Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK PSYCHÉDÉLIQUE  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Style : Mgmt, Mercury Rev, Tame Impala
- Membre : The Flaming Lips & Tom Jones
 

 The Flaming Lips Official (9219)

The FLAMING LIPS - The Dark Side Of The Moon (2009)
Par STREETCLEANER le 5 Novembre 2010          Consultée 4701 fois

The Dark Side Of The Moon de PINK FLOYD... on ne présente plus ce fameux album des années 70. Génial pour les uns, ou à la réputation injustifiée pour les autres, je ne m'étendrai pas dans cette chronique sur ses qualités ou ses faiblesses. Le sujet n'est pas celui-là. Saisissons plutôt l'occasion d'aborder le nouvel album des FLAMING LIPS (1) qui reprennent ici, mais réinterprété à leur sauce, l'album au prisme de lumière. Inutile au passage d'insister sur le fait que le combo anglais représente une des influences importantes de nos américains de l'Oklahoma. Toutefois, on se doute bien que rejouer purement et simplement l'album The Dark Side Of The Moon (TDSOTM) était évidemment sans intérêt. Alors on veut marquer son attachement à la bande de Waters et Gilmour en assénant à l’œuvre sa propre pâte. Logique. A vrai dire, une appréhension surgit assez rapidement. Quel peut être l'intérêt de rejouer l'intégralité de cet album ? A qui cela peut-il plaire ? Aux fans des FLOYD ? J'en doute, ils crieront vraisemblablement au massacre d'un de leurs albums préférés. Au public des LIPS ? A voir... Je n'en suis pas personnellement convaincu. D'une manière générale, l'histoire des reprises et remixes ne plaide pas en leur faveur. Et puis quelle peut être la valeur ajoutée de tels remixes ? Faire différent de l'original ne signifie pas forcément faire mieux. Loin de là… Par contre, le risque de se planter, de faire moins bien, est élevé... C'est la raison pour laquelle les remixes sont, en général, relégués en simples bonus ou réservés au public R'n'B (2). Une bonne reprise, un bon remixe, est un exercice délicat et on est bien évidemment attendu au tournant.

TDSOTM donc. Il n’est pas vraiment question ici d’une banale superposition de partitions. Si l’ordre des morceaux est repris, si le déroulement de la trame semble respecté dans ses grandes lignes, il serait plus exact de dire que TDSOTM est réinterprété dans sa substance essentielle mais pas dans son intégralité. Un exemple parmi d’autres, on peut constater que « Time » est simplement évoqué, simplement esquissé, mais qu’il n’est pas rejoué dans sa globalité. L’œuvre originale va, en revanche, subir la moulinette des effets auxquels le groupe nous a habitués depuis son album de 2006, At War With The Mystics, et qu’il avait particulièrement développé sur le dernier Embryonic. Comme si on avait entré cette œuvre primitive dans une machine quelque peu défectueuse d’un savant fou et qu’elle en ressorte en produisant des sons distordus et de la fumée, avec des éléments manquants ou d’autres apparus comme par enchantement lors de l’opération. Ca sent un peu l’expérimentation foireuse, un peu le bricolage dans la transformation, et le résultat porte le visage d’un être assez difforme, celui d’une sorte d’alien qui aurait voulu répliquer l’ADN de l’être original, l’imiter, mais qui aurait rencontré quelques perturbations au cours de la duplication. Au moins les FLAMING LIPS osent la différence pourrait-on dire si on se place dans le champ d’une vision plus positive de la chose.

Pourtant ce nouveau TDSOTM commence plutôt bien. Le morceau d’introduction « Speak To Me / Breathe » est bien rythmé, la boucle combinée de percussions/basse hypnotique produit son petit effet qui dynamise bien le titre. D’ailleurs, preuve que cette petite trouvaille a dû plaire au groupe, ils ne manquent pas de nous la refourguer un peu plus loin sur « Time / Breathe Reprise » en respectant scrupuleusement l'agencement originel. De son côté, la Gilmour’s touch est abandonnée au profit d’une guitare plus agressive et à la crudité qui sent les traficotages des machines électriques (« Time / Breathe Reprise », « On the Run »). Une constante dans cet album de toute façon. En cela on sent la paternité évidente du dernier Embryonic. L’introduction de « Time », faite de toussotements, pourra toutefois laisser l’auditeur plus dubitatif. Mais c’est sans doute « The Great Gig in the Sky » qui devrait être le morceau le plus décrié. « Massacre ! » s’insurgeront les puristes, et sans en être un, il faut avouer qu’ils auront en partie raison tant les cris de Peaches peuvent avoir quelque chose d’horripilant. « Money » fait pour sa part figure de reprise asthmatique, molle à la limite de la désarticulation. Le tout est amorphe, manque de souffle, et les filtres vocaux n’apportent pas grand-chose. Faire du psychédélique ce n’est pas simplement jouer avec les ordinateurs, les filtres, vocoders, matériels ou triturer les sons. Ce serait trop simple. Il manque clairement là quelque chose pour transformer l’essai. A contrario, c’est lorsque nos Américains collent plus à l’œuvre originale qu’ils en deviennent les moins intéressants avec un « Us And Them » complètement transparent par rapport à l’original. Ou l’exemple même de la cover qui n’apporte rien. Il vaut mieux tenter d’innover, quitte à se planter (« Brain Damage » aux grésillements et effets qui gâchent sans doute le titre au potentiel émotionnel le plus fort), que parcourir les mêmes rails sans briller.

Tout ceci est au final fort dommage. Cette revisitation de The Dark Side of the Moon ne convainc guère. C'est d'autant plus décevant que le dernier Embryonic était clairement un album très attachant qui tient toujours bien sur la durée. Il était évident de toute manière que refaire un TDSOTM était plutôt suspect en terme de potentiel tant l'oeuvre support fait figure de monument intouchable pour beaucoup. Etre comparé à l'original ne pardonne généralement pas en cas d'erreur ou de faiblesse. Et dans le cas présent la valeur ajoutée de cette réinterprétation n'est pas suffisamment éclatante ou évidente pour être particulièrement et durablement remarquée.

(1) en fait ce groupe n'est pas seul à réaliser l'album puisqu'ont participé également le groupe Stardeath and White Dwarfs -dans lequel joue le neveu de Wayne Coyne (tiens, tiens)- mais aussi Henry Rollins et l'artiste féminine Peaches. A noter que l'album est sorti en décembre 2009 sous forme digitale, et vient seulement de paraître à la mi 2010 au format Cd. Le nom de l'album est exactement : "The Flaming Lips and Stardeath and White Dwarfs with Henry Rollins and Peaches Doing The Dark Side of the Moon"... ouf !

Titres 1, 2, 7, et 9 interprétés par The Flaming Lips, Stardeath and White Dwarfs.
Titres 3 et 8 interprétés par Stardeath and White Dwarfs
Titres 5, et 6 interprétés par The Flaming Lips
Titres 4 interprété par The Flaming Lips et Peaches

(2) attaque purement gratuite...

A lire aussi en ROCK PSYCHÉDÉLIQUE par STREETCLEANER :


KING BUFFALO
Longing To Be The Mountain (2018)
Rock psychédélique / stoner de haute facture.




The FLAMING LIPS
The Flaming Lips & Heady Fwends (2012)
Testé et approuvé !


Marquez et partagez





 
   STREETCLEANER

 
  N/A



- Wayne Coyne (chant, guitares, claviers)
- Michael Ivins (basse, claviers, backing vocals)
- Steven Drozd (chant, guitares, claviers, basse, batterie)
- Kliph Schurlock (batterie, percussions)
- Dennis Coyne (chant, guitares, claviers)
- James Young (guitares)
- Casey Joseph (basse, claviers)
- Matt Duckworth (batterie, percussions)
- Henry Rollins (chant sur titres 1,2,4,5,6,8,9)
- Peaches (chant sur titres 1 et 4)


1. Speak To Me / Breathe
2. On The Run
3. Time / Breathe (reprise)
4. The Great Gig In The Sky
5. Money
6. Us And Them
7. Any Color You Like
8. Brain Damage
9. Eclipse



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod