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PRINCE - Graffiti Bridge (1990)
Par KORAMA le 30 Septembre 2016          Consultée 2889 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Si la B.O. de Batman était un succès commercial ayant permis à PRINCE de renflouer les caisses, c’était aussi le premier album à diviser les fans et la critique. De nouveau en position de force par rapport à Warner, PRINCE lance alors la réalisation d’un projet qui lui tenait à coeur depuis plusieurs années, et dont l’écriture a débuté dès 1987 : « Graffiti Bridge ».

Tuons tout de suite le suspens : le film est nul. Purple Rain n’était déjà pas un film génial mais se laissait regarder car on y découvrait PRINCE et les scènes de concert donnaient à voir le phénomène, Under the Cherry Moon était plutôt attachant et assez drôle pour les fans, mais ce Graffiti Bridge… rien à sauver ou presque.

Déjà, on ne comprend rien à l’histoire et au message. Le jeu des acteurs est mauvais, la mise en scène inexistante et/ou ridicule, et ne parlons pas des dialogues. Les décors sont en carton pâte (notamment le fameux pont graffiti), mais finalement c’est plutôt raccord avec l’esprit comédie musicale du film. En effet, à l’inverse de Purple Rain, les scènes musicales interviennent directement dans le flux du récit sans passer par l’artifice de la prestation scénique.

Bref, Graffiti Bridge-le film est une purge et fera logiquement un bide au ciné aux States. Mais qu’en est-il de l’album du même nom, sa bande originale, sortie en éclaireur en plein mois d’août 1990?

Et bien.. c’est plus compliqué. Ce n’est pas un grand album, les griefs à son encontre sont nombreux, mais ce n’est pas non plus le désastre. L’album ne mérite pas la mauvaise réputation qu’il traîne.

Déjà, l’album possède au moins 4 merveilles absolues : « The Question of u », slow néo-romantique avec son solo de guitare limpide et sa partie de clavecin finale, « Joy in repetition », ballade énigmatique et sensuelle, « Thieves in the temple », morceau fou (surtout dans sa version maxi) qui a atterri sur l’album à la dernière minute et qui mêle énergie funk et influences gospel, et enfin « Still would stand all time », ballade gospel dans la grande tradition des chants d’église.

Au-delà de ces quatre réussites, on retrouve aussi sur cet album une poignée de bons titres : le duo d’ouverture « Can’t stop this feeling i got » / « New power generation » fout la pêche, entre rockab (« Can’t stop… ») et hymne pop funk (« New power generation »). « Elephants and flowers », avec ses paroles bien perchées, est plutôt rigolote. « We can funk », même si elle ne tient pas toutes ses promesses, est une belle rencontre funk entre Prince et George Clinton, « Melody Cool », morceau soul moderne filé à Mavis Staples, amène sa touche positive et entraînante. Même « Tick Tick Bang » (et son sample d’HENDRIX non crédité…), bien foutraque, est fun à écouter.

Et après, il y a le reste. Et c’est là que coince. Les titres de The Time (4 tout de même !) sont plutôt mauvais, et en tout cas bien moins bons que ceux de l’album Pandemonium qui sortira à la même époque. « Round and round » de Tevin Campbell est totalement anecdotique. Le final dispensable « New Power Generation II » voit débouler l’affreux Tony M et son rap de variété.

Et surtout, il y a le cas « Graffiti Bridge ». Ce titre a, pendant longtemps, tenu la place du plus mauvais morceau de Prince, du plus ridicule, du plus guimauve. C’est mérité. Dès l’attaque, on est à deux doigts de faire une crise de foie tellement c’est sirupeux. Pourtant, et c’est triste à dire, mais il colle parfaitement à la philosophie du film, à son esthétique (la comédie musicale) et à son message (paix, amour, tout ça…).

Alors, pourquoi tant de haine pour cet album? On peut avancer au moins 2 hypothèses. La première est que la production s’enfonce un peu plus dans le synthétique lisse. Les sons de synthés n’ont pas beaucoup d’âme et les boîtes à rythme très typées house-techno rendent l’ensemble un peu terne. La deuxième est que l’album part dans tous les sens et perd en cohésion avec la profusion des invités, là où Purple Rain (le disque) tenait debout parce que PRINCE en était l’unique interprète.

Et pour les hardcore fan, et l’avènement des bootlegs au début des 90’s, un troisième grief se fait jour avec cet album : on sait que PRINCE a été allègrement piocher dans son Vault pour ressortir de vieux morceaux, et les transformations qu’il a effectuées sont très loin de faire l’unanimité. On verra qu’à partir de là, la relation entre la musique de PRINCE et les fans s’en trouvera durablement changée.

Film boudé, album à peine défendu sur scène lors du « Nude Tour », ce qui devait être une sorte de renouveau pour PRINCE, un nouvel élan pour débuter les années 90, s’est transformé en petit fiasco. Pourtant, on peut voir dans Graffiti Bridge que PRINCE plante déjà les germes de ce qui sera sa formule gagnante pour les deux prochains albums.

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   KORAMA

 
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1. Can't Stop This Feeling I Got
2. New Power Generation
3. Release It (the Time)
4. The Question Of U
5. Elephants & Flowers
6. Round & Round (tevin Campbell)
7. We Can Funk (with George Clinton)
8. Joy In Repetition
9. Love Machine (the Time)
10. Tick, Tick, Bang
11. Shake! (the Time)
12. Thieves In The Temple
13. The Latest Fashion (the Time)
14. Melody Cool (mavis Staples)
15. Still Would Stand All Time
16. Graffiti Bridge
17. New Power Generation (part Ii)



             



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