Cécile CORBEL a vu le jour dans le Finistère, et sa vie a connu un tournant lorsqu'à l'adolescence, elle assiste à un concert de la harpiste grecque Elisa VELLIA. Elle découvre ainsi la harpe celtique et parvient à obtenir des cours avec Elisa, pour devenir aujourd'hui l'un des professeurs les plus prisés de cet instrument en Bretagne. A 18 ans, elle empoche un bac S. Ensuite, ce sera un diplôme d'archéologie mais elle décide plus ou moins rapidement de se consacrer à la musique. Son premier album, le présent E.P, paraît enfin en 2005, et Cécile est déjà accompagnée de Simon Caby qui ne la quittera plus.

Alors que l'on tombe déjà amoureux de Cécile et de sa musique, on peut se dire qu'un 'simple' E.P reste un peu frustrant, mais rassurons-nous, il n'y aura pas à attendre longtemps avant la parution du véritable premier album. Harpe Celtique et Chants du Monde reste néanmoins une excellente entrée en matière. Sur le plan strictement musical, c'est le disque de Cécile le plus fidèle à la musique celtique : on n'y trouve pas encore d'instruments autrement world comme la kora ou le doudouk. Ici, ce ne sont que, outre les guitares, de la harpe, des flûtes irlandaises, du bodhran (tambour irlandais), du violon. Une petite équipe pour un petit groupe de morceaux tous aussi beaux les uns que les autres.

Le son des chansons adaptées par Cécile n'est pas encore pop-rock, le tout reste très acoustique. Seules les nappes de claviers apportent un peu de modernisation, ainsi que la production tout à fait à la hauteur et qui permet bien de repérer chaque instrument. Cécile a choisi, conformément au titre de l'E.P, des "chants du monde", de préférence celtique, mais on trouve aussi un texte en français, un en espagnol et un en hébreu ! En effet, "Shir al Etz" est un traditionnel israëlite. Il est très plaisant d'entendre la jeune Cécile chanter dans toutes ces langues, et si l'origine de chacune n'est pas si diversifiée, l'album est, pour sa menue tracklist, plutôt complet. Et quelque part, on se dit qu'il n'y avait ici pas forcément besoin de plus : six ballades, c'est un nombre suffisant pour commencer et installer un univers. Le temps est uniquement aux ballades, de la désespérée "An Hani a Garan" au tout aussi envoûtant "Je M'endors", Cécile a choisi d'adapter ces traditionnels dans un propos doucereux, langoureux même, conformément au timbre de la voix, et l'on ne saurait s'en plaindre, bien au contraire. Les percussions et arrangements de cordes-synthé viennent 'soulever' l'ensemble. La harpe celtique, toujours en relation avec le titre de l'E.P, conduit les autres instruments avec des arpèges délicats réalisés sur de divines cordes en nylon ou boyau. Si chacune des chansons est une réussite, l'instrument prend tout son sens sur l'instrumental "Valse des Ondines", composition de Cécile absolument magnifique, déjà un classique.

Bel album, tout à fait représentatif du potentiel de la fée Cécile et de ses musiciens qu'il ne faut pas oublier. Un joli moyen de commencer à aborder ce qui s'annonce être une oeuvre majeure dans la musique celtique.

Note réelle : 3,5/5