Sixième album des anglais du CULT ! Nous avons quitté le monde merveilleux des amérindiens en tout cas, la présence de ce mouton noir originaire de l’ile de Man – un Loaghtan, c’est de là que vient Lemmy notre père à tous ! - nous ramène direct en prude Albion, les fans vont l’appeler "Black Sheep" bien évidemment. Ian Astbury a toujours beaucoup dit que cet album était très personnel, qu’il évoquait adolescence difficile, le décès de Nigel Preston leur batteur originel. Pour le moins le couple Duffy/Astbury est à nouveau soudé comme aux premières heures.

L’album débute sur "Gone", avec une batterie monolithique et pas mal de bruitages divers, la gratte étant noyé dans un magma sonore qui nous plonge direct dans la grande mare de l’alternatif des nineties. La basse tonne sur "Naturally High", et on sent de suite l’influence de SOUNDGARDEN sur ce morceau qui doit tout à l’époque ou il a été composé, pas vraiment ma came. On sent quelques effluves des DOORS à l’oeuvre sur "Emperor’s New Horse", un titre psychédélique où la guitare continue de fuzzer à tout va. L’éthérée "Saints Are Down" ne m’emballe pas plus que cela, trop de cymbales a mon goût même si le synthé me plaît pas mal et que le bridge est plus enthousiasmant.

Nous redescendons dans le temps avec le son de "Coming Down", qui aurait pu trouver sa place sur un opus du début des eighties, Dreamtime probablement car le son est assez light. On se croirait presque avec U2 en 82 sur "Real Grrrl", c’est quasi le son de The Edge. L’ambiance de "Star" tente d’émuler les précédents classiques du groupe, mais le son de la guitare est vraiment trop light et punkoïdé pour pouvoir s’aligner. On passe tout de même un moment pas désagréable, mais tout ceci manque un peu de folie. Nous retrouvons enfin une guitare digne de ce nom sur "Be Free", mais la composition ne permet pas plus que cela au groupe de briller, le refrain est trop plat à mon goût.

Et voila des percussions plutôt tribale pour embrayer "Black Sun", la manière qu’à Ian d’égrener les paroles est très originales et l’orgue qui intervient sonne tel celui des WHO sur "Won’t get Fooled Again", une belle référence. La compos s’étire et monte en puissance, le thème reste aquatique et la guitare reste discrète mais très grésillante, c’est le grand retour de la fuzz ! Un morceau qui nécessite pas mal d’écoute pour se laisser apprivoiser, mais qui propose quelque chose de vraiment différent.

L’association d’un orgue d’église et d’une gratte bien crado nous donne "Joy", le CULT a toujours aimé cultiver ses ambiances quelque peu mortifères mais néanmoins dynamiques. Guitare folky, wah wah et basse a nouveau mixée en avant sur "Sacred Life", très alternative, presque du BAUHAUS dans le texte. Le son est très bas sur "Universal You", nous sommes fort loin des standards du groupe, qui ne démérite pas, mais a du perdre pas mal de sa fan base en cette occasion. Il est à noter que le bassiste Craig Adams a mis sa patte sur cette compo. On sent quelques effluves des DOORS à l’oeuvre sur "Emperor’s New Horse", un titre psychédélique où la guitare continue de fuzzer à tout va.

Ce virage très alternatif, voire grunge par instant notamment dans les sons de guitare de batterie et de la production en général ne sont guère pour le séduire. Le CULT disposait de son son, d’un style qui lui était propre et d’un culture attenante que personne ne pouvait lui soutirer. Ainsi dévêtu de sa superbe j, il me semble perdre beaucoup de son allant et de son talent. Je ne retiens que "Black Sun" de cet album au mouton noir, c’est donc un deux et je ne conseille pas sauf aux amateurs d’alternatif des nineties.