Malgré des absences de plus en plus longues entre deux albums, LES COWBOYS FRINGANTS savent maintenir l'attention et l'intérêt du public. Si le succès fulgurant qu'a connu le groupe lors de la période La Grand Messe / L'Expédition s'est légèrement estompé, la discrétion du combo québécois, en partie due aux deux grossesses successives de la volubile Marie-Annick Lépine, n'y fait rien : Les COWBOYS, en France comme dans la Belle Province, sont devenus une institution. Quatre ans après la sortie de leur dernière réalisation studio, l'annonce d'un nouvel album pour octobre prend ainsi des airs d'événement.

"Bye Bye Lou", premier extrait présenté au public, semble s'imposer d'entrée comme un retour au son du début des années 2000. Une rythmique frénétique, des cuivres prédominants, et voici que l'on se croirait revenu à l'époque de Break Syndical ou de La Grand Messe. Il y a là une énergie juvénile, portée par une mélodie simple mais imparable, qui témoigne de l'espièglerie intacte d'un Jean-François Pauzé sans doute auteur et compositeur de ce titre. La guitare acoustique et le violon, qui se font plus présents alors que le morceau avance, restent finalement au cœur même du morceau, mais l'on prend plaisir à retrouver des ambiances façon "La reine" ou "Ti-Cul", qui mêlent poésie mélancolique et splendeur mélodique. Le morceau, plus immédiat que le single issu de l'album précédent, "Paris-Montréal", semble également doté d'une durée de vie plus longue.

Les textes jouent eux-aussi la carte de la nostalgie. JF Pauzé, fidèle à son image de coeur fragile, narre l'histoire de destins croisés, sur fond de lutte sociale ("On s'est connus à la place d'armes / Sous les slogans d'une manif"). Où quand amour et politique font bon ménage. Douceur et énergie mêlées font de "Bye Bye Lou" un single idéal, mais aussi une carte de visite très prometteuse pour ce nouvel album que l'on attend désormais encore plus de pied ferme.