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Ludwig Van BEETHOVEN - La Victoire De Wellington (karajan) (1813)
Par CHIPSTOUILLE le 19 Avril 2015          Consultée 3132 fois

C'est dans l’euphorie symphonique des débuts du romantisme, alors que les cuivres et percussions prenaient de plus en plus d’importance, que naquit le panharmonicon. Cet instrument de musique automatique fut fabriqué à un très petit nombre d’exemplaires, regroupant à lui seul quantité d’instruments à vent ainsi qu’un attirail de fusils et autres bricoles en vue de réaliser des effets spéciaux. Ce panharmononicon, qui aurait tout du fantasme d'un écrivain steam-punk s'il n'avait réellement existé, a connu une carrière aussi prometteuse que brève. En effet, avec CHERUBINI en 1806, BEETHOVEN est probablement le plus célèbre compositeur à qui l'on commanda une œuvre en vue de l’utiliser. De cette union, au moins prometteuse sur le papier, naquit une symphonie, La victoire de Wellington.

Une symphonie oui, oubliée de nos jours, la véritable 9ème symphonie de BEETHOVEN (si d’autres écrites dans sa jeunesse n’ont pas disparues jetées dans les flammes) qui en a donc au moins composé 10. La malédiction de la 9ème n’aurait eut donc aucun réel fondement ? Oui et non. En fait de symphonie, cette œuvre ne possède que deux mouvements. Ce à quoi on me rétorquera que la symphonie inachevée de SCHUBERT également. L'argument étant imparable, BEETHOVEN a donc bien écrit 10 symphonies. Alors pourquoi ignorer celle-ci ?

Tout d'abord, nous sommes ici confrontés à une œuvre à vertu propagandiste. Dans une Europe post-révolutionnaire en guerre depuis plus de 20 ans, le nationalisme avait le vent en poupe. Ce pourquoi elle sera rebaptisée par les français, pour des raisons évidentes, "La bataille de Vittoria". Cette parente lointaine de l’ "Ouverture 1812" de TCHAIKOVSKI (bien plus connue quant à elle) s’ébat durant 14 minutes, à coup de cuivres ventripotents, de tambours militaires et de 192 coups d’artillerie. WAGNER lui-même fera les frais de ce vacarme en tant que chef d’orchestre, faisant fuir son auditoire lors d’une représentation, donnée dans une trop petite salle pour supporter les résonnances de l’orchestre.

L'œuvre est ainsi scénarisée, de la musique de film en sorte, d'où jaillit coups de fusils et de canons recouvrant de leur tintamarre un orchestre aux élans exagérément dramatiques. Comble de la vacuité de l’ensemble, afin de représenter les armées anglaises et françaises, BEETHOVEN reprend des thèmes aujourd’hui encore célèbres. "Rule Brittania" et "God save the queen" dominent ainsi un "Marlbrough s’en va-t-en guerre" maltraité, seuls thèmes mélodiques que l’on retient finalement de cette mascarade orchestrale. L’historien qui sommeille en chacun de vous s’étonnera peut-être de ne pas voir "La Marseillaise" ici reprise, sachez que l'air révolutionnaire perdit son statut d'hymne national lors de la proclamation du premier Empire en 1804. En outre BEETHOVEN considérait la France de Napoléon comme différente de celle de la révolution, lui-même se considérant révolutionnaire dans l’âme, d’où l’échange. TCHAIKOVSKI, 70 ans plus tard, n’aura pas tant de scrupules.

Subtilité n’est pas le mot que l’on retiendra ici. BEETHOVEN qualifiera lui-même sa création de stupidité. Notons cependant que le compositeur allemand n’avait pas systématiquement de l’affection pour ses œuvres réussies non plus (ayons une pensée émue pour les deux premiers concertos pour piano). 1813 marquant le début d’une période peu féconde, on peut imaginer que c’est en constatant ici son manque de réussite, conjugué à ses problèmes de santé (cf. chronique de la symphonie n°8), que le compositeur ralentira sérieusement son rythme de production. Pour les mélomanes, la "Victoire de Wellington" reste une défaite. Fort heureusement, BEETHOVEN su se ressaisir par la suite. La conclusion tient en un mot : Cacophonie, du grec kakophonia, de kakos (mauvais) et phoni (son). Voilà pour résumer cette œuvre parcourue de tambours militaires, de coups de fusils, et malgré tout de thèmes mémorables, dont BEETHOVEN n'était pas l'auteur.

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- Berliner Philharmoniker
- Herbert Von Karajan (direction)


1. Music To Goethe's Tragedy 'egmont' Op.84
- egmont - Complete Incidental Music, Op.84
2. 1- Lied: 'die Trommel Gerühret'
3. 2- Zwischenakt: Andante
4. 3- Zwischenakt: Larghetto
5. 4- Lied: 'freudvoll Und Leidvoll'
6. 5- Zwischenakt: Allegro - Marcia
7. 6- Zwischenakt: Poco Sostenuto E Risoluto
8. 7- Clärchens Tod Berliner Philharmoniker
9. 8- Melodram: 'süßer Schlaf'
10. 9- Siegessymphonie: Allegro Con Brio
11. Wellington's Victory Or The Battle Symphony, Op.91
12. March For Military Music In D Major Woo24
13. Polonaise Für Militärmusik In D Major Woo 21
14. Ecossaise For Military Music In D Major Woo 22
15. Zapfenstreich No.2 In C, Wo0 20
16. March In B Flat, Woo 29
17. March For Military Music In F Major 'yorck March'
18. March For Military Music In F Major Woo 19



             



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