La passion des Amérindiens vous gagne-t-elle à l’écoute des nombreuses chansons du CULT qui leur sont dédiées ? Toujours est-il que voilà un jeune homme dignement coiffée sur la pochette du cinquième opus du groupe. Et cette pochette aussi belle soit-elle sera le thêatre d’un affrontement juridique puisque nos artistes n’ont pas réellement demandé la permission d'utiliser ce cliché. Justice et tout le tralala, il y a mieux pour lancer un disque dans le billboard. D’autant que Ian et Billy sont en pleine crisette de mésentente et vont jusqu’à s’éviter lors des sessions d’enregistrement. Les vieux couples ! Si on ajoute à cela le fait que le bassiste de toujours Jamie Stewart s’est fait la malle, voilà un album qui démarre mal !

L’intro de l’éponyme "Ceremony" sonne assez exotique juste avant que la gratte de Billy Duffy ne prenne le pouvoir avec beaucoup d’aplomb. Une rythmique assez alternative dans l’esprit mais avec une production très métallisée. Un titre assez slow qui ne laisse aucune place au doute, le groupe est désormais un cador du hard rock. L’Américain natif présent sur la vidéo de "Wild Hearted Son" semble bien perdu dans la jungle de béton et d’acier d’une métropole américaine. Le titre fait office de grand classique de cette livraison, en totale continuité avec les grands classiques présents sur Sonic Temple. Le refrain est une petite merveille ciselée de mains d’orfèvre par le duo de nos frères ennemis, c’est un très grand titre.

Un violoncelle introduit "Indian", la guitare folk renchérit sur le côté smooth et crépusculaire de cette composition qui laisse la part belle à l’imagination, comme il se doit. Un très bel instant avec un chant vraiment habité de Ian.
"Heart Of Soul" se présente comme un midslow très mainstream, mais qui ne manque pas de gueule. Le refrain est très pop mais nanti de l’identité propre à nos Anglais. On reste donc dans une qualité évidente. Nous restons dans la culture amérindienne avec "Earth Mofo", un titre bien speed, quasi sous amphétamines, puis "White", un très long titre à tiroirs, prétexte à débauches guitaristiques en tous genres.

"If" semble un concentré de quelques chansons, je sens comme une petite répétition sur ce titre qui est toutefois rehaussé d’un piano de belle allure. Puis le superbe riff de "Full Tilt" nous replonge dans une ambiance assez glam rock, mais avec les habituelles digressions de Billy à la guitare et cela rend particulièrement savoureux. Dommage que le refrain ne soit pas à la hauteur du reste, cela a tendance à briser la magie de cette chanson qui sonne pas mal comme les GUNS’N’ROSES sur les couplets meets AC/DC sur les refrains, vous allez voir, c’est bluffant.

"Wonderland" reste dans l’excellente moyenne propre au groupe, qui rate fort rarement ses compositions, avec des solis superbes de Billy et une rythmique bourrée de Wah Wah. Mais on sent toutefois comme un manque d’inspiration de temps à autre, comme sur les couplets de "Bangkok Rain". Le titre tourne en rond, aucune originalité, ce qui est rare chez The CULT. Enfin, le son ultra-produit de "Sweet Salvation" donne au morceau un look très cliché, très radio, presque hymnique. On se souvient de quelques titres des gars du New Jersey comme BON JOVI ou Bruce SPRINGSTEEN, avec de plus une voix soul en backing vocal.

Bien sûr, cet opus faisant suite au chef-d’oeuvre Sonic Temple, la conclusion ne vient pas d’elle-même, toute simple et facile. L’ascendance a un impact sur cet album qui ne bénéficie aucunement de la lumière projetée par son grand frère sur la musique populaire. Les disputes entre les deux têtes pensantes et la situation générale en sont probablement la cause. Nous sommes clairement sur un 3.5 en terme de notation et il y a "Wild Hearted Son" qui mérite sa place au panthéon des classiques de The CULT. Pourtant, je choisis de poser un 3. Je me souviens d'avoir trouvé cette livraison décevante à l’époque, qui aime bien châtie bien.