Après son premier succès fulgurant "Bambino", DALIDA poursuit son voyage musical et sort un second opus de 22 petites minutes, Miguel. L’accompagnement de Wal-Berg et et Raymond Lefèvre offre une richesse orchestrale qui sied bien la voix de DALIDA. Wal-Berg apporte lyrisme et grandiloquence, là où Raymond Levèfre insuffle une légèreté romantique, contraste qui permet de briller à la voix de DALIDA.

L’orchestre luxuriant et les percussions discrètes mettent en valeur la voix de DALIDA sur "Miguel". Bien qu’ancrée dans les codes de la ballade sentimentale des années 50, elle captive grâce à sa sincérité profonde. Son timbre méditerranéen envoûtant s’accorde à la musique exotique aux échos flamenco dans une ambiance intime et passionnée.

"La Plus Belle du Monde", écrite par l’italien Marino Marini, est réinterprétée par de nombreux artistes notamment Luis MARIANO et bien sûr DALIDA. Une musique lente avec un arrangement orchestral aux airs un peu cinématographique, une voix emplie de douceur et d’émotion qui capte immédiatement l’attention. Elle est l’une des chansons très touchantes de son début de carrière et chante un hommage intemporel à la figure maternelle. Pour rester dans la musique cinématographique, "Tu Peux Tout Faire De Moi" est réellement une musique de film tirée "Des Marchands De Filles". L’émotion est grandissante, les crescendos traduisent des moments de tensions, la musique plane et les percussions rythment le tout. C’est une performance vocale puissante qui mêle force et vulnérabilité. Elle est pour moi une des forces de cet album, intense et théâtrale sans tomber dans le pathos.

"Tu N’as Pas Très Bon Caractère", chanson légère, humoristique et entraînante, qui apporte un peu de gaîté, dénote du reste de l’album, nous offrant enfin une autre facette de son répertoire, ce qui montre qu’elle conserve toute sa qualité et sa grandeur vocale et scénique sur des morceaux plus légers. Sur la même lignée, énergique, "Le Ranch de Maria" est une chanson ensoleillée et exotique, dansante, qui illustre parfaitement l’attrait de l’époque pour les influences musicales variées. On se laisse facilement entraîner grâce à l’interprétation vivante et narrative.

"Quand On N’a Que L’amour" et "Ay ! Mourir Pour toi" sont respectivement écrites par Jacques BREL et Charles AZNAVOUR. "Ay ! Mourir Pour Toi" est tel un boléro aux touches orientales qui enrichissent une atmosphère dramatique et théâtrale que DALIDA incarne avec une force émotionnelle certaine. "Quand On N’a Que L’amour" est assez rythmé, les arrangements sont très riches, un peu trop peut-être. Elle l’interprète de manière très lyrique avec de belles montées en puissance dans la voix, apportant une dimension toujours dramatique, et ajoute à cela une certaine tendresse. Toujours dramatique, mais plus intime, "Le Petit Chemin De Pierres" retrouve quelques accents méditerranéens dans la musicalité.

Ce second album caractéristique de son début de carrière confirme le succès de DALIDA, dans la continuité de premier, bien qu'il manque d’un affranchissement et d’un style plus personnel. Tout est très dramatique, un peu lourd par moment et l’on respire dans les moments plus gais qui enrichissent l’album et nous font remarquer que sa voix est tout aussi belle sur des airs plus légers. C’est un disque musicalement très riche qui montre les traits d’une artiste polyvalente et capable de jongler entre les émotions tout en gardant une interprétation et une puissance vocale implacables.