Recherche avancée       Liste groupes



      
JAZZ FUSION  |  STUDIO

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Membre : Jaco Pastorius
- Style + Membre : Paco De Lucía , Di Meola, Mclaughlin, De Lucia

Al DI MEOLA - Splendido Hotel (1980)
Par ELK le 4 Décembre 2022          Consultée 920 fois

Après trois albums très réussis, Al DI MEOLA décide en 1980 de voir les choses en grand et accouche de ce Splendido Hotel , double album pléthorique de 11 titres et 68 minutes. Comme il se doit, l’opus est gorgé d’invités prestigieux, Chick COREA bien entendu, mais également Les PAUL, Ian HAMMER, Steve Gadd, Mingo Lewis, Anthony Jackson ou encore le français Philippe Saisse qui compose "Roller Jubilee", participe à la composition de "I can tell" et joue sur quatre autres titres. La pochette reste dans la lignée des précédentes : notre latin lover voyage sur les rivages de la méditerranée où l’attend une femme et une guitare. La photo est superbe, je vous conseille la version vinyle pour en profiter pleinement.

Pour le contenu, en guise d’hôtel c’est plutôt une auberge espagnole qui nous attend : il y en aura pour tous les goûts, les fans du Jazz-Rock bien corsé, les amoureux des mélopées latines, les amateurs de de flamenco ou encore ceux qui aiment les surprises, et l’album n’en manque pas. Avant d’entrer dans le détail, soulignons le travail accompli; quel que soit le genre abordé, la qualité est au rendez-vous, tant dans l’art de la composition que Al maîtrise à merveille, que dans l’interprétation par tous les musiciens qui traversent ces sillons, le tout est par ailleurs remarquablement enregistré et produit.

Trois pièces s’inscrivent dans un Jazz-Rock pur et dur, registre parfaitement maîtrisé par Al qui rend de nouveau une copie quasi-parfaite. Tout d’abord le morceau d’ouverture "Alien chase on arabian desert" : une ambiance orientale s’installe, puis un beau développement mélodique sur un tempo medium, avant une brusque accélération drivée par la Les Paul de Al qui lance des power-chords, avant d’enchaîner les morceaux de bravoure, servi par son incroyable dextérité et des musiciens capables de suivre son tempo infernal, mention spéciale aux marimbas de P. Saisse et à la basse de Tim Landers. Al se fend bien entendu d’un solo garni de ses traits supersoniques.

Dans un registre proche, "Music dinner for the gods" qui ouvre le second disque est également un grand moment. Al confiait que l’idée du titre lui était venue du fait qu’il fallait être un dieu pour dîner en écoutant une telle musique. En effet, le morceau dépote sévèrement, avec un riff de départ quasi Hard-Rock, et un thème superbe comme Al en a le secret, le tout sur un tempo infernal poussant chaque musicien aux limites de ses capacités. Evidemment, le jeu de Al est remarquable de bout en bout, mention spéciale aux passages les plus percussifs qu’il est le seul à maîtriser de la sorte sur une guitare électrique.

Il en va de même sur "Al Di’s dream theme" (clin d’œil à certains fans qui pensent que son prénom est Aldi et son nom Meola) dont le début tout en nuances augure mal du déluge électrique qui nous attend, avec un thème fantastique attaqué par un super riff de basse et un "glissando" magistral du maître des lieux. Un second groupe de morceaux est constitué des pièces plus calmes et franchement latines. "Silent story in her eyes" est la plus réussie dans ce registre avec sa montée en puissance progressive et ses rythmes appuyés par les percussions de Mingo Lewis. "Spanish eyes" est plus typée avec ses castagnettes dans l’intro, une mélodie sur deux cordes qui évoque le farniente méditerranéen, et au gentil duel de guitare entre Al et le légendaire Les Paul.

Dans le registre acoustique, "Two to tango" est une grande réussite. Attaqué par Chick COREA qui pince directement les cordes d’un piano ouvert (pour un résultat saisissant), ce superbe duo est parfaitement composé et interprété, Al et Chick s’entendant réellement à merveille pour nous enchanter. "Splendido sundance", décrit comme la suite du fameux "Mediterranean sundance" est presque du même niveau que son prédécesseur, Al se chargeant de toutes les guitares cette fois. Dernière pièce dans ce style, "Bianca’s midnight Lullaby" qui clôture l’enregistrement sur une touche classico-latine de belle facture.

Il nous reste à commenter les trois morceaux les plus improbables. Commençons par l’étonnant "Roller Jubilee", œuvre de Philippe Saisse, étonnant mélange de sonorités latino-pop avec à peine quelques touches de Jazz. C’est une pièce très entraînante mais tout de même bien kitsch avec ses duels de guitare-marimbas soutenus par la basse en mode disco de Anthony Jackson. Et "I can tell" va encore plus loin dans l’excentricité : Al cherche clairement le tube, et nous délivre une compo un peu à la "Give me the night" de Georges BENSON. C’est le seul titre chanté du disque, et c’est Al qui s’y colle pour une prestation inénarrable qui restera, grand merci, sans lendemain. Et que dire enfin de "Isfahan", compo OMNI (objet musical non identifié) de Chick COREA ? On y trouve un chœur classique (superbe), le "Columbus boy chord", un quatuor de cordes dans un esprit musique de chambre, le piano de Chick et bien entendu la guitare de Al. Cette pièce progressive de plus de 11' mérite un sacré effort et une grande ouverture d’esprit pour être apprivoisée, mais est finalement une des grandes réussites du disque ! Je vous conseille particulièrement vers 5’30 l’accélération drivée par la guitare sèche de Al en mode harmonico-percussif pour un résultat absolument magnifique, de même que toute la partie plus rapide qui suit : ce titre est une merveille.

Cet album est finalement un peu le White album de Al DI MEOLA, celui où il synthétise tous ses acquis, et s’ouvre à de nouvelles perspectives et expérimentations. Toutes les voies explorées ne seront pas suivies, mais chacune est abordée avec suffisamment d’engagement et de talent pour que le disque soit très agréable à écouter et conserve finalement (et étonnamment) une unité et une logique indéniables. On sent que pour la suite de sa carrière Al devra faire des choix et continuer à explorer pour évoluer, Splendido hotel lui offre de belles pistes tout en contentant largement ses fans de la première heure.

A lire aussi en JAZZ par ELK :


Pat METHENY
From This Place (2020)
Un retour aux plus belles heures




Al DI MEOLA
Cielo E Terra (1985)
Le ciel, la terre, la guitare…


Marquez et partagez





 
   ELK

 
  N/A



- Al Di Meola (guitare, mandoline, claviers, batterie, percussion)
- Chick Corea (piano)
- Philippe Saisse (claviers, marimbas, chant)
- Jan Hammer (claviers)
- Pete Cannarozzi (synthétiseurs)
- Les Paul (guitare)
- Anthony Jackson (basse)
- Tim Landers (basse)
- Steeve Gadd (batterie)
- Robbie Gonzalez (batterie)
- Eddie Colon (percussions)
- Mingo Lewis (percussions)
- David Campbell (violon)
- Carole Shive (alto)
- Dennis Karmazyn (violoncelle)
- Raymond Kelley (violoncelle)
- Le Choeur De Garçons De Columbus


1. Alien Chase On Arabian Desert
2. Silent Story In Her Eyes
3. Roller Jubilee
4. Two To Tango
5. Al Di's Dream Theme
6. Dinner Music For The Gods
7. Splendido Sundance
8. I Can Tell
9. Spanish Eyes
10. Isfahan
11. Bianca's Midnight Lullaby



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod