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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  B.O FILM/SERIE

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2007 1 Pocket Symphony
2009 Love 2
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B.O FILMS/SERIES

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AIR - Le Voyage Dans La Lune (2012)
Par SASKATCHEWAN le 21 Août 2012          Consultée 5096 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Parfois, entre deux albums, AIR a une très bonne idée. Collaborer avec Alessandro Baricco sur City Reading par exemple… ou plus connu, enregistrer une B.O. pour Virgin Suicides de Sofia Coppola. Ces petits écarts sont souvent l’occasion pour le duo versaillais de développer des sonorités plus originales en s’adaptant à l’univers d’un autre artiste. Après le triste Love 2 de 2009, le moment était bien choisi pour larguer les amarres et s’engager dans un projet excentrique.

Là où d’autres se seraient contentés d’un à-côté timide sur un film à la mode, AIR donne un gros coup de balai sur l’établi et pose les plans d’un projet audacieux : enregistrer une B.O. pour un film sorti en 1901. Oui, 1901, quand les gens dans la salle criaient encore « Oh mon Dieu mais il y a des gens qui bougent sur l’écran ! », quand Hollywood n’était qu’un village cerné par des champs d’agrumes ; le Stade rennais venait d’être créé et encaissait six buts pour son premier match (la scoumoune déjà !). Triste époque que cette Belle époque.

Le film en question est un court-métrage de George Méliès, Le Voyage dans la Lune, largement inspiré par la science-fiction naissante de Jules Verne et H.G. Wells. De manière assez surprenante, la chose se regarde encore très bien aujourd’hui. Il s’en dégage un parfum de féérie plutôt rafraichissant, assez loin du discours scientiste auquel on aurait pu s’attendre. Tellement rafraichissant en fait, que quelques riches mécènes ont mis la main à la poche pour restaurer le film en couleur et lui composer une B.O. digne de ce nom. Entre ici, AIR.

Il a avait deux manières différentes de saboter cette bande originale : faire un copier-coller des albums studios (pas trop le genre de la maison), ou bien tenter de reconstituer une atmosphère d’époque qui aurait eu du mal à éviter la lourdeur des stéréotypes. AIR a choisi la bonne voie : proposer une B.O. féérique pour un film féérique, en soulignant le côté intemporel du film plutôt que son statut d’objet préhistorique émouvant. Un bon point pour eux.

La B.O. fourmille de bons titres et de belles trouvailles sonores. Le ton est donné par « Astronomic Club » avec ses percussions de cirque, parfaites pour illustrer la scène où les savants en costume de mage se chamaillent. AIR a fait le pari d’une B.O. échevelée aux accents tour à tour criards (« Parade », « Sonic Armada ») et contemplatifs (« Seven Stars », « Who Am I Now ? »). Fait unique depuis Talkie Walkie, on a l’impression que tous les invités servent à quelque chose. Le groupe AU REVOIR SIMONE et Victoria Legrand livrent de très belles parties vocales, tandis que les batteurs et la violoncelliste se mettent au service du duo avec discrétion et talent.

On peut regretter que Le Voyage dans la Lune soit presque à coup sûr condamné à l’anonymat, à l’image d’un City Reading, alors qu’il n’a même pas à rougir face aux premiers albums du groupe. L’enchaînement « Cosmic Trip » / « Homme Lune » / « Lava » vaut tous les Love 2 et Pocket Symphony du monde, avec juste ce qu’il faut de rythmes entraînants et de gadgets psychédéliques. Quelque part, l’œuvre proposée par AIR appartient beaucoup plus aux années soixante, soixante-dix et à la véritable conquête spatiale qu’aux fantaisies de Jules Verne. Ou peut-être est-ce une tentative de lien entre les deux histoires, qui sait, souvent plus proches l’une de l’autre qu’on ne le pense.

Le Voyage dans la Lune est une nouvelle pierre angulaire de la discographie du groupe, et on peut espérer qu’il inaugure une nouvelle période faste, à l’image de Virgin Suicides douze ans plus tôt. J’engage tous les amoureux de fusées et d’étoiles à écouter cet album qui propose une ode à l’espace fantaisiste et nostalgique, terrain sur lequel les musiciens français s’aventurent trop rarement.

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   SASKATCHEWAN

 
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- Jean-benoît Dunckel (chant, divers instruments)
- Nicolas Godin (chant, divers instruments)
- Victoria Legrand (invitée, chant)
- Vincent Taeger (invité, batterie)
- Au Revoir Simon (invitées, chant)
- Isabelle Vuarnesson (invitée, violoncelle)
- Alex Thomas (invité, batterie)


1. Astronomic Club
2. Seven Stars
3. Retour Sur Terre
4. Parade
5. Moon Fever
6. Sonic Aramada
7. Who Am I Now?
8. Décollage
9. Cosmic Trip
10. Homme Lune
11. Lava



             



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