paul noire et une femme dont la présence est illustrée par un pied ! Pour l’aider dans sa quête de renouveau, Al décide de faire une nouvelle fois appel au pianiste et compositeur tchécoslovaque, Jan Hammer, complice de nombreux guitaristes de renom (John McLauglin, Jeff BECK, John Abercrombie…) et qui s’apprête à connaître son heure de 'gloire' en composant la musique de la série à succès Miami Vice. Grand amateur de sons 'modernes', boucles et séquenceurs, Jan Hammer, qui co-compose trois titres et en signe seul deux autres, imprègne fortement l’album de cette influence électronique typique des 80's. On peut cependant imaginer que AL DI MEOLA, qui n’a pas pour habitude de se laisser imposer quoi que ce soit, a pleinement participé à ces choix qui constituent une indéniable prise de risques.
Dès le morceau d’introduction "Mata Hari", nous sommes projetés dans une ambiance orientale intrigante évocatrice de voyage et de mystère. Cette atmosphère est liée au passé de danseuse javanaise de l’inspiratrice du morceau, la réalité étant plus sordide puisque cette courtisane néerlandaise fut exécutée pour espionnage en 1917 dans les fosses du fort de Vincennes. Après quelques notes de guitare lancinantes, une séquence de synthé puis une boîte à rythme lancent véritablement le morceau. La guitare de Al tisse sur cette toile un joli thème, emmenant le titre vers des développements harmoniques et rythmiques de fort belle facture. C’est très éloigné de ce que Al nous propose d’habitude, mais plutôt réussi dans le genre ; évidemment il faut aimer ce type d’instrumentation, le comble étant que la programmation des boîtes à rythme est assurée par le grand Bill Bruford qu’on préfère nettement derrière les fûts.
"Scénario" est un morceau également très réussi, évocateur des duos piano-guitare du passé, et surtout exempt de la lourdeur électronique des autres pièces. On y retrouve un Al toujours aussi intense à la guitare électro-acoustique, explorant de nouvelles harmonies, alors que Jan Hammer est nettement plus intéressant dans cette configuration.
J’aime bien également "Calliope" dont l’arpège d’intro est superbe et la batterie nettement moins artificielle. Le son de la Gibson Les Paul est bien présent, et Al se fend de quelques traits évocateurs des succès passés.
"Scoundrel" qui clôture l’album est également une pièce intéressante, beaucoup plus rythmique et dynamique que le reste de l’album avec un riff quasi-rock et de superbes variations et traits rythmiques de Al qui se lâche en solo avec quelques phrases inhabituelles mais très bien menées.
Parmi les autres morceaux, "African Night" dévoile une ambiance bien en phase avec son titre, permettant à Al de proposer une jolie mélodie. "Cachaca" est assez artificielle de prime abord, mais laisse un beau terrain de jeu à la basse de Tony Levin et à l’inspiration de Al qui se fend de superbes interventions, parmi les plus belles de l’album.
"Sequencer", titre de Jan Hammer, a d’abord tout pour me rebuter avec ses boucles de 'Fairlight', mais Al sauve encore le morceau tant son jeu est superbe de précision et de maîtrise, notamment les passages rythmiques sur cordes étouffées. Il ne peut rien cependant pour "Island Dreamer", titre plutôt pauvre ayant pour unique attraction quelques minutes d’intervention de Phil Collins (enfin de la vraie batterie !). "Hypnotic conviction" est également totalement anecdotique, en dehors de l’exploration des sons des nouveaux joujous de Jan Hammer.
Comment finalement juger un tel album ? On sent que Al expérimente et cherche une nouvelle voie, mais que celle de l’électronique à tout crin est sans issue pour lui. Quand on écoute cependant son jeu sur l’album, on sent les évolutions qu’il commence à y apporter, tant dans l’élaboration de nouveaux sons et harmonies que par des phrasés différents, éloignés des clichés qui lui collent souvent à la peau ; certains passages sont même très novateurs et assez captivants. Je recommande donc de passer outre les tics sonores de Jan Hammer et les rythmes électroniques pour apprécier pleinement l’évolution en marche chez Al, ça en vaut la peine et mérite notre attention.

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- Al Di Meola (guitares)
- Jan Hammer (claviers, fairlight, programmations)
- Tony Levin (stick basse)
- Bill Bruford (batterie électronique simmmons)
- Phil Collins (batterie piste 3)


1. Mata Hari
2. African Night
3. Island Dreamer
4. Scenario
5. Sequencer
6. Cachaca
7. Hypnotic Conviction
8. Calliope
9. Scoundrel



             



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