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- Membre : Cream, Blind Faith, Steve Gadd Band, The Yardbirds
- Style + Membre : Jj Cale & Eric Clapton, Eri Clapton And Steve Winwood

Eric CLAPTON - Play The Blues (avec Wynton Marsalis) (2011)
Par MANIAC BLUES le 19 Novembre 2011          Consultée 4108 fois

Eric Clapton poursuit la série des duos entamée en 2000 avec B.B. King, continuée en 2006 avec J.J. Cale, puis en compagnie de Steve Winwood en 2009 et maintenant aux côtés de Wynton Marsalis à l’occasion d’un concert exceptionnel donné en avril au Lincoln Center. Slowhand aime donc sortir de la routine de sa carrière solo de plus en plus morne, pour s’aventurer sur des routes plus aventureuses, s’associant à des artistes de divers horizons, amis de longue date ou pas. La collaboration avec le trompettiste de jazz Wynton Marsalis est pour le moins originale : cette fois-ci, on ne peut pas reprocher au brave Clapton de faire dans l’ultra-conformisme et la soupe industrielle. Il a pris un risque, qui malheureusement ne paie pas. En effet, déjà sur l’album solo sorti l’année dernière, on avait constaté dans la démarche de Clapton un passéisme de plus en plus étouffant. Avec ce live, Clapton et Marsalis poussent le bouchon encore plus loin et remontent le temps à l’époque lointaine du Jazz de la Nouvelle Orléans.

Doc a donc prêté la DeLorean aux deux compères qui, dans un grand élan nostalgique, ont décidé d’aller faire un tour dans les clubs de jazz des années vingt et trente. On peut tout de même admirer la qualité des musiciens. Eric Clapton chante de manière convaincante, mais sa voix est vite asphyxiée par le Big Band imposant de Marsalis. Le résultat est chaleureux, l’interprétation pleine de bonhomie et de sincérité. Pourtant, pas facile de s’enthousiasmer pour ce live aux titres bien trop longs. L’ennuie gagne vite, la fatigue également, et ce mélange de jazz et de blues finalement assez peu passionnant nous fait piquer du nez. Il s’agit d’un exercice de style, certes difficile à réaliser, et accompli avec une certaine virtuosité, mais qui ne dégage pas d’émotions assez fortes. Par exemple, « Joe Turner’s blues » a plus tendance à nous bercer, qu’à nous émouvoir. Mais si vous souffrez d’insomnies, alors, oui, ce disque est fait pour vous.

Dès son introduction, ce concert s’annonce fortement jazzy. Le swing d’ « Ice Cream » réchauffe l’atmosphère ; si les arrangements sclérosés peuvent laisser de marbre, la performance vocale admirable d’Eric Clapton qui incarne ici le versant blues du duo, est à saluer. Le groupe a malheureusement tendance à se perdre dans des improvisations qui n’en finissent pas; le travail de reconstitution d’une forme de jazz révolue peut impressionner dans un premier temps, mais finit par lasser. La moitié du chemin n’est même pas parcourue, qu’on voudrait en finir le plus vite possible. Difficile donc d’écouter ce disque d’une seule traite. La nostalgie, c’est bien à petite dose, mais pendant soixante-quinze minutes, ça commence à peser lourd. La reprise de « Forty-four » n’est pas réussie car trop asphyxiante. Tout cela manque d’air. En revanche, « Joliet Bound », le morceau le plus court du disque, foncièrement blues, avec les cuivres en retrait, passe comme une lettre à la poste. Dommage que tout l'album ne s'inscrive pas dans cette veine là. Et curieusement, la version jazzy de « Layla » qui semblait un brin fumeuse sur le papier s’avère le meilleur moment de l’album. Les arrangements finement maîtrisés, la voix poignante de Slowhand dégagent une réelle émotion, même si les puristes risquent de crier au blasphème.

On peut en fin relever la présence de Taj Mahal sur les deux derniers titres. Sa voix encore plus rocailleuse que celle de Clapton tend à relever le niveau de ces morceaux fleuves soporifiques. Alors, oui, Clapton, en s'associant avec Marsalis, démontre sa capacité à se renouveler en participant à des projets audacieux. Mais s’il l’avait fait en n’oubliant pas dans quel siècle il vit, cela aurait été encore mieux. Car cet exercice académique consistant à pasticher une forme de jazz/blues dépassée est passablement barbant. A réserver donc aux fans les plus courageux.

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1. Ice Cream
2. Forty-four
3. Joe Turner's Blues
4. The Last Time
5. Careless Love
6. Kidman Blues
7. Layla
8. Joliet Bound
9. Just A Closer Walk With Thee
10. Corrina, Corrina



             



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