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SPARKS - Propaganda (1974)
Par ARP2600 le 25 Août 2015          Consultée 2998 fois

Il sera toujours difficile pour un groupe/artiste de rebondir après avoir touché la grâce sur un chef-d’œuvre incontesté. Il y a plusieurs manières de continuer, en changeant ou pas son style, mais refaire la même performance est rare... En ce qui concerne les SPARKS, Kimono my House est une barre impossible à effacer, malheureusement, alors forcément le suivant est moins bon. Réalisé dans le feu de l'action de leur folle année 74, Propaganda voit une évolution partielle de leur style pour un résultat à la fois un peu court et désordonné.

Il faut dire qu'ils n'ont pas chômé. Grâce au succès mérité du Kimono, les frères Mael et leur backing band ont donné un wagon de concerts cette année-là et on ne sait trop comment ils ont trouvé le temps d'enregistrer une douzaine de chansons, pour sortir Propaganda à peine six mois après son illustre prédécesseur. En fait, même Ron Mael ne s'en souvient plus bien... tout ce qu'il peut dire, c'est qu'il a ressenti une grande énergie, résultant du succès et de l'urgence. Cela donne parfois de bons résultats, mais il a beau dire qu'il préfère Propaganda à Kimono, le Ron, ce n'est pas parce qu'il a composé l'essentiel des deux albums qu'il a raison. D'ailleurs, ce doit être frustrant pour l'artiste, mais non, il n'est pas forcément la personne la mieux placée pour juger sa propre œuvre.

Douze chansons plus la courte introduction, donc. Onze titres pour l'album plus deux faces B. L'album lui-même dure trente-trois minutes, mais c'est du concentré. L'intro « Propaganda » ne dure que 25 secondes mais avec déjà un petit texte. Il faut dire que c'est de l'a capella avec un Russell Mael overdubbé... de nouveau, difficile de ne pas faire le rapprochement avec le style opératique de QUEEN, dont le « Bohemian Rapsody » n'est sorti que l'année suivante, rappelons-le. Elle débouche sur « At Home, At Work, At Play » qui perpétue le style brillant de Kimono my house. Un beau rock avec une dynamique et une mélodie formidable.

C'est après que les choses se corsent un peu... Sur « Reinforcements » et « B.C. », et même un peu « Thanks but No Thanks », on sent une certaine volonté baroque pop, ce qui n'est pas sans rendre les choses un peu kitsch. « Reinforcements » flirte même avec le swing et la comédie musicale, et ça ne fait pas sérieux, même pour un groupe plutôt humoristique comme eux. Ces trois-là sont quand même globalement rock et agréables, les choses seront bien plus graves sur l'album suivant.

Une petite innovation par rapport à Kimono est la présence d'une vraie ballade, le single « Never Turn your Back on Mother Earth », un titre ambigu apparemment pas vraiment écologiste, mais musicalement intéressant, dominé par les claviers et avec même quelques violons... du kitsch volontaire, à comparer avec celles de Mercury chez QUEEN. Pour en finir avec les problèmes, la conclusion « Bon Voyage » est un peu longue, même sur un album aussi court, avec également un peu de mauvais goût. Enfin, les paroles restent un peu trop sur le sujet des relations hommes-femmes, et pas de la manière la moins misogyne... là encore, je préfère grandement la manière de Kimono, même si cela reste de la dérision assez subtile et inventive.

Les bons points maintenant. « Achoo » et « Who don't like kids » ne valent pas leurs meilleures, mais elles sont plus conformes aux attentes des amateurs de Kimono, et partent d'idées originales. Quant aux titres qui se détachent vraiment, outre « At Work, At Home, At Play », on appréciera particulièrement « Don't leave me alone with her », dont le chant dramatique est du tout bon Russell Mael, c'est d'ailleurs sa préférée sur l'album, logiquement, ainsi que l'urgence de « Something for the girl with everything ».

Propaganda est un disque difficile à juger. Il est fort bon, et pourtant on se dit que Ron Mael est dépassé par sa propre créativité. Il a parfois éprouvé beaucoup de mal à la canaliser, ce qui peut donner du grand n'importe quoi, par exemple sur le suivant, « Indiscreet ». On ne passe heureusement pas encore cette limite et Propaganda peut quand même être classé dans les albums importants des SPARKS, il est le complément logique et utile au chef-d’œuvre Kimono my House. Ceux qui ont adoré celui-ci peuvent sans hésitation jeter une oreille sur Propaganda, en étant prévenu qu'il est à la fois plus libre, plus fou, mais d'une écriture moins riche.

Note : 3,5/5 arrondi à 4 pour la pochette (oui, ça compte).

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- Ron Mael (claviers)
- Russell Mael (chant)
- T. White (guitare)
- Ian Hampton (basse)
- Dinky Diamond (batterie)
- Adrian Fisher (guitare)


1. Propaganda
2. At Home At Work At Play
3. Reinforcements
4. B.c.
5. Thanks But No Thanks
6. Don't Leave Me Alone With Her
7. Never Turn Your Back On Mother Earth
8. Something For The Girl With Everything
9. Achoo
10. Who Don't Like Kids
11. Bon Voyage



             



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