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- Membre : Santana & Buddy Miles, John Mclaughlin , Richard Wahnfried , The Isley Brothers And Santana

SANTANA - Blues For Salvador (1987)
Par MARCO STIVELL le 30 Novembre 2012          Consultée 6401 fois

Malgré des ventes toujours médiocres, Carlos SANTANA continue son bonhomme de chemin et publie son deuxième album en cette année 1987. Autant dire qu'il ne chôme pas et il a raison, puisque la qualité va crescendo. En revanche, on remarquera que le guitariste a ressenti le besoin de publier Blues for Salvador sous son propre nom, ce qui peut paraître étonnant car la totalité des musiciens du SANTANA Band en constituent la base instrumentale, quand des plus anciens ne sont pas cités.

Ce qui a dû motiver Carlos, c'est sans doute la volonté de faire ressortir cette oeuvre comme moins grand public que les disques de SANTANA, un peu à la manière de Oneness ou de The Swing of Delight, avec forcément plus de moments instrumentaux. Par ailleurs, ce Blues for Salvador s'affiche comme un disque plus personnel que les autres pour le guitariste car il est d'abord dédié à sa femme d'alors, Deborah, mais aussi à ses enfants pour qui il écrit une chanson à chacun («Bella» pour Stella et le morceau-titre pour Salvador). C'est aussi quelque part un gage de qualité, car cette intimité va donner plus de souffle aux morceaux que ce que ne pouvait donner Beyond Appearances aux siens.

Pour bien commencer, «Bailando/Aquatic Park» est l'un des deux titres à rallonge proposés sur ce disque, et déjà un certain coup d'éclat. Souvent, les morceaux de ce type chez Carlos nous proposent un début plus ou moins calme et qui se dynamise plus sur le final, nous avons bien sûr à ce titre pour exemple les chefs-d'oeuvre «Dance Sister Dance» et «Black Magic Woman/Gypsy Queen». Le premier morceau de Blues for Salvador n'a pas l'audace de chercher à les égaler à tout prix, mais il joue sur la formule inverse : c'est le début qui est dynamique et la fin qui est plus calme, c'est qui peut paraître encore original. «Bailando» est un funk latino eighties inspiré, très dansant comme le veut le titre. Le synthétiseur et la guitare s'y suivent de près, et quelques voix occasionnelles arrivent à faire brûler la flamme de plus belle. Quant à «Aquatic Park», c'est une accalmie bien pensée et chantée de manière très soul. Bref, Freedom nous avait réconfortés, mais l'on sent que ce disque est placé sous les meilleurs auspices. Aussitôt après on trouve «Bella» pour Stella la fille de Carlos. Ce cha cha est interprété avec un fort goût eighties, claviers en avant (piano Fender Rhodes, miam !) et grosse caisse donnant un côté dance, mais ce titre est d'une grande beauté, Carlos faisant tout ce qu'il faut à la guitare et même à la voix à peine audible, donnant un côté berceuse.

«I'm Gone» est à son tour très orienté funk eighties, avec une batterie électronique massive qui aurait facilement de quoi faire fuir beaucoup de gens. Pourtant la dimension donnée par la guitare et les claviers rêveurs en fond contribue grandement à en faire une nouvelle réussite, tout comme le plus typiquement rock «Trane» et qui est introduit par une jam céleste dont Carlos et son groupe ont le secret. On retrouve la grandeur des années 70 quelque part, et ce bon vieux John peut dormir sur ses deux oreilles, bien que l'on soit loin de sa propre musique. Je ne sais ce qui a poussé Carlos à réenregistrer «Deeper, Dig Deeper» présente en version live sur l'album précédent et qui ne diffère pas beaucoup ici. Les samples sont les mêmes, il y a juste les voix en moins et un solo de guitare légèrement différent.

«Mingus», lui aussi on s'en doute dédié à une autre grande figure du jazz, n'a pourtant pas non plus grand-chose à voir avec cette musique. On y retrouve tout comme pour «Bella» les éléments planants malgré la grosse caisse, et le même type de programmation que sur «Deeper, Dig Deeper». Le morceau est court, mais suffisamment consistant pour que l'on s'en fasse une bonne idée. «Now That You Know» en revanche contraste beaucoup avec «Mingus», c'est le pavé du disque de plus de dix minutes, inespéré sur un album de Carlos à cette période. Enregistré live, il démarre avec un esprit proche du raga mais survolé par la flûte très amérindienne de Orestes Vilato, puis s'éloigne vers des horizons plus rock où Carlos se fait plaisir, installant un thème qui sera plus tard repris par les voix conjointes de Greg Walker et Alex Ligertwood. L'accalmie avec le solo de basse et le piano Yamaha CP-70 est encore une réussite, soit une pépite que ce pavé. «Hannibal» fait lui aussi office de recyclage, mais on s'en délecte encore surtout pour le passage final jazzy inédit. Enfin, «Blues for Salvador» a son ambiance brumeuse en rythme ternaire, pourvue d'une basse-synthé hyper-vintage et d'un solo de guitare de plus en plus fourni.

Ce disque est bien l'un des meilleurs, sinon le meilleur des années 80 pour Carlos. Pas un chef-d'oeuvre, mais beaucoup de bonnes idées et de plaisir qui prouvent que le Maître n'est pas encore à terre. Quoiqu'avec l'album suivant, on fera de nouveau un saut et plutôt vers le bas...

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Carlos Santana (guitares, chant)
- Alphonso Johnson (basse)
- Tony Williams (batterie)
- Greg Walker (chant)
- Alex Ligertwood (percussions, chant)
- Chris Solberg (guitares, claviers, choeurs)
- Graham Lear (batterie, percussions)
- Buddy Miles (choeurs)
- Armando Peraza (percussions, bongos, choeurs)
- Raul Rekow (percussions, congas, choeurs)
- Orestes Vilató (flûte, percussions, timbales, choeurs)


1. Bailando/aquatic Park
2. Bella
3. I'm Gone
4. Trane
5. Deeper, Dig Deeper
6. Mingus
7. Now That You Know
8. Hannibal
9. Blues For Salvador



             



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