C’est certain, il va nous faire toutes les poses des rock stars ! Sacré Lenny, fils à papa au talent certain mais tellement sûr de sa force qu’il en devient parfois grotesque. Voyez cette nouvelle couverture, les cheveux courts et l’attitude 'je suis là mais faites comme si je n’y étais pas', tout de modestie vêtu ! Mais il faut aussi admettre que la division marketing de Virgin fait fort bien les choses en achalandant ainsi à merveille notre artiste. Toute sa fan base féminine s’en trouvera fort heureuse ! Allons, soyons charitables, tout se passe super bien dans la carrière de notre cher fils à papa qui, certes, manque parfois de simplicité, mais c’est la vie de rock star, que voulez-vous? C’est un sixième opus et Lenny accuse à 37 ans un âge raisonnable.

Le premier single "Dig In" sonne entre AOR et pop rock avec les harmonies vocales propres à Lenny et une petite propension à sonner pop façon BEATLES, rien de révolutionnaire. On aime ensuite le refrain aux intonations toujours très sixties de "Stillness Of Heart". Le single suivant "Believe In Me" est un slow aux consonances trip-hop et aux synthés vaporeux. Un joli solo à la gratte classique, un titre original pour le sieur Lenny qui ne nous avait pas habitués à tant de sensibilité. "If i Could Fall In Love" est un mid slow à la rythmique en forme de cavalcade pêchant par un brin trop d’effets sur la voix du chanteur, mais le refrain assez fort dégage une ambiance industrielle qui se laisse déguster avec beaucoup de plaisir.

L’introductive "Battlefield Of Love" nous refait le coup du riff bien asséné, mais l’effet de surprise est désormais loin de nous. Un riff lourdingue, ça ne ressemble pas à notre pistonné, mais "Let’s ger High" possède les habituels trademarks de l’artiste. Le refrain est superbement achalandé, avec de belles harmonies vocales qui vous feront chavirer. Les arrangements de "You Were In My Heart" s'harmonisent fort bien avec la gratte crépusculaire et les sequencers bien méchants. Sous tendu toujours par un rythme trip-hop, c'est un des titres à retenir de cette livraison. Le talent de Lenny ne l’a pas quitté, les ritournelles évidentes sont là, en ordre de bataille, mais il manque un brin d’intensité pour convaincre, comme sur "God Saves Us All". C’est notre Lenny préféré alors, ça part dans tous les sens, on a cette étrangeté au ton garage quasi punky qu’est "Bank Robber Man". "Yesterday Is Gone" repart sur des sentiers pop folk, tandis que "A Million Miles Away" nage en pleine BEATLEmania. Enfin, la répétitivité de "Pay To Pay" me semble un peu 'casse-bonbon'.

Vous l’avez compris en substance, ce n’est pas mon opus préféré de Lenny KRAVITZ : il nous manque des classiques, des classiques, nom de dieu ! Mais diantre, où sont-ils, Lenny? Que vont dire tes parents? Pas de standards dans cette cuvée 2001, mais pas mal de titres fort corrects dont quelques-uns méritent une écoute sérieuse. L’évidence est là, pas de super titres immédiatement reconnaissables ! Rien de désastreux toutefois c’est un trois moyen !