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PRINCE - Parade (music From The Motion Picture Under The Cherry Moon) (1986)
Par KORAMA le 15 Février 2014          Consultée 5293 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Autant le dire d’emblée, cet opus de Prince est pour moi son meilleur album, avec Lovesexy qui paraîtra deux ans plus tard. Deux disques racés, à la fois luxuriants et décadents, et dont la mise en son ingénieuse, radicale et novatrice rend le résultat proprement intemporel, exerçant toujours , près de trente ans après leur parution, le même pouvoir de fascination.

C’est sûr qu’à la première écoute, l’auditeur lambda qui sort tout juste du choc majeur que constituait “Around The World In A Day” par rapport à la rolls pop tubesque “Purple Rain”, ne peut qu’être surpris, voire déçu par ce fatras improbable de titres en apparence disparates. Car enfin, quoi de commun entre un rockabilly maquillé en proto funk minimaliste (“Kiss”), un instrumental néo-romantique (“Venus de Milo”), une pop song élégiaque (“Mountains”), un funk dissonant (“Life Can Be So Nice”) et une ballade jazzy année trente (“Do U Lie?”) ?

Rien.
Et évidemment tout.
Ce tout étant Prince, qui, on ne sait par quel miracle, réussit à faire tenir tout cela ensemble et le rendre cohérent. Jouer des contrastes, réussir le parfait équilibre entre sobriété et sophistication, à l’image de cette pochette noir et blanc, aux antipodes de l’arc en ciel du précédent opus.

Mais rentrons dans le détail de cet album… Et autant dire que ça démarre fort. Pas moins de 4 titres enchaînés, dans des styles très divers, mais tenus par une batterie que Prince a enregistré d’une traite. “Christopher Tracy’s Parade” ouvre la marche, avec son lot de violons, de cuivres et de… steeldrum! Une fanfare introductive, comme au temps du Sergent Poivre, mais façonnée façon rococo bancal, avec une grosse présence des girls du band. “New position” continue dans le minimalisme étrange, toujours axé percussions trafiquées, steeldrum et basse serpentine. Sur la fin, le rythme se ralentit, comme essoufflé par ce début tonitruant, mais c’est pour mieux repartir sur une pièce voluptueusement sexuelle. “I Wonder U”, titre interprêté par Wendy & Lisa, est un de ses morceau totalement hypnotique et terriblement sensuel, dont la durée outrageusement courte décuple le pouvoir de fascination. Ce quadruplé se conclut sur “Under The Cherry Moon”, ballade romantique qui donne son nom au film dont cet album est censé être la BO. L’utilisation des synthés est remarquable, réussissant à faire sonner le morceau comme un classique des années cinquante.

L’album enchaîne sur l’un des tubes de l’album, le très stylé “Girls & Boys”, porté par son sax baryton d’anthologie (merci Mr Eric Leeds !) et des licks de claviers acides (ce son est tout bonnement fantastique). Encore une fois, peu de moyens et une efficacité maximale. Les filles, toujours très présentes aux voix, assurent le coté glam. Et en cerise sur le gâteau, un passage parlé / rappé en français dans le texte. Exquis.

Après ce passage mélodique et dansant, Prince balance un morceau en constant déséquilibre, aux harmonies étranges et aux arrangements tordus. Le goût du contraste. “Life Can Be So Nice” peut en rebuter plus d’uns. Mais une fois apprivoisé, le titre laisse découvrir des trésors, que ce soit le jeu de batterie, le travail sur la guitare, les différentes mélodies qui s’enchevêtrent.

Après ces trois minutes de déluge sonore, Prince effectue un cut abrupt, puis, après un silence qui semble durer un temps infini, envoie un instrumental délicat nommé “Venus de Milo”. De quoi faire la transition en douceur vers la deuxième face.

Deuxième face qui débute par le titre le plus “pop” de l’album : “Mountains”. Un titre qui n’aurait pas vraiment dépareillé sur “Around The World In A Day” - abstraction faite de l’emploi massif de cuivres - tant il semble musicalement positif et joyeux. Morceau qui se termine par un fade out un peu malvenu (pour entendre la suite, se référer au maxi), mais qui est en partie masqué par l’arrivée de “Do U Lie?”, pièce année trente, avec harmonies jazzy et sons idoines, de la guitare en passant par les vents, les violons… et la touche frenchy avec l’ accordéon. Oui, de l’accordéon dans un morceau de Prince. Petite sucrerie avant l’arrivée DU tube de l’album.

Oui, LE tube baobab, j’ai nommé “Kiss”. Une batterie, une guitare, un clavier discret, et des voix. Et un putain de riff basique qui vous scotche le cerveau. Prince en falsetto donne une leçon d’interprétation vocale sur un beat millimétré. Un petit solo final très court, et hop un morceau d’anthologie. Trois minutes trente en forme de cours magistral. Toujours cette patte unique, ce son entendu nulle part. Et deuxième hit de Prince sans basse, au passage… Mazarati doit encore l'avoir mauvaise, vu que Prince leur avait filé le morceau sous forme de démo bluesy et qu'il l'a récupéré après avoir entendu le traitement que le groupe lui avait fait subir. Sacré Prince !

Après cet uppercut, on a droit à un titre plus difficile d’accès, à l’image de son titre, “Anotherloverholenyohead”. Un titre à rapprocher de “Life Can Be So Nice”, même si musicalement ils n’ont pas grand chose à voir. Seulement, comme lui, il possède un son assez touffu, une ligne mélodique difficile à cerner de premier abord, des tonalités étranges.

L’album se clôt sur l’une des plus belles ballades de Prince à ce jour, le terriblement triste et mélancolique “Sometimes It Snows In April”. Sobriété de l’instrumentation (un piano guitare voix) au service d’une interprétation toute en nuances, Prince donnant une performance vocale de très haut niveau. Un diamant dans son plus bel écrin.

Encore une fois, on ressort de cet album déboussolé, bousculé et surpris. La capacité du bonhomme à se renouveler à une telle vitesse est proprement hallucinante. Il s’agit du dernier album avec The Revolution, Prince estimant sans doute à ce moment là qu’il avait été au plus loin qu’il le pouvait avec cette formation. On ne saurait dire s’il aurait pu aller encore plus loin avec eux, mais en tout cas le résultat fourni ici touche à la perfection. Un indispensable dans toute discographie.

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- Lisa Coleman (backing vox 1, 2, 3, 6, )
- Wendy Melvoin (backing vox 1, 2, 6, )
- Dr. Fink (claviers 5, 8, 11)
- Brown Mark (basse 5, 8, 11)
- Bobby Z. (batterie et percussion 5, 8, 11)
- Sheila E. (backing vox 5, )
- Eric Leeds (saxophone 5, 8)
- Atlanta Bliss (trompette 5, 8)
- Miko Weaver (guitare rythmique 8)
- Jonathan Melvoin (batterie 9)
- Susannah Melvoin (backing vox 1, 5, 11)
- Marie France (voix 5)
- Sandra Francisco (voix 9)
- Mazarati (guitare 10)
- Craig Powell (guitare rythmique 10)
- Tony Christian (claviers 10)
- Marr Star - (batterie 10)
- Aaron Keith (batterie 10)
- Kevin Patrick (backing vox 10)
- Clare Fischer (arrangements orchestraux)
- Prince (tout le reste)


1. Christopher Tracy's Parade
2. New Position
3. I Wonder U
4. Under The Cherry Moon
5. Girls & Boys
6. Life Can Be So Nice
7. Venus De Milo
8. Mountains
9. Do U Lie?
10. Kiss
11. Anotherloverholenyohead
12. Sometimes It Snows In April



             



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