Ah, voilà que ça se gâte à nouveau pour David VORHAUS. Après la déconvenue de Re-Entry, une série d’albums d’illustration sonore lui a permis de mieux canaliser son inspiration musicale. Et voilà un camouflet de plus, comme si, profitant du format CD, David VORHAUS alignait un peu tout ce qui lui passait par la tête sans faire de tri.

Le problème de Virtual World n’est pas difficile à cerner. Là où ses précédents albums étaient assez éclectiques, David VORHAUS a mis l’accent sur les ambiances au détriment des mélodies. Résultat: plein de petits morceaux peu mémorables qui s’enchaînent comme des perles, qu’on écoute comme les vaches regardent passer les trains. Virtual World est essentiellement composé de nappes et effets sonores digitaux, avec quelques samples extérieurs, notamment des samples vocaux, décidément la lubie de David VORHAUS. Mais dans les années 1990, les sons d’usine électroniques se sont affadis et il devient difficile de réussir un album en utilisant uniquement ce type de sonorités. Surtout quand ledit album dure la bagatelle de 78 minutes… C’est un autre défaut de la Library Music, cette tendance à rentabiliser le format CD au point de le bourrer à ras-bord, ce qui donne souvent des disques indigestes voire pénibles à s’enquiller d’une traite.

Pourtant, quelques morceaux valent le détour. "Dreams And Illusions" est un prémice du futur album de WHITE NOISE, Sound Mind (2000), de par ces rythmiques électro et ces nappes évolutives. Il reste les jolies ambiances aériennes de "Sense Of Wonder", "Dream Waves", "Whispers Of The Wild", où l’on croit reconnaître une suite harmonique vaguement familière. "Cultures And Colours" est plutôt entraînant malgré son imitation folk de pacotille. "Voice Dance" fait un bon usage des samples vocaux, avec une habile composition rythmique. Par contre, "‘Sexy’" est assez gênant. Outre son titre tout pourri, ce morceau est un fatras de samples sans queue ni tête sur une rythmique aguicheuse (logique). C’est assez mauvais.

D’autres morceaux harmoniques tels "Look And Learn", "Living Stream", "Undercurrent", "Urbania", "Tropical Green" s’avèrent banals, sans queue ni tête. Le reste est de l’ambiance électronique au kilomètre. Difficile de reconnaître David VORHAUS là-dedans, franchement. Virtual World sonne comme le bout du rouleau et quelque part, heureusement que David VORHAUS a ralenti sa production par la suite, quitte à attendre le nouveau millénaire pour publier à nouveau.

1 ½ sur 5