Notre fils à papa préféré, pistonné entre les pistonnés mais tout aussi talentueux, s’apprête à sortir son troisième opus après le giga succès de son Mama Said, écoulé à plus de huit millions d’exemplaires. Nous sommes donc sur du velours… ouaip, le même que celui de ses pantalons seventies. Voyez cette gravure de mode, tout dans la modestie et la simplicité ! Mais il faut aussi admettre que le Lenny a d’ores-et-déjà imposé un style assez unique, une improbable fusion black and white que Michael JACKSON a dû beaucoup lui envier. Voici le troisième album du protégé de Richard Branson et nous sommes toujours bien sûr chez Virgin.

La sauce prend immédiatement avec la sortie du premier single "Are You Gonna Go My Way", personne n’a oublié ce riff de guitare et cette ritournelle à la limite du hard rock, et dont le refrain s’insinue à merveille dans le cortex. Rien à faire, ce riff marque les auditeurs au fer rouge, Lenny cabotine à mort, demandant benoîtement à son audience de le suivre partout où il ira. Le bridge en rythmique supra funky est un must vraiment jouissif, sur lequel Craig pond un solo très sympa. Bref, une chanson pour l’éternité et qui nous suivra jusqu’au bout.

Et voyez donc ce début. Avouez-le tous : on est en présence de la réincarnation de Paulo MACCA sur cette ode qui doit autant aux substances illicites qu’à son amour de la musique psychédélique. L’esprit des scarabées traîne ici partout, même si Lenny parvient à imposer sa voix et son style si particuliers. "Believe" est une petite merveille qui ne quittera plus l’esprit des mélomanes après l’avoir entendue. Une fois suffit et c’est l’addiction !

Le single suivant "Heaven Help", malgré des touches soul sympas, est de facture beaucoup moins classique et a considérablement moins marqué les esprits que ses prédécesseurs. "Is There Any Love In Your Heart" tente d’émuler le succès de "Are You Gonna Go My Way" avec sa gratte fuzzy et son ambiance glam rock bas du front, mais le riff manque de tranchant et ne s’impose guère, on croirait du sous SWEET ! Pas la moindre postérité pour ces deux singles !

"Black Girl", pleine d’écho et de réverb', se présente comme un autre hommage aux BEATLES, mais cette fois la qualité n’est pas au rendez-vous, pas mémorable. Après Paulo, c’est au tour de l’image du nice beatle d’être convoqué avec "My Love", qu’on croirait sorti d’une session bien enfumé avec Ravi SHANKAR, pas un des musiciens ne semble être sorti d’un nuage de beuh conséquent, même si le solo de Craig se tient.

On repart dans les seventies avec "Sugar", sa gratte funky et son ton cool, le p'tit synthé apporte une touche dance disco plutôt sympa. "Come On And Love Me" est un funk bombastic qui signe l’influence de SLY…. Dont Lenny adore les sapes. "Just Be A Woman" est un slow psychédélique plein de fumette, sixties à mort, mais le chant de Len ne me plaît guère ici, trop simpliste. Ne serait-ce la voix, on pourrait être avec le loner Neil YOUNG sur cette compo, "Sister", une wahwah bien raide ainsi qu’une touche crépusculaire, mais un manque de couilles évident. Et puis notre Lenny est un maniaque des blunt alors il le sort pour nous pondre le reggae de "Eleutheria", rien de révolutionnaire mais de bon aloi. Il y a un peu de Bob là dedans toutefois.

Nous avons un des hymnes des nineties avec "Are You Gonna Go My Way" ainsi que l’un des grands slows de la décennie alternative avec cette petite folie psyché qu’est "Believe". Pour le reste cependant et malgré une propension notoire à tout essayer, peu de titres glorieux. Je reste donc sur un trois moyen mais ne partez pas sans écouter les deux standards ou je hurle !