Non mais sérieux … Abîmer ainsi une jolie GIBSON Flying V en la trempant dans un abominable liquide rouge qui semble avoir la consistance d’une peinture ! Rock star ultime, Lenny KRAVITZ n’en peut plus de camper son propre personnage avec un sens du marketing qui l’honore - ? - ... ou pas ? Un baptême donc ? Le rouge symboliserait-il le sang ? Ou juste la superficialité de la cité des anges et son coté supra voyant ? Toujours est-il que notre Lenny âgé de désormais 40 printemps reste comme aux plus beaux jours un fringant séducteur qui ne lasse de se mettre en scène pour sa fan base féminine. Le septième album du pistonné ? C’est par ici !

Alors cette profession de foi qu’est "Where Are We Runnin ?" On en cause. La vidéo nous montre un Lenny aux prises avec la vie de rock star ultime, femmes, alcool dope, pas la moindre intimité, jet privé, burn out… Où courent les stars ? On se le demande et la réponse est claire... à leur perte ! Cette rocksong est sympa mais ne s’aligne en aucune manière sur les classiques de Len. Vous allez voir que le sujet est récurrent dans cette galette. Dans le single suivant, "Storm", grosse batterie au beat persistant, Lenny s’embrouille sur une rythmique funky, l'ensemble demeurant un brin simpliste à mon goût. Ce single sera mixé avec le "Another Day" de Michael JACKSON avec Lenny en featuring.

"California" repart sur des données un peu garage, avec son refrain que les gars de MOTLEY CRUE ne renieraient pas. Pas de doute, on est entre LA et Frisco. Ca ne révolutionne pas la face du monde mais on a droit à un petit solo sympa de Lenny himself à la 6 cordes, pas manchot notre pistonné ! "Lady" continue la ronde des singles avec une obstination qui force le respect. Le riff répétitif est presque psychiatrique, le refrain monolithique déploie une jolie force – c’est le succès de l’opus, 12ème au billboard -. Le piano statique de "Calling All Angels" termine l'album par une bluette où Mr KRAVITZ tente de renouer avec les succès de ses anciens slows, excellent pour la sieste, pour le reste c’est bof.

Le reste part comme à l’accoutumée un peu dans tous les sens ! "Sistamamalover", dont le début évoque carrément Isaac HAYES et Curtis MAYFIELD, revient vers les fondamentaux. Sa ritournelle encore une fois tourne en rond et s’insinue à merveille dans la caboche. Une petite gratte folky ? C’est l’éponyme "Baptized" à la petite vibe LENNONienne. Etonnant, non ? Son chant évoque presque le glorieux aîné. "Destiny" est une douce petite balade où le chanteur assène sa meilleure ligne de fausset. Elle est mignonnette et mérite plus d’une écoute attentive. L’album est introduit avec le gros beat batterie basse ondoyant de "Minister Of Rock’n’roll", dans la plus pure veine du sieur Lenny, qui s’égosille comme un beau diable. C’est très rock, avec un ptit refrain pop de derrière les fagots. "Flash" repart pour du gros son Glam rock. On se croirait en 74 avec les gars de SWEET, sérieux ! Le son fuzz est cool alors que la basse rondelette donne bien le change, c’est un poil raide comme la batterie mais ça s’écoute.

"I Don’t Want To Be A Star" ? Sans blague, Lenny ? Désolé, c’est un peu tard, ouais tu peux plus sortir dans la rue sans que tes jolies fringues soient en danger, fallait y penser avant. Le titre est à nouveau un tant soit peu répétitif et peu mémorable. Décidément, l’artiste n’en peut plus ici de se poser des questions sur qui il est. "What Did I Do With My Life" porte les stigmates d’un certaine souffrance, non ? Le mid slow n’est pas désagréable mais n’a pas non plus l’étoffe d’un classique. Nous retrouvons ce même sujet de la solitude de la rock star sur "The Other Side" dont les intonations doivent encore tout aux BEATLES. Avec un refrain qui penche vers David BOWIE, toutes proportions gardées. Sâcré Lenny, un caméléon musical, lui aussi !

Cet album tout rougeâtre ne m’a pas convaincu, ni lors de sa sortie ni aujourd’hui, malgré tout le bien que je pense désormais de notre fiston à son papa. A nouveau, il nous manque clairement du classique à nous mettre sous la dent ! Lenny tente pourtant de reprendre les voies qui ont fait ses plus grands succès. On le constate mais la qualité est nettement moindre. Quelques titres sont à retenir mais je ne peux poser plus que la note de deux étoiles pour cet album que je ne recommande pas, même aux fans les plus sourds.