Bon Jovi – One Wild Night

Les groupes de hard-rock ayant fait l'essentiel de leur beurre dans le courant des années 80 et jusqu'au début des années 90 ont tous un album-live de référence, voire deux, appréciés des fans et pierres angulaires de leur discographie. Tous, sauf BON JOVI.
En effet, ce n'est qu'en 2001 que le groupe propose de manière surprenante son premier témoignage en concert. Étrange, car ce groupe de jeunes mâles aux minois avenants a pourtant assez rapidement fédéré les foules et proposé des concerts faits d'un hard-rock fédérateur, à même d'être transcendé dans l'environnement d'une salle de concert (ou d'un stade, lieu familier pour les 4 BON JOVI).

Forcément, sur ce One Wild Night, on entend, beaucoup, de jeunes filles en fleur se pâmer et hurler leur plaisir à gorge déployée. Pour autant, ce live est loin d'être une collection des titres les plus mielleux du groupe. Bien décidé à faire les choses correctement, BON JOVI a ressorti de ses archives nombre de captations en concert, et propose ce panachage qui le voit regarder dans le rétroviseur. Reste que ce sous-titre, 'Live 1985–2001', est quelque peu trompeur. Si "Runaway" et "In and out of Love" ont en effet été captés à Tokyo en avril 1985, l'essentiel de l'opus est constitué de bandes enregistrées dans le milieu des années 90 et lors de la tournée Crush de 2000.

Et ce best-of live est des plus savoureux. L'attaque percutante, portée par l'imparable "It's My Life", constitue une entrée en matière parfaitement réussie, et démontre toute la capacité de BON JOVI à être un groupe actuel. Et cet opus de proposer tous les titres du groupe que l'on aime chanter à tue-tête sous la douche : "Livin' on a Prayer", "You Give Love a Bad Name", "Bad Medecine", autant de refrains percutants qui, regroupés sur un même album, constituent une véritable claque. Le plus mesuré "Keep the Faith", long et tout en ambiances, est lui aussi un excellent moment, tout comme l’antédiluvien "Runaway", premier boulet de canon écrit par le rockeur blondinet.

Les agréments ne s'avèrent pas vraiment nécessaires. Si on peut trouver de sympathiques atours à "Rockin' in the Free World", tube de Neil YOUNG transformé ici en brûlot hard-rock, la reprise de "I Don't Like Mondays" des Boomtown Rats en compagnie du désespérant Bob Geldof n'est pas des plus réussies. En matière d'inédit, on lui préfère cette nouvelle lecture de "One Wild Night", placée en fin d'album, qui redonne un peu d'importance (tout comme le titre du présent live) à cet excellent morceau quelque peu écrasé par le tube "It's My Life".

A premier album live, première réussite pour BON JOVI. En limitant les risques et en se concentrant, naturellement, sur ses tubes les plus marquants, le groupe offre un album-live de chevet, du genre de ceux que l'on emporte en voyage, et dont on reprend le contenu sous la douche. Une sortie indispensable qui ne connaîtra une suite que douze ans plus tard avec Inside out.
A offrir ou à s'offrir.