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PRINCE - Purple Rain (1984)
Par ERWIN le 25 Mai 2010          Consultée 8608 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Ah! Le music bizness! Nous sortons de la phénoménale année 1983, qui vit le plus grand succès de tous les temps exploser sous les traits du Thriller du cadet des JACKSON, opus prédestiné aux pinacles de l’histoire musicale sorti en novembre de l'année précédente. Alors, qu’elle n’est pas notre surprise lorsque, jeune adolescent boutonneux et rebelle d’alors, nous entendons parler pour la première fois de la nouvelle étoile montante du moment : le Kid de Minneapolis, plus connu sous son seul prénom PRINCE. Agé de 26 ans, le jeune homme en est déjà à son cinquième album lorsque parait ce Purple rain, BO du film du même nom. La critique, les journalistes et l’ensemble du monde des spécialistes vouent alors cet album aux plus hautes sphères comme son collègue de l’année précédente.

Vous voulez du calibrage ? En voila ! Rien n’est ici laissé au hasard. Cet album est un melting pot d’influences aussi diverses que variées, on y trouve pèle mêle de la soul, du rock, de la new wave, du hard, et que sais-je encore ? Personne ne saurait donc y être indifférent. Chef d’œuvre et classique ? Assurément ! Etudions donc la bête. C’est par la grâce –le mot n’est pas trop fort- de ses singles que l’album va tout d’abord se faire connaître.

"When doves cry" ouvre le bal. Pour la plupart des oreilles non averties, c’est le premier morceau de PRINCE… Comment décrire cette improbable chanson au terrible rythme syncopé, à l’intro dotée d’une guitare gargantuesque? Pour ceux qui s’attendaient à du Michael Jackson bis, ils en sont déjà pour leurs frais. La batterie monolithique, le lick de piano lancinant, ce solo de synthé entêtant, les voix des Revolution qui enrobent le morceau. Le talent de PRINCE enfin, insolent, total et démesuré. Ah ! Et vous ne trouverez pas de basse dans cette chanson… Dingue non ? La vidéo tournait en boucle sur la Cinq à l’époque, je la regardais tous les jours, j’avais même un faible pour la toute jeune Wendy Melvoin à la guitare solo, devenue depuis une égérie des mouvements lesbiens… Arf ! Difficile de situer les influences dont elle est issue. Tourmentée, reptative et malsaine, tels sont les qualificatifs qui me viennent à l’esprit. Les critiques se contentent de la considérer comme la "pop la plus avant gardiste". "When doves cry"… Un ovni. Hypnotique.

Le deuxième single extrait de l’album est le super rock "Let’s go crazy". Beaucoup plus classique, ce rock’n’roll survitaminé fait la part belle aux interventions guitaristiques de PRINCE (je conseille d’ailleurs aux amateurs de shred la fin de la chanson où ils pourront admirer toute la technique du musicos). Moins originale, elle est toute aussi efficace que la précédente et va de la même manière accéder au sommet des billboards mondiaux. L’intro prophétique (ou diabolique, puisque les paroles incitent à la révolte face aux religions), le riff métallisé, les synthés entraînants, tout concourt à l’immense succès de ce titre.

Le morceau éponyme, "Purple Rain", n’est autre que le symbole de cette année 84. Prince y apparaît vêtu de mauve sur la fameuse vidéo tournée au First Club de Minneapolis, armé de sa célébre "cloudy" guitare blanche dont il va tirer les sons les plus improbables, tel un Jimi HENDRIX des 80’s. La comparaison est loin d’être usurpée, tant d’un point de vue gestuel que technique. Ce slow, aujourd'hui grand classique, atteindra la seconde place du Billboard US.

Il y a même du "people" a se mettre sous la dent sur l’album. Il parait ainsi que c’est en entendant son ado de fille chantonner "Darling nikki" que la "pas encore seconde dame des Etats-Unis" Tipper Gore -ouais celle là même qu’est mariée à Al, doit pas rigoler tous les jours celui là ! - eut l’idée géniale de fonder le fameux PMRC –Parents Media Ressources Center- qui fit tant contre le Heavy Metal des années 80 aux USA. Les stickers "explicit lyrics" c’est eux ! Pourtant la chanson incriminée ne casse pas trois pattes à un canard… même si on sent bien le petit coté vicieux en émanant – bof ça parle de masturbation féminine et autres situations scabreuses houlala !!!. C'est polisson, c'est sympa!

Les autres titres de l'album sont moins connus mais ils sont de très bonne facture comme le mélodieux "Take me with U" ou l'expérimental slow "The beautiful ones", où PRINCE fait usage d’une voix sexy avec beaucoup d’a propos. "Computer blue" co-composée avec Wendy, réunit là encore d’improbables éléments (on jurerait un morceau d’Huey LEWIS !). On nage dans la pop la plus burnée. Enfin, l’aspect résolument dance de "I would die for you" est proche de certains standards new wave mainstream.

Lorsque "When doves cry" atteint la première place du Billboard en 1984, Purple Rain, le LP, est premier des tops, et le film est numéro 1 du box office américain, une performance de tout premier choix, jamais plus rééditée depuis. 20 millions de Purple Rain vont s’écouler à travers la planète. Cet excellent disque mérite une place de choix dans la discothèque de tout amoureux de musique qui se respecte, juste à coté de Thriller, même pas en dessous…

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1. Let’s Go Crazy
2. Take Me With U
3. The Beautiful Ones
4. Computer Blue
5. Darling Nikki
6. When Doves Cry
7. I Would Die For You
8. Baby I’m A Star
9. Purple Rain



             



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