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MUSIQUES TRADITIONNELLES  |  STUDIO

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Loreena MCKENNITT - A Midwinter Night's Dream (2008)
Par MARCO STIVELL le 16 Juin 2014          Consultée 3043 fois

À la vue d'un tel titre et d'une telle pochette, on ne peut s'empêcher de sourire. Loreena McKENNITT tient de nouveau à chanter les saisons, plus exactement le rapport de l'homme à la saison, donc la nature, avec un zeste de spiritualité. Le titre suggère une préférence pour l'hiver, et l'on peut aisément se dire : n'est pas celte qui veut ! Quant à la référence littéraire, on s'amuse aussi du fait que l'artiste ne décroche pas du Shakespeare, ou tient simplement à nous ramener une dizaine d'années en arrière.

Ce sentiment n'est pas incongru, mais pour un autre point bien précis. Le neuvième album de Loreena McKENNITT n'est original qu'à moitié -ou à peine plus-, puisqu'il intègre les cinq chansons de l'E.P paru en 1995, lui-même déjà orienté sur le thème de l'hiver. A Midwinter Night's Dream agit en fait comme une compilation de sessions aux studios Real World (ceux de Peter GABRIEL), puisque l'enregistrement des huit nouvelles chansons provient de là, tout comme celles de 1995. La chronique tient compte des nouvelles, celles de 2008 ; pour les anciennes, se référer à A Winter Garden : Five Songs for the Season.

Loreena McKENNITT se retrouve avec ses accompagnateurs habituels (Hugh Marsh, Donald Quan, Caroline Lavelle) pour ce que l'on appelle vulgairement un boeuf, une récréation de musiciens alors confortablement installés dans une salle de ces studios mythiques localisés à Bath, en pleine campagne anglaise. Le son est live, mais semble plus confiné que celui de l'E.P A Winter Garden, en termes musicaux, car il n'y a pas vraiment d'esprit jam, de solo fiévreux comme c'était le cas il y a treize ans.

Les morceaux proposés sont des instrumentaux planants, des chants de Noël naturellement imprégnés de références à la religion catholique. Parmi ceux-ci, les débuts de Loreena en français musical, pour une interprétation de "Noël Nouvelet !", chant traditionnel de la Renaissance ici 'orientalisé', selon les aspirations de l'artiste. La phonétique approximative est joliment masquée par l'effet d'imitation du lyrisme vocal que l'on rencontrait systématiquement à l'époque.

Dans le même esprit, "The Seven Rejoices of Mary" est un joli texte optimiste sur la fierté de la vierge Marie à l'égard de sa progéniture divine. L'arrangement musical est celui de la ballade irlandaise "Star of the County Down" par Cathal McGarvey, que la chanteuse reprendra à nouveau sur son disque suivant. Seule réelle surprise de l'ensemble, "Gloucestershire Wassail" réunit une harmonie vocale de chanteurs folk de la campagne alentour et qui, dans ce contexte musical, offre un univers proche des premiers STEELEYE SPAN. La complainte "Emmanuel", déjà reprise par ENYA sur son album And Winter Came l'année précédente, baigne dans un arrangement baroque, logiquement bien différent de l'empreinte ambiant minimaliste de l'artiste irlandaise.

Pour le reste, le disque est composé d'instrumentaux, dont "In the Bleak Midwinter" emprunté à Gustav HOLST, conduit par la harpe. "The Holly & the Ivy" se distingue tout en étant doté d'un arrangement classique pour l'artiste, des violons joués "col legno" qui se fondent dans des nappes de synthétiseur. La partition de Hugh Marsh sur "Breton Carol" se savoure pour le toucher émouvant et impeccable du musicien (chose qui n'est plus à prouver depuis longtemps), son jeu modeste produisant des effets binaires limpides sur un rythme valsé. Concernant le titre du morceau, la mélodie en effet, se laisse volontiers imaginer en tant que gwerz, chantée par les soeurs GOADEC ou par Yann-Fañch KEMENER.

Malgré ces quelques qualités, A Midwinter Night's Dream n'est pas forcément mémorable, loin s'en faut, et encore une fois si l'on ne parle que du matériel récent. L'album semble fait plus pour patienter qu'autre chose, mais pour cela, les fans ont de quoi être ravis, les curieux nettement moins. Nul doute que ce disque a de quoi trouver son public et figurer en bonne place dans les disques d'hiver pour la période récente, aux côtés de celui d'ENYA.

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   MARCO STIVELL

 
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- Loreena Mckennitt (chant, harpe, claviers, piano, accordéon)
- Brian Hughes (guitares, guitare-synthé, bouzouki irlandais)
- Abdelli (chant, mandole)
- Bob Berry (chant)
- Gill Berry (chant)
- Bernard Coulter (chant)
- Simon Edwards (basses, marimbula, sentir)
- Ben Grossman (vielle à roue, percussions)
- Caroline Lavelle (violoncelle)
- Rick Lazar (percussions)
- Hugh Marsh (violon)
- Stratis Psaradellis (lyre grecque, luth grec)
- Donald Quan (tabla, alto, claviers)
- Ellen Robotham (chant)
- Philippa Toulson (chant)
- Eddie Upton (chant)


1. The Holly & The Ivy
2. Un Flambeau, Jeannette, Isabelle
3. The Seven Rejoices Of Mary
4. Noël Nouvelet!
5. Good King Wenceslas (morceau De 1995)
6. Coventry Carol (morceau De 1995)
7. God Rest Ye Merry, Gentlemen (morceau De 1995)
8. Snow (morceau De 1995)
9. Breton Carol
10. Seeds Of Love (morceau De 1995)
11. Gloucestershire Wassail
12. Emmanuel
13. In The Bleak Midwinter



             



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