Recherche avancée       Liste groupes



      
MUSIQUE ROMANTIQUE  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Joseph Haydn , Felix Mendelssohn
 

 Ludwig Van Beethoven, Le Site (2085)

Ludwig Van BEETHOVEN - Triple Concerto / Sonate Pour Piano °17  (1987)
Par SASKATCHEWAN le 29 Avril 2012          Consultée 4173 fois

Pour une fois, laissons de côté le compositeur pour s’intéresser aux interprètes. Outre l’inévitable KARAJAN et sa fidèle philharmonie berlinoise, trois légendes de la musique soviétique ont contribué à cet enregistrement du Triple Concerto de BEETHOVEN en 1970 : Mstislav ROSTROPOVITCH (violoncelle), Sviatoslav RICHTER (piano) et David OÏSTRAKH (violon).



BAM ! BAM ! BAM ! Trois noms qui claquent comme une promesse de nirvana musical ! Une merveilleuse affiche, conséquence indirecte de la détente en U.R.S.S., qui a permis à de nombreux artistes soviétiques de voyager et d’enregistrer à l’étranger.
Mais qu’ont-ils donc de spécial, ces trois-là ? Eh bien, c’est très simple : ROSTROPOVITCH est sans doute l’un des meilleurs violoncellistes du XXe siècle, OÏSTRAKH est sans doute l’un des meilleurs violonistes du XXe siècle, et, suspens, RICHTER est sans doute l’un des meilleurs pianistes du XXe siècle. Chacun appartient à une génération différente, mais tous ont un point commun : leur talent a fait d’eux des vitrines du pouvoir soviétique, bon gré mal gré. Le Juif OÏSTRAKH, le Russe né en Azerbaïdjan ROSTROPOVITCH, l’Ukrainien d’origine allemande Richter sont autant de symboles rêvés pour la propagande du régime, qui a bien compris tout le prestige qu’il pouvait tirer de ses génies musicaux.
Pourtant en 1970 déjà, la vitrine se craquèle. ROSTRPOVITCH et même RICHTER ne cachent plus leur soutient aux écrivains frondeurs ; le premier héberge le dissident Soljenitsyne, tandis que le second assiste aux funérailles de Pasternak, honni des autorités. L’exil du violoncelliste et la mort d’OÏSTRAKH, en 1974, font presque de cet enregistrement un testament, testament de la collaboration entre trois des plus grands virtuoses de leur temps.

Et la musique dans tout ça ? Il fallait une œuvre au moins aussi atypique que le Triple Concerto pour rendre possible cette association prestigieuse. Composé en 1803 par BEETHOVEN, ce concerto à trois solistes est une rareté dans l’histoire de la musique classique, une œuvre sans véritable postérité… A tort ! Le premier mouvement vaut à lui seul le détour. Construit atour d’un thème obsédant, il alterne dialogues entre solistes et sorties majestueuses de l’orchestre. Ici, le romantisme est encore fortement teinté de musique de cour.
Le dénuement du second mouvement vient souligner l’autre ambiguïté de l’œuvre. Le Triple Concerto hésite constamment entre musique de chambre et musique symphonique, et c’est sans doute cette petite étrangeté qui fait tout son intérêt.
Enfin, le « Rondo alla polacca », plus anecdotique, fait office de conclusion dansante et divertissante, où chaque soliste prend l’ascendant à tour de rôle.

Bonus cadeau, un autre enregistrement de RICHTER est proposé sur le disque, celui de la Sonate pour piano n°17 dite « La Tempête », toujours de BEETHOVEN. On est ici en terrain plus familier. Le dernier mouvement et son thème phare sont connus dans le monde entier, en plus d’être beaux à pleurer. La tristesse qui émane de cette mélodie toute simple enfonce bien des œuvres plus alambiquées…
Le « Largo – Allegro », lui, évolue dans un tout autre registre. C’est un mouvement changeant, indécis, marqué par la profusion des thèmes. Pourtant, tout s’enchaîne à merveille, comme si les notes pouvaient s’ajouter à l’infini sans menacer l’équilibre du morceau. Et dire qu’à l’époque, la surdité du compositeur s’était déjà aggravée !

Il y a toujours quelque chose de prodigieux dans la musique de BEETHOVEN. Le Triple Concerto et la Sonate n°17 ne sont sans doute pas ses œuvres les plus complètes, mais chacune possède un petit échantillon du génie de son créateur. L’interprétation des trois maîtres soviétiques met admirablement en valeur les qualités de ces deux pièces, tout en tordant le coup au préjugé tenace selon lequel les interprètes russes ne sont bons qu’à interpréter les compositeurs russes. Belle réfutation par l’exemple !

A lire aussi en MUSIQUE CLASSIQUE par SASKATCHEWAN :


Sergueï RACHMANINOV
Concerto Pour Piano N°3 (horowitz) (1909)
L'immensité russe en une mélodie




Dimitri CHOSTAKOVITCH
Suite Pour Deux Pianos (genova, Dimitrov) (1922)
Bien plus qu'un exercice


Marquez et partagez





 
   SASKATCHEWAN

 
  N/A



- Ludwig Van Beethoven (compositeur)
- Herbert Von Karajan (chef d'orchestre)
- Sviatoslav Richter (piano)
- David Oïstrakh (violon)
- Mstislav Rostropovitch (violoncelle)
- Orchestre Philharmonique De Berlin


- Triple Concerto Pour Violon, Violoncelle, Piano
1. Allegro
2. Largo
3. Rondo Alla Polacca
- Sonate Pour Piano N°17
4. Largo - Allegro
5. Adagio
6. Allegretto



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod