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- Membre : Marie-annick Lépine
 

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Les COWBOYS FRINGANTS - Motel Capri (2000)
Par GEGERS le 8 Octobre 2008          Consultée 4272 fois

A la fin des années 1990, LES COWBOYS FRINGANTS est un jeune groupe qui connaît un succès considérable auprès d’un public québécois jeune et qui trouve dans la musique de ce groupe un support à une remise en cause idéologique des structures organisationnelles de la Belle Province, mais également (certains diraient surtout) un excellent moyen de s’amuser sur les mélodies dansantes et les paroles non dénuées d’humour et de joie de vivre véhiculées par ce quintet québécois. Seulement voilà, malgré un succès populaire toujours faible mais grandissant de façon constante, les maisons de disque refusent toujours d’ajouter ce groupe à leur catalogue, et les portes des médias francophones de la province restent fermées.

Motel Capri, le troisième album des COWBOYS est donc, à nouveau, une autoproduction. Il servira néanmoins de déclic, l’album connaissant un succès commercial inespéré pour un groupe non signé. Motel Capri n’est pas un album exceptionnel, mais il est certain que la qualité intrinsèque de la grande majorité des morceaux ne pouvait demeurer dans un quasi-anonymat.

Si l’album débute (après une intro) par l’anecdotique "Le plombier", "Québécois de souche" vient, dès les premières paroles, nous arracher de larges sourires. Accentuant volontairement son accent québécois, KARL TREMBLAY (vocaliste du combo) nous narre son intégrité et son attachement à sa province en usant et abusant d’anglicismes, certains vraiment tirés par les cheveux. Une emphase lexicale ayant pour but bien entendu de mettre le doigt sur le déclin lent mais constant de la langue française au Québec.

Comme tout album des COWBOYS qui se respecte, Motel Capri contient son lot de biographies de prolétaires, de courtes histoires souvent tragi-comiques et accompagnées généralement d’un rythme soutenue et d’une mélodie enjouée (Marcel Galarneau, Maurice au bistro, Voyou).

Mais il est temps d’en arriver à ces quelques morceaux qui font de Motel Capri un bon album, qui le font passer du statut de sympathique à celui de véritablement réussi. Ces titres sont au nombre de cinq : "Awikatchikaën", introduit par une guitare galopante et une superbe ligne de violon est de ceux-là, et est également un des meilleurs morceaux de la discographie des COWBOYS, tout simplement. "Le shack à Hector", narration d’une beuverie mémorable dans le Québec profond sur fond d’harmonica et de bruitages plus où moins évocateurs, est également un des grands moments de Motel Capri. En total contraste avec l’ambiance des morceaux le précédant, "Léopold" est pour sa part une magnifique ballade exécutée uniquement à la guitare et au violon, et consiste en une déclaration d’amour enflammée d’un homme pour un autre. Des paroles profondes, mais à l’écoute desquelles une légère impression de moquerie nous laisse un petit goût amer…
"Le gars de la compagnie" est quant à lui LE morceau épique de l’album. Pamphlet à l’encontre de la déforestation massive du Canada au début du 20ème siècle s’adressant tout autant aux Américains qu’aux Canadiens, ce morceau s’emballe dans sa deuxième moitié pour nous offrir le meilleur morceau de l'opus. La fédératrice répétition en fin de morceau de la phrase "Et le gars de la compagnie rit dans sa barbe, qui c’est le con qui a dit que l’argent poussait pas des arbres ?", scandée de plus en plus fort, ne peut que convaincre de l’efficacité du morceau.
Enfin, la ballade folk "Un p’tit tour" clôt l’album en beauté, grâce à une mélodie et des paroles légères et un peu naïves, sécurisantes et bienvenues.

Grâce Motel Capri et la tournée qui suivra les COWBOYS FRINGANTS décrocheront finalement un deal avec une maison de disque nationale. Mais c’est bien l’album suivant, Break Syndical, qui lancera réellement la carrière de ces cinq Québécois de souche, nouveaux fers de lance du folk rock québécois.

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- Karl Tremblay (voix)
- Jean-françois Pauzé (guitares, chœurs, boîte à rythme, harmonica)
- Marie-annick Lépine (accordéon, piano, flûtes traversières, mandolines)
- Jérôme Dupras (contrebasse, chœurs, basse, guitare électrique)
- Dominique Lebeau (batterie, grelots, darbouka, chœurs, tambourine)


1. Su' Mon Big Wheel (c'tait L'fun)
2. Le Plombier
3. Québécois De Souche
4. Awikatchikaën
5. Maurice Au Bistro
6. M'a Vivre Avec Toi
7. Le Shack à Hector
8. Marcel Galarneau
9. Mon Pays/reel Des Aristrocrates
10. Rue Chapdelaine
11. Banlieue
12. Voyou
13. Léopold
14. Le Gars D'la Compagnie
15. Le Pouceux
16. Un P'tit Tour



             



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