Voilà déjà plus de six longues années que Lenny KRAVITZ, un des princes de la pop rock, n’a donné de nouvelles au monde de la musique. Un sacré hiatus qu’il lui convient de combler sans tarder, et nous voici donc avec son douzième opus entre les mains. Eh oui ! C’est peu en 35 ans de carrière ! Mais Lenny a toujours eu le bon goût de proposer une musique de qualité et des featurings assez énormes pour combler cette lacune. L’album a été produit par le sieur lui-même dans son studio des Bahamas, - c’est que la vie est dure – et que le coquin a enregistré la plupart des instruments, aidé en cela par son comparse Craig Adams. Gageons que l’originalité sera à nouveau au rendez-vous, avec du groove et des grattes.

L’album est précédé par le premier single en fin d’année 23, il s’agit de "TK 421". Mesdemoiselles, attendez-vous à en prendre plein les yeux du popotin du chanteur, gracieusement foutu pour ses désormais soixante printemps. C’est beau cette époque où les sexagénaires ont l’air d’avoir 35 ans, guère plus. Des rythmiques funky avec quelques digressions à la Stevie WONDER, ici c’est le monde d’un groove très spécifique, le sax est volubile et l’ambiance franchement cool. Nous continuons avec "Human", ses percussions et ses sequencers, ce style qui mixe funk pop et rock avec un véritable bonheur et qu’il partage avec Terence TRENT D’ARBY et SEAL, la mélodie supra mainstream est taillée pour un billboard ensoleillé, rien d’exceptionnel toutefois.

On en termine avec les singles sur "Paralized" qui propose une revisite de ses grands succès à riff. On sait le Californien fan de musique grassouillette, alors cette gratte a tout pour plaire, d’autant que le refrain se chante avec une facilité déconcertante. Puis l’introductive "It’s Just Another Fine Day" propose de la mélodie pop comme s’il en pleuvait, des dolos de gratte, une ambiance smooth, une section rythmique monolithique, de belles digressions signées BEATLES fan forever. Ca s’écoute bien et se laisse digérer avec facilité. C’est décidément lorsque les influences se font plus scarabéennes que Lenny trouve les moyens de transcender sa musique. Cette fois, une petite vague brésilienne traverse "Spirit In My Heart", et la douceur qui en émane est bienvenue. "Love Is My Religion" on l’aurait parié ! - nous replonge dans le bain pop-rock avec du riff, facile, eh oui !

Il y a clairement une influence PRINCEière sur "Let It Ride", avec cette manière de sussurrer son texte et ce beat électro imperturbable. Le nom de Michael JACKSON se pointe assez facilement au moment du titre "Stuck In The Middle". La cythare sonne bien et apporte une petite saveur orientalisante à ce midslow. Et c’est Lenny, alors la facilité éclabousse toutes les bosses du microsillon, cette fois sur "Bundle Of Joy", la basse monolithique et les synthés pompiers donnent une identité très eighties et proche de Eddy GRANT dans l’idée. On a l’impression d’être au chaud soleil des Caraïbes et, miracle ! En fait, on y est vraiment ! "Heaven" repart sur des basses funky, impossible de se tromper sur le nom du gars qui a créé cela. Dispensable, "Honey" est tout aussi simple mais efficace. Enfin, l’éponyme "Blue Electric Light" nous renvoie cette fois à des influences AOR – il en faut pour truster durablement les premières places des billboards. Le refrain passe bien, mais le reste est bien mou.

Le talent est là, sans aucun doute, mais il y a aussi une facilité que je n’hésite pas à qualifier de légère, Lenny pond tout ceci assez tranquillement comme on va à la plage ou juste dormir. Pour lui, faire tout ceci semble aussi simple que respirer, ce qui me laisse penser que nous pourrions avoir beaucoup mieux en termes de mélodies et d’arrangements de la part d'un artiste créatif d’un tel calibre. Je reste donc sur un 3 car la musique est vraiment sympa, vraiment agréable quel que soit le genre abordé.