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- Membre : Jaco Pastorius
- Style + Membre : Paco De Lucía , Di Meola, Mclaughlin, De Lucia

Al DI MEOLA - Tirami Su (1987)
Par ELK le 1er Mai 2023          Consultée 427 fois

Après une année 1985 prolifique, lui ayant permis de sortir deux excellents albums assez éloignés de la fusion latino-Jazz qui avait fait sa renommée, AL DI MEOLA nous revient avec ce Tirami Su enregistré dans les sudios « Power Station » de New-York. Sur la pochette, le message est clair : finies les nuits andalouses langoureuses, place à un homme relooké, à l’aise dans son époque, et prêt à en découdre et à nous proposer le meilleur des expériences engagées à partir de 1982.

La promesse est ici partiellement tenue, le disque est intéressant, globalement réussi, mais Al semble toujours chercher une nouvelle voie. Pourtant l’équipe réunie, cette fois sous l’égide du AL DI MEOLA PROJECT (dont on ne voit pas bien l’utilité car rien ne la distingue des œuvres habituelles de l’américain), est de qualité, avec notamment l’arrivée de l’excellent pianiste Kei Akagi (dont les prestations scéniques m’avaient bien impressionnées à l’époque mais qui est souvent effacé sur l’enregistrement). Le disque est cependant très marqué par la présence du chanteur brésilien Ze Renato, de mon point de vue sur trop de morceaux, dont la voix de gorge n’est pas désagréable mais parfois un peu particulière et lassante. Nous nous retrouvons ainsi avec un disque sur lequel les quatre titres chantés, fortement inspirés de mélodies brésiliennes, alternent avec des formats plus classiques chez Al.

Sur « Arabella » Ze Roberto fredonne ainsi une jolie mélodie, mais la seconde partie où Al nous entraîne dans un carrousel électrique armé de sa Les Paul est de loin la plus intéressante. Il en va de même pour « Song With a View » dont la belle fin électrique éclipse nettement la première partie chantée. « Andonéa » est une douce et jolie mélopée où la voix alterne avec la guitare claire de Al, alors que « Maraba » nous entraîne dans une sarabande plus dynamique, avec un chant brésilien partagé cette fois avec Clara Sandroni. L’ensemble n’est en fin de compte pas inoubliable.
Au rayon des titres non chantés, « Smile From A Stranger » est un titre électronique très évocateur des œuvres de Ian Hammer, et qui aurait aisément pu figurer sur Scénario, alors que « Rhapsody Of Fire », malgré un joli arpège d’introduction, tourne à l’espagnolade pauvrement inspirée, agrémenté de percussions lourdingues et de développements archi-rebattus ; on est clairement en déficit qualitatif au regard des merveilles antérieures, notamment celles jouées avec Paco DE LUCIA.

Il nous reste à partager les meilleurs titres de l’album : « Beijing Demons » tout d’abord, sur lequel Al utilise une Gibson demi-caisse (ES 335 de mémoire) pour nous proposer des arpèges et accords plutôt originaux et inspirés, agrémentés des habituels traits rythmiques rapides et précis du virtuose. La les Paul revient en fin de morceau en alternance avec les claviers de Akagi pour finaliser cette belle entrée en matière. Mon morceau préféré reste cependant de loin la reprise du « Song To The Pharaoh Kings » du grand Chick COREA, superbe pièce éminemment progressive de 8’44. Bien soutenu par les claviers, Al se lance dans une intro lente pleine de feeling, avant que la machine s’emballe et dévoile un magnifique thème caractéristique du RETURN TO FOREVER ; dès lors, de rebondissements en rebondissements, le morceau offre à Al l’occasion de nous éblouir de son jeu plein de fougue et de maîtrise; à noter également un bel échange avec Akagi en fin de pièce.

Force est de constater que si ce disque n’est pas désagréable, il est finalement trop inégal pour égaler les chefs d’œuvre antérieurs, les titres chantés notamment étant trop en dessous du reste. Les inclinations de Al pour la musique Sud-Américaine seront bien mieux servies plus tard lorsqu’il explorera notamment l’œuvre de l’Argentin Astor PIAZZOLA. Du coup, Tirami Su fait clairement office d’œuvre de transition vers un futur qui ne semblait pas alors se dessiner clairement pour le guitariste américain. Ecoutez-le néanmoins, ne serait-ce que pour ses deux superbes instrumentaux.

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- Al Di Meola (guitares)
- Kei Akagi (claviers)
- Anthony Jackson (basse)
- Harvey Swartz (contrebasse)
- Tommy Brechtlein (batterie)
- Mino Cinelu (percussions)
- Ze Renato (chant)
- Clara Sandroni (chant)


1. Beijing Demons
2. Arabella'
3. Smile From A Stranger
4. Rhapsody Of Fire
5. Song To The Pharaoh Kings (chick Corea)
6. Andonea
7. Maraba
8. Song With A View



             



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