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PUNK HARDCORE  |  STUDIO

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1981 Damaged
1984 My War
  Family Man
 

- Style : Bad Brains, Dead Kennedys, Suicidal Tendencies
- Membre : The Misfits , Danzig, Social Distortion
 

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BLACK FLAG - Slip It In (1984)
Par RED ONE le 20 Octobre 2014          Consultée 2199 fois

1984, année érotique pour BLACK FLAG !
Après des années d'abstinence sexuelle, la bande à Greg Ginn se sent pousser du poil au phallus et s'adonne avec passion au triolisme. Trois LP studio sont ainsi sortis durant la seule année 1984, rien de moins. Bon certes, tout n'était pas génial dans le lot. My War, sorti après trois années de disette discographique, avait déstabilisé beaucoup de fans de la première heure en adoptant un son très lourd, proche du doom metal, et en proposant des compos moins speed que sur Damaged (1981). Family Man, sorti quelques mois plus tard, poussait la provocation punk à son paroxysme en obligeant les fans à se farcir une face A entièrement composée de spoken word et une face B totalement instrumentale, aux structures lorgnant sur le free jazz.

Slip It in, dernier vinyle de l'année 1984, intervient donc judicieusement en cette fin d'année pour « rassurer » le public traditionnel du groupe. Non, le BLACK FLAG hardcore des origines n'a pas disparu, il avait juste besoin de se dégourdir un peu l'esprit. Family Man ayant permis aux aspects les plus expérimentaux de la musique de Greg Ginn de s'exprimer sur un album entier, Slip It in va donc voir enfin le groupe revenir à un punk hardcore véhément.
C'est la basse sexuelle et groovy de Kira Roessler qui introduit l'album sur la chanson éponyme, toutefois c'est une autre femme (Suzi Gardner) que l'on entend gémir « Slip it iiiiin... » lors des couplets. Pas de faux-semblants néanmoins, car le texte de cette chanson semble plus qu'acide : « You say you don't want it / You don't want it / Say you don't want it / But then you slip it on in »... Déstabilisant non ? La chanson l'est tout autant, et malgré l'ambiance sexuelle du titre, on en ressort troublé.

« Black Coffee » revient à une forme de hardcore old school que le Drapeau noir semblait avoir abandonné après l'album Damaged. Là encore, BLACK FLAG n'a pas envie de rigoler, tant musicalement que dans le texte, qui parle d'héroïne. « Wound up » continue dans cette veine punk hardcore à l'ancienne, c'en est d'ailleurs presque troublant : on croirait par moment être revenu aux temps glorieux de la période Keith Morris. « Rat's Eyes » revient pour sa part au style « doom punk » propre à My War, Henry Rollins y adjoignant un chant très agressif préfigurant presque le black metal. La comparaison est chronologiquement osée, je sais, mais c'est ce qui s'en rapproche le plus à mon sens.
« Obliteration » aurait pu aisément trouver sa place sur Family Man. Le titre est entièrement instrumental et les structures sortent du cadre conventionnel du punk hardcore. Eh oui, Greg Ginn continue ici d'expérimenter sa mixture étrange à mi-chemin entre free jazz et metal expérimental. Le titre n'est assurément pas l'un des points forts de l'album, néanmoins il se trouve bien plus réussi que l'intégralité de la face B de Family Man, assez laborieuse.

« The Bars » se rapproche davantage du heavy metal : le son évoque la lourdeur de BLACK SABBATH alors que la rythmique demeure très punk. Le résultat final est très bourrin, se rapprochant presque du thrash metal alors émergeant aux Etats Unis, et demeure l'un des titres les plus violents du répertoire des Flags.
La violence continue de plus belle avec « My Ghetto », titre très avant-gardiste qui préfigure le grindcore. L'album se clôt finalement sur un « You're Not Evil » reprenant peu ou prou la formule My War, à savoir un mélange hétéroclite de plans punks et de riffs empruntés au heavy metal... Ah, ce satané groove de batterie qui plagie « Heaven and Hell » !

Slip It in, troisième album du triptyque sorti par BLACK FLAG en 1984, est donc bel et bien cet opus « qui rassure » : retour à un son plus bourrin, chansons punk plus « conventionnelles »... Oui, il y a du BLACK FLAG « classique » ici. Mais les aspects expérimentaux propres aux deux opus précédents n'ont absolument pas disparu. Certains titres de Slip It in poursuivent ainsi de façon plus aboutie les expérimentations de My War et de Family Man. Ajoutons à cela que BLACK FLAG continue d'aller toujours plus loin en terme de son : en témoignent « The Bars » et « My Ghetto », des titres qui préfigurent avec plusieurs années d'avance le stoner metal et le grindcore. Chapeau mister Ginn.

Au final, l’un des meilleurs albums de BLACK FLAG. Pas forcément le plus accessible, c'est évident, mais déjà bien plus écoutable que Family Man. C'était la moindre des choses.

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   RED ONE

 
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- Henry Rollins (chant)
- Greg Ginn (guitare)
- Kira Roessler (basse)
- Bill Stevenson (batterie)


1. Slip It In
2. Black Coffee
3. Wound Up
4. Rat's Eyes
5. Obliteration
6. The Bars
7. My Ghetto
8. You're Not Evil



             



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