Quatrième album de David VORHAUS pour KPM, Out of The Dark porte assez bien son titre. Les sons sont encore en grande majorité issus du Fairlight CMI, mais les compositions sont plus linéaires, plus accessibles, moins sombres.

La chanson-titre ouvre l’album. Ce morceau remarquable est le plus rythmé de l’album, nanti d’une mélodie des plus efficaces, et hélas le seul de son espèce ici. Pourtant, Out of The Dark est tout sauf mauvais et fourmille encore de jolies idées mélodiques. "Light Moves", "Now You See Me", "Now You Don’t", "Science Today" et "The Well-Tempered Hologram" proposent des mélodies virevoltantes dans la lignée des précédents albums, dans un état d’esprit plus optimiste. Quelques mélodies plus mélancoliques voient le jour et se rattachent quant à elles aux passages lents de Sleight of Mind (1982); si "The Labyrinth" et "Sanctus" me passent un peu par-dessus la tête, en revanche "Under The Lens" est des plus réussis dans ce registre.

D’autres pistes comme le diptyque "Three D", "On The Strip", l’humoristique "The DIY Machine", le rock lent de "Gyroscope" aux fausses guitares saturées, "Neutron Club" sont plus rythmés et prennent des atours électro-pop. Outre "Out of The Dark", "Science Today", "The Well-Tempered Hologram" et "Bringer of Darkness" apportent de l’énergie rythmique à l’album.
D’autres morceaux encore constituent la face expérimentale de l’album, toutes proportions gardées: "Tempus" et "Helios" rythmés par une basse en "sample and hold" – c’est-à-dire une modulation aléatoire à un tempo fixe. "In Shadow" est un recyclage de "Nebulous Meets Nebula" sur Re-Entry (1980), mais a au moins le mérite de proposer ce joli morceau débarrassé de tout fondu-enchaîné intempestif.

Au final, Out of The Dark est un album sympathique qui ferait de la très bonne musique de jeu vidéo, mais guère beaucoup plus. Il manque décidément l’obscurité d’un Sound Conjurer (1983) et l’urgence de Electro-Graphics (1982), sans même parler des albums de WHITE NOISE. Il est également dommage que David VORHAUS n’aie pas daigné appuyer davantages les rythmiques, Out of The Dark y aurait gagné en efficacité.