1997 : Les COWBOYS FRINGANTS sortent leur premier album sur cassette, pour une sortie confidentielle limitée à 500 exemplaires.
1998 : Le second album, Sur Mon Canapé, voit le jour.

C’est en effet alors qu’ils prenaient conscience de leur énorme potentiel que les COWBOYS FRINGANTS décident de sortir Sur Mon Canapé. Déjà unanimement reconnus au Québec comme un groupe live festif et explosif, les COWBOYS rament toujours pour décrocher un contrat et se voient contraints d’autoproduire cet album, qui sera à l’époque distribué à 1000 exemplaires, qui seront rapidement écoulés. Car c’est sur cet album que la musique des COWBOYS, que nous qualifierons de rock folk festif et biographique, commence à prendre forme : bon nombre de morceaux de cet opus devenant par la suite de véritables classiques en live, que le groupe joue encore aujourd’hui lors de chaque concert (« Goldie », « Mon Pays – Reel des Aristocrates »).

Sur Mon Canapé, ce sont avant tout ces biographies croustillantes jouées sur un rythme élevé et sublimées par le violon de Marie-Annick LEPINE : comment ne pas épouser la cause de Maurice Galarneau, carrossier véreux mais ô combien sympathique, de ce plombier raté mais passionné par son métier, de Maurice au bistro (à l’intro violon/batterie irrésistible), de Goldie, star d’un jour, ou encore de Denise Martinez, mascotte de football née d’un père à moitié guatémaltèque ? Véritablement personnifiés par Karl TREMBLAY, le vocaliste du groupe, ces personnages prennent vie et n’ont pas à insister beaucoup pour nous entraîner dans la danse.

Ainsi, c’est avec le même humour que nos cinq Québécois abordent la défaite française face aux Anglais lors de la Guerre de sept ans (« Si Montcalm avait pas été saoul, si l’armée avait pas pris un coup, les Anglais frappaient leur Waterloo »), sur un rythme échevelé et un instrumental final transcendé par un violon endiablé (« Mon Pays »). Bien que rappelant parfois Renaud, les COWBOYS font d’ores et déjà montre d’une véritable personnalité, qui, ils devaient déjà s’en douter, leur permettra de devenir un groupe emblématique de la Belle Province. Mais le groupe sait aussi se faire plus sérieux, comme sur le nostalgique « Banlieue », qui clôt magnifiquement cet album, ou encore sur « Special #6 », la seule ballade de cet album, sympathique sans être incontournable, notamment grâce à la participation de l’accordéon.

Bien sûr, d’aucun pourra reprocher à cet album un manque de maturité et de consistance. Il est vrai que Karl TREMBLAY, débordant d’énergie, nous propose un chant brut de décoffrage et dénué de toute nuance, et que l’album s’essouffle sur la fin (les titres « Grosse Femme » et « La Culbute » étant somme toute dispensables). Sur mon Canapé reste néanmoins un deuxième album très convaincant, synonyme de concerts furieux et d’une suite de carrière exemplaire !