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PRINCE - 1999 (1982)
Par MARCO STIVELL le 18 Décembre 2012          Consultée 6899 fois

1982 est l'année où PRINCE rentre définitivement dans la cour des grands. Les années précédentes ont vu la qualité de ses albums aller crescendo, mais la soif de conquête du petit homme de Minneapolis lui permet enfin de dévoiler un talent à la mesure de son audace, et d'abord grâce à cet album, 1999. Franchement, qui d'autre que lui peut avoir l'idée de publier un double album copieux et élaboré alors que les années 80 misent avant tout sur l'efficacité ?

Pourtant, croire que cette décennie est dépourvue d'audace serait aussi précipité que de penser que 1999 manque d'accroche. Rarement un musicien noir, synonyme d'efficacité tant dans le rythme que la mélodie (et en l'occurrence surnaturellement doué aux instruments), aura fait preuve d'autant d'inventivité, caractéristique essentielle d'un double album dont les présentes chansons atteignent parfois la neuvième minute. La musique épouse une volonté de recherche ralentie depuis quelques années dans le monde musical, tout en se révélant tel un cocktail à la recette unique que PRINCE développe depuis deux albums, mélangeant funk, pop, rock et new-wave, soit les styles qui marchent encore le mieux auprès du grand public. Il n'est alors guère étonnant de penser que ce melting-pot atypique a tout pour séduire à l'époque, de quoi faire de son géniteur une superstar, ce qui se produit avec force mérite.

PRINCE réussit le pari d'être à la fois lui-même et d'étonner. 1999 est, dans la continuité de Controversy, soucieux des divers problèmes de son époque, marqué bien évidemment par l'arrivée de Ronald Reagan au pouvoir. Malgré cela, PRINCE pense que les américains peuvent apprécier leur liberté («Free») et se préoccupe davantage de l'avènement des ordinateurs («Something in the Water (Does Not Compute») ou pire encore, de la prolifération nucléaire («1999»). Ce qui ne l'empêche pas pour autant de transformer à loisir ces quelques 70 minutes en véritable orgie, jouissant comme il en a l'habitude, épelant les titres des chansons de manière suggestive sur les refrains, avouant sa passion pour les pratiques telles le bondage («Automatic» et ses neuf minutes torrides), faisant intervenir joyeusement ses partenaires musicales Wendy Melvoin, Jill Jones et Lisa Coleman...

Bon sang ne saurait mentir, et le nôtre ne peut que bouillir à l'écoute de «1999», «D.M.S.R.» (dance, music, sex, romance), «Lady Cab Driver» ainsi que «Let's Pretend We're Married», où le mot excitant prend toute son ampleur. Les amateurs de pop peuvent se rabattre sur le mid-tempo de «Little Red Corvette», tube porteur du disque, tandis que ceux de rock peuvent espérer retrouver ça et là quelques phrases de guitare pimentée comme sur «Lady Cab Driver». Ces morceaux contrastent aussi dans leur réalisation, le slow épuré et sucré de «Free» s'éloignant de nombreux autres tels «1999», au groove imparable doublé d'une froideur robotique ambiante. Une froideur qui s'explique par un rythme machinal bien que plus ou moins speed, tout cela grâce à la fameuse Linn LM-1 drum machine, mais aussi bien souvent aux sons de synthés grinçants quand ils ne sont pas cheap, ce dernier détail prouvant à lui seul combien le patron peut s'amuser. Tout ce qui permet de donner au fameux Minneapolis Sound ses lettres de noblesse. Mais PRINCE est avant tout un musicien, il fait tout lui-même une nouvelle fois, et si les compositions ne font pas forcément preuve de grande originalité en termes de construction, elles peuvent compter sur des parties formidables de guitare et de basse se fondant au milieu des synthés, sans parler des effets vocaux de toutes sorte, du cri fiévreux au choeur gospel a-cappella.

Certains peuvent facilement reprocher à PRINCE d'aller trop loin dans son délire et de tartiner au détriment d'une inspiration égale tout le long, ce qui enlève évidemment toute la simplicité et la spontanéité des premiers albums. On pourrait le considérer mais il ne faut point oublier que 1999 demeure l'un des albums les plus influents des années 80 et même de l'histoire de la musique noire, quand celle-ci conserve sa chaleur tout en misant sur une certaine audace, le propos volontairement répétitif la rendant hypnotique, purement sensationnelle. Au début des années 90, la musique dansante et électronique, techno entre autres sera essentiellement blanche, mais dix ans plus tôt, c'est 1999 qu'il convient de retenir.

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   MARCO STIVELL

 
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- Prince (chant, guitares, basse, claviers, batterie, progra)
- + Dez Dickerson (choeurs, guitare)
- Wendy Melvoin (choeurs)
- Lisa Coleman (chant, choeurs, claps)
- Jill Jones (chant, choeurs)
- Vanity (choeurs)
- Jamie Shoop, Carol Mcgovney, Peggy Mccre (choeurs, claps)
- Poochie And 'the Count' (choeurs, claps)


1. 1999
2. Little Red Corvette
3. Delirious
4. Let's Pretend We're Married
5. D.m.s.r.
6. Automatic
7. Something In The Water
8. Free
9. Lady Cab Driver
10. All The Critics Love U In New York
11. International Lover



             



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