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SYNERGY - Audion (1981)
Par NANAR le 12 Mai 2023          Consultée 509 fois

Les tubes à vide étaient les premiers composants électroniques, servant à amplifier des signaux électriques. Les modèles les plus simples sont les triodes : une cathode, filament chauffant qui transmet le courant à l’anode, et une grille réglable pour faire varier la circulation des électrons. Le tout premier modèle de triode fut inventé et baptisé Audion en 1906 par le physicien américain Lee De Forest. Audion tombe à point nommé pour célébrer les 75 ans de cette invention.
Cinquième album de Larry Fast, ou le sixième si on compte Computer Experiments Volume One enregistré en janvier 1980, Audion marque la fin de l’époque analogique pour SYNERGY.

Introduit par le bref "Orbit Five", "Revolt At L-5" est une composition fort efficace et rythmée. On y trouve déjà des atours électro-rock dominés par des sons de guitares saturées, avec une émulation d’orgue et une rythmique appuyée, pour un son d’ensemble très rugueux, déjà présent dans une moindre mesure sur Games. Sans être très original, "Revolt At L-5" fonctionne bien et augure du bon pour la suite. Suite qui se montre cependant des plus déroutantes. Les trois morceaux suivants sont beaucoup plus lâches et calmes, et leur enchaînement peut franchement décevoir aux premières écoutes; pourtant, ces compositions sont assez bonnes. "Terminal Hotel" propose un joli dialogue en swing entre deux leads en émulation de guitare. "Electric Blue", assez proche dans l’esprit, avec un tempo encore plus lent et à nouveau une mélodie en ternaire très sympathique, presque émouvante, est envoûtante malgré sa longueur excessive – plus de six minutes.
Assurant la transition avec la seconde face, "Ancestors" est une belle marche mélancolique, qui marque le retour de la rythmique d’"Orbit Five". Cette composition d’allure très monolithique, plus subtile qu’il y paraît, est pour une fois bien mise en valeur par la sécheresse du son.

La seconde face renoue avec les influences néo-classique des deux premiers albums, avec plus ou moins de réussite. On y trouve à nouveau les sons de cordes, de cuivres et de cloches qui abondaient sur Electronic Realizations (1975) et Sequencer (1976). En particulier, "After The Earthquake", très beau thème grandiose, est une idée qui date de l’époque de Sequencer, et dont on retrouve d’ailleurs la maquette en bonus de certaines rééditions d’Audion. "Falcons And Eagles" est également une réminiscence des anciens albums, mais est pour ainsi dire anecdotique et ne trouve guère sa place ici. Là aussi, ça ne m’étonnerait pas que ç’eût été une chute de studio de cette époque.
Il faut attendre la huitième (!) piste pour enfin trouver le deuxième thème fort de l’album, le court mais intense "Flight Of The Looking Glass" qui détourne les atours néo-classique à son avantage. Le bucolique "Shibolet", également assez réussi, mène à la pièce finale de l’album, "An End To History", qui renoue avec la dramaturgie mélodique de Cords. Le son est bien sûr plus statique et moins incisif, d’aucuns diront affadi. Mais les coups de bruit blanc sculpté, les nappes de cordes et une mélodie aux allures de "Full Moon Flyer" en font une conclusion assez forte et poignante.

Ah, Audion ! J’ai mis du temps à l'adopter, celui-ci. Bien qu'il ne présente rien de mauvais, je lui ai toujours trouvé un manque de dynamisme et de variété rythmique, surtout dans sa moitié centrale. Plus globalement, la musique de SYNERGY perd ici de sa progressivité, dans le sens où les compositions se font plus linéaires, plus statiques. Les sonorités sont également nettement moins inventives, dans le versant rock comme dans la partie plus classique. L’enrobage électro-rock est même passablement kitsch, très marqué années 80 malgré la nature encore majoritairement analogique des sons. En particulier, je trouve les fausses guitares saturées presque moches, en particulier celles de "Terminal Hotel" et d'"Electric Blue", et c’est bien la première fois que je peux en dire autant à propos de SYNERGY.

La transition numérique n’a pas été aisée pour tout le monde. Si Jean-Michel JARRE s’en est bien sorti avec Les Chants Magnétiques (1981), ce n’est pas le cas de WHITE NOISE qui en 1980 a pondu un Re-Entry bâtard et bancal. Audion de SYNERGY, solide et cohérent, s’en tire avec les honneurs, mais souffre surtout d’un manque de moments forts. Un album de répertoire, en somme.

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- Larry Fast (synthétiseurs, programmation)


1. Orbit Five
2. Revolt At L-5
3. Terminal Hotel
4. Electric Blue
5. Ancestors
6. After The Earthquake
7. Falcons And Eagles
8. Flight Of The Looking Glass
9. Shibolet
10. An End To History



             



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