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- Style + Membre : France Gall , Michel Berger & France Gall

Michel BERGER - Starmania (avec Luc Plamondon) (1978)
Par WALTERSMOKE le 18 Mars 2013          Consultée 13850 fois

Tout commence en 1976, après que ce cher Michel BERGER a sorti Mon Piano Danse, un album très bon mais n'ayant pas reçu le succès espéré. C'est alors qu'en plus des artistes pour lesquels il écrit, dont sa femme, il se décide à créer une comédie musicale, histoire de s'essayer à cet exercice. Au départ, il songe à raconter l'histoire d'une riche femme enlevée par des terroristes avant d'être frappée du syndrome de Stockholm, mais le projet n'aboutit pas. C'est alors qu'arrive dans la vie de BERGER le parolier Luc PLAMONDON, avec qui il s'associe pour donner corps à son projet de comédie musicale qui prendra deux ans à être créée. Et c'est ainsi qu'en 1978 sort l'album Starmania qui sera le premier choc musical infligé au public francophone, avant le spectacle proprement dit, qui sera le second.

Pour le coup, BERGER et PLAMONDON n'ont pas fait les choses à moitié. Déjà, pour la musique, ils ont embauché du beau monde : en plus du fidèle Michel BERNHOLC, ont été invités des requins de studio redoutablement efficaces comme Claude ENGEL et Jannick TOP, entre autres, mais aussi des musiciens à la réputation internationale comme Mick GRABHAM, ancien guitariste de PROCOL HARUM (rien que ça !) et Francis MONKMAN, le claviériste de CURVED AIR, sans compter la présence des frères BRECKER aux cuivres. Toutefois, aussi doués et fameux soient-ils, ce qu'on retient de Starmania, ce sont surtout ses interprètes : outre France GALL, la femme de BERGER, se trouvent surtout des nouveaux talents, dont bien évidemment Daniel BALAVOINE pour qui ce fut un tremplin énorme, mais il ne faut pas oublier les autres chanteurs, comme Fabienne THIBEAULT, Claude DUBOIS, Nanette WORKMAN ou encore Eric ESTEVE, dont les voix correspondent bien aux personnages interprétés.

Qui dit comédie musicale, dit forcément scénario. Et là, attention, pas question de livrer une histoire d'amour à deux balles comme pour les machins des années 2000, à l'image du Roi Soleil ou Mozart L'Opéra Rock (oui, je suis une balance) ! Il s'agit ici d'une histoire complexe se déroulant dans un futur dépressif, noir et pessimiste et, rétrospectivement, assez réaliste et concret, mêlant amours impossibles, ambitions démesurées entre autres. Pour faire court, le mieux est de s'en tenir à la description de PLAMONDON : Celle qui vous invite, c’est Cristal, le sourire de Télé-Capitale. Mais elle sera prise au piège de son propre jeu quand sa Starmania la fera tomber amoureuse d’un chef terroriste, Johnny Rockfort, vedette de l’actualité. Cette histoire d’amour et de mort est un prétexte pour vous présenter toute une galerie de personnages qui symbolisent un peu l’univers dans lequel nous vivons, où l’argent, le sexe et la violence sont au pouvoir. […] La passion de Johnny Rockfort n’est pas une nouvelle Bible cosmique. Ce n’est qu’une bande dessinée à peine futuriste où vous vous reconnaîtrez peut-être. C’est un opéra baroque où le comique et le tragique se confondent, où le rock, le pop et le classique font un joyeux ménage à trois.

Cependant, ce n'est pas très grave si cette histoire nous échappe dans le sens où, sur le plan strictement musical, elle est géniale. Mais plutôt que de parler des tubes puis de tout le reste, il vaut mieux privilégier les performances de chacun des acteurs. Le premier qui vient à l'esprit est bien évidemment BALAVOINE, alias Johnny Rockfort, le héros de l'histoire. La psychologie de ce personnage est montrée comme complexe, voire torturée, dès le premier morceau qui suit l'ouverture, à savoir "Quand on arrive en ville" qui pose clairement le décor et sa prolongation, "Banlieue Nord", dont le rythme joyeux contraste avec les paroles assez dures.

Mais les autres chanteurs ne sont pas en reste, notamment Fabienne THIBEAULT, magistrale dans le rôle de Marie-Jeanne, la serveuse automate, que ce soit pour chanter un amour impossible ("Un garçon pas comme les autres") ou bien faire un bilan bien sombre sur la vie ("Le monde est stone", "Les uns contre les autres"). Et puis, si la postérité ne leur a pas été favorable, les performances de Claude DUBOIS, Diane DUFRESNE, Eric ESTEVE et Nanette WORKMAN ne sont clairement pas à négliger, tant ils sont investis dans leurs rôles respectifs (quoique WORKMAN et DUFRESNE en font un peu beaucoup par moments), et livrent des pépites mémorables comme "Le blues du businessman", qui traite avec génie de la remise en question, "La chanson de Ziggy" ainsi que "Travesti", morceau transcrivant le caractère équivoque du personnage de Sadia, celle qui entraînera Johnny Rockfort dans sa chute. De manière générale, toutes ces chansons résonnent comme autant de cris de désespoir, notamment "Monopolis", triste chanson aux allures de prophétie interprétée de main de maître par France GALL.

Le succès fulgurant de l'album, et surtout celui de la comédie musicale un an plus tard, n'a fait qu'acter le caractère génial et cultissime de Starmania, mais a aussi permis l'émergence de grands talents, comme Daniel BALAVOINE, bien que ce dernier commençait déjà à avoir de l'expérience dans la chanson. Depuis, les différentes interprétations de la comédie musicale se sont succédé, notamment une adaptation anglo-saxonne. Starmania, ce fut aussi l'occasion pour Luc PLAMONDON de briller comme créateur musical et pour Michel BERGER de s'imposer en grand maître de la composition en France. Starmania est un album qu'il faut écouter, et un spectacle qu'il faut vivre.

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   (2 chroniques)



- Daniel Balavoine (chant)
- Fabienne Thibeault (chant)
- Eric Esteve (chant)
- Nanette Workman (chant)
- Diane Dufresne (chant)
- Claude Dubois (chant)
- René Joly (chant)
- Michel Berger (piano, claviers, chant)
- Michel Bernholc (claviers, arrangements)
- Francis Monkman (claviers)
- Claude Engel (guitare)
- Mike Grabham (guiatre)
- Paul Stallworth (basse)
- Jannick Top (basse)
- Jim Keltner (batterie)
- André Ceccarelli (batterie)
- Marc Chantereau (percussions)
- Michael Brecker (saxophone)
- Randy Brecker (trompette)
- Tom Mallone (trombone)


1. Ouverture
2. Quand On Arrive En Ville
3. Complainte De La Serveuse Automate
4. Le Blues Du Businessman
5. Monopolis (dans Les Villes De L'an 2000)
6. Un Garçon Pas Comme Les Autres
7. La Chanson De Ziggy
8. Travesti
9. Banlieue Nord
10. Petite Musique Terrienne
11. Paranoïa

1. Ce Soir On Danse à Naziland
2. Les Adieux D'un Sex-symbol
3. Ego Trip
4. Les Uns Contre Les Autres
5. Quand On N'a Plus Rien à Perdre
6. Le Monde Est Stone
7. Petite Musique Terrienne
8. Starmania (l'air De L'extraterrestre)
9. Le Rêve De Stella Spotlight
10. Monopolis (reprise Instrumentale)



             



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