WALLENSTEIN qui joue de la pop, qui est-ce que ça n'a pas choqué ? Et pourtant, les résultats, à défaut d'être probants, n'avaient pas à être considérés comme honteux. Un groupe de la mouvance progressiste (option allemand) qui transiterait vers la pop, après YES et GENESIS pour prendre les exemples les plus connus, ce serait chouette – c'est du moins ce que semblait annoncer No More Love. Et bien non, voilà que Jürgen Dollase fout tout en l'air et pond une daube infâme, le genre de chose qu'on devrait enterrer sous les fondations d'une maison abandonnée et inconnue de tous tant elle est honteuse.

Encore une fois, Dollase change l'effectif de son groupe, en virant tout le monde sans exception, et va même jusqu'à embaucher un chanteur pour le remplacer à ce poste. Jusque là, on a envie de dire ok Jürgen, ça roule ma poule. Quand on lance la lecture, on s'attend logiquement à une continuité de la pop de No More Love, jusqu'à l'arrivée de "Charline" qui donne également son nom au disque. Bon Dieu, mais c'est quoi cette horreur ? WALLENSTEIN ne se met pas à une pop basique et sans goût, non. Là, il passe directement au boss de fin de l'horreur musicale, à savoir de la variété bas de gamme. Vous savez, celle qui était le reflet de cette société allemande contre laquelle le krautrock allait faire face en 1968. Ca ne te rappelle rien, Jürgen ? Tu devrais pourtant car c'est exactement ce que tu fais ici ! Et puis Kim Merz... il y avait de quoi émettre des avis négatifs sur la voix de Dollase, mais au moins avait-il fini par s'améliorer. Et puis là, non, le claviériste prend quelqu'un qui chante tellement mal qu'il donne des envies de meurtre. Ce n'est pas possible de se lever un beau matin et de se dire Tiens, et si je composais une chanson de variété moisie avec un mec qui ne sait pas chanter ?.

Si encore "Charline" était le seul problème de l'album. Le pire, c'est qu'il s'agit de la meilleure chanson. LA MEILLEURE CHANSON ! Le reste est encore plus indigent ! Rien n'est à sauver sur Charline, si ce n'est "Midnight Blue", quoiqu'elle soit, toujours à cause de Merz, gâchée par une voix horrible. Si l'on se souvient de ce qu'a fait WALLENSTEIN dans le passé, on ne peut que prendre sa tête dans ses mains et se dire Quelle horreur !. Mais, même sans ce facteur, même si l'on écoute Charline sans aucune connaissance ni aucun préjugé, le constat reste le même : cet album est horriblement mauvais.

Décidément, WALLENSTEIN a raté le coche. C'est à se demander si Dollase n'aurait pas saboté son groupe pour une quelconque raison. On comprend dès lors pourquoi cet album n'a jamais été réédité, que ce soit en vinyle ou en CD. Tout comme les albums suivants qui s'apparentent à une séance de torture que même les masochistes les plus dingues refuseraient.

Conclusion : si vous trouvez Charline en brocante, détruisez le vinyle immédiatement.