Notre cher Lenny a probablement fini par échapper a son syndrome Michael JACKSONien ou PRINCEien, comme vous préférez. Il n’est pourtant guère difficile de dire qu’on n'égalera jamais ces deux monstres sacrés. Mais Lenny y croit, il en veut plus, toujours plus. L’artiste semble toujours trimballer une forte dose de rébellion en lui avec une volonté délibérée d’agglomérer les cultures. Et pour une fois miracle, nous voici face a une photo de couverture bien moins racoleuse que par le passe… Non ce n’était pas dur ! On va donc espérer un brin plus de simplicité pour cet opus que par le passé aussi ? Il s’agit déjà du onzième album de notre fils a papa et nous sommes dans l’année de ces cinquante ans.

L’immense ronde des singles – 7 on fait pas les choses a moitié - débute avec "It’s Enough", un funk qui s’ignore avec sa basse ondoyante et son beat répétitif. Une chanson engagée assez inhabituelle car sociale. La vibe y est un brin cosmique, étonnant de voir Lenny balancer sur la politique américaine ! "Low" embraye de manière plus décontractée du gland puisque l’artiste nous invite a le suivre dans ses pérégrinations sexuelles sur un simple beat de batterie – voyez donc la vidéo ou il tient les baguettes - a nouveau assez raide. La gratte funk prend le relais et nous offre un instant cool mais pas mémorable non plus. On continue avec la rapide "5 More Days ‘Till Summer", au ton bien plus pop, une chanson facile et mignonette.

"Johnny Cash" ? Lenny avait déjà repris du king de la country, le voila qui nomme une chanson en son honneur, un titre laidback en hommage a sa maman, une petite chanson doucereuse avec une lap steel guitar qui couine un brin. "Here To Love" propose un piano un peu statique, et un Lenny qui nous renvoie vers une de ses rengaines favorites : la tolérance raciale. Bon, ça s’écoute... « Ride » se laisse oublier avec facilité même si le refrain se chante bien aussi et qu'on le voit courir dans les couloirs du musée d’Orsay dans la vidéo… 3 ans après la sortie de l’opus, Lenny va en sortir encore un single, il s’agit de l’éponyme "Raise Vibrations" : l’esprit est rock, gratte et voix se suivent, puis tout ceci tourne au psychédélisme le plus chargé en psychotropes avec un hammond qui vibre comme s’il avait trop tiré sur son blunt. D’un autre coté quand on appelle un titre "vibration"...

Une intro au Hammond et des percus bien statiques, voila comment débute ce onzième opus de Lenny avec une jolie base rythmique sur "We Can get It All Together". L’ambiance est excellente et le chant de Len vraiment agréable, on est proche du hard rock sur ce titre avec quelques aspects psychédéliques, une belle entrée en matière quasi hymnique. On note un sublime solo de Craig Ross sur "Who Really Are The Monsters", aux percussions tribales mais à l’identité très fusion qui nous rappelle parfois Terrence TRENT D’ARBY, son grand concurrent et collègue. On assume le statut de cador du funk rock sur "The Majesty Of Love", de la jolie mélodie tournoyante avec un refrain presque Shaftien. "Gold Dust" nous replonge dans une identité plus country rock, voire AOR, avec un refrain sympa. Enfin, "I’ll Always Be Inside Your Soul" est un mid slow aux accents fusionnesques, beaucoup de douceur et une guitare nimbée de reverb, j’aime bien.

Jamais de réels faux pas ni de fautes de goût pour Lenny KRAVITZ, qui continue dans le velours à mener une carrière toute de facilité et de star system vêtue. Une évidente qualité toujours autant nimbée de tranquillité, mais un manque de "fond" sur beaucoup de titres. A force de piocher dans ses influences l’artiste en oublie ses propres envies et idées, et même si certains éclairs de talent apparaissent a chaque livraison, on a comme l’impression qu’il pourrait faire mieux en se tirant un peu les doigts… 3 étoiles man !