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MUSIQUE ROMANTIQUE  |  OEUVRE

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- Style : Joseph Haydn , Felix Mendelssohn
 

 Ludwig Van Beethoven, Le Site (1920)

Ludwig Van BEETHOVEN - Symphonie N°3 Héroïque (karajan) (1804)
Par CHIPSTOUILLE le 4 Février 2006          Consultée 22958 fois

S'il est une oeuvre musicale qui aura bouleversé à jamais l’histoire de la musique classique, c'est la 3ème symphonie de BEETHOVEN. Véritable révolution, quelques années après la littérature, la musique à son tour, entre dans l'ère du romantisme. Et si l'oeuvre aujourd'hui, n'est sans doute pas aussi célèbre que les 5e, 7e et 9ème symphonies, il faut lui reconnaître avant toute chose l'innovation dont elle aura fait preuve. Car, mis à part peut-être MOZART, et peu à peu BEETHOVEN, personne ne se sera risqué à briser les conventions établies jusqu’alors, dans le domaine musical.

Car cette symphonie héroïque innove, de par l'utilisation des instruments dans un premier temps, BEETHOVEN y développe les contrastes à l'extrême, juxtaposant passages calmes et brutalité orchestrale comme on ne l'a jamais entendu. Niveau instruments, les cuivres y prennent pour la première fois une place au moins aussi importante que les instruments à corde, donnant aux passages forts cette expression triomphale qu'on leur connaît plutôt aujourd'hui, loin du ton "doux" employé par MOZART, qui avait effacé des instruments comme les cors, au profit des bois (clarinette, hautbois, …) ayant des sonorités plus douces. BEETHOVEN au contraire, impose ses cuivres pétaradants et brutalise l’auditeur.

Le développement des thèmes musicaux y est également très novateur, ceux-ci étant juste suggérés en début de mouvement, pour être modulés, déformés et revêtir peu à peu une forme tonique voire destructrice. Pour la première fois BEETHOVEN induit un style de mouvement dont l'intensité va crescendo tout au long de celui-ci (le meilleur exemple étant la marche funèbre). Ces modifications provoquent des émotions beaucoup plus fortes qu'aucune symphonie ne l'aura fait auparavant, ce qui deviendra le fer de lance de toute l’ère romantique. BEETHOVEN apporte également un élan unique à toute sa symphonie, racontant toute une histoire qui se dessine derrière l'oeuvre. Les durées s'envolent, on atteint pratiquement l'heure de musique (ce qui lui vaudra de nombreuses critiques), sur seulement quatre mouvements. Le premier d'entre eux sert également d'introduction à l'ensemble de l'oeuvre, qui prend pour la première fois une forme globale, plutôt que d'être composée de parties distinctes et n'ayant pour ainsi dire rien à voir les unes avec les autres.

L'histoire de l'oeuvre, quant à elle, se trouve être digne du style littéraire du même nom. En 1802, rongé par la déprime que lui causait sa maladie (il était sourd à 60%, il ne distinguait plus les sons "consonnes", plus courts que les voyelles, par exemple) BEETHOVEN écrivait son testament, le compositeur voulait se donner la mort. Il abandonnera pourtant ses idées funestes dans le mois qui suivra, ébauchera sa nouvelle symphonie et annoncera alors vouloir "ouvrir un nouveau chemin".

Cette Symphonie, il la dédiait en premier lieu à Bonaparte, alors premier consul de France, et considéré entre autres par BEETHOVEN, tout utopiste qu'il fut, comme le héros de la révolution française. Par la suite, apprenant le couronnement de l'empereur Napoléon Ier, il déchira sa dédicace, alors que les deux premiers mouvements étaient déjà composés. Il déclara à l'occasion: "Ce n'est donc rien de plus qu'un homme ordinaire! […]". La dédicace est finalement celle-ci : "Symphonie Héroïque, pour le souvenir d'un grand homme" et fut finalement dédiée au Prince Lobkovitz, BEETHOVEN considérant alors Bonaparte comme un défunt (ce qu'il confirmera en apprenant la mort de Napoléon bien plus tard en déclarant avoir déjà écrit la musique adaptée à cet évènement).

Enfin, du côté de l’interprétation, Karajan, chef d'orchestre éminemment reconnu (et controversé), délivre ici une symphonie majestueuse, parfaite et référentielle. Je n'ai malheureusement plus le souvenir d'autres interprétations, je ne me livrerai donc pas au jeu des comparaisons, avis aux connaisseurs. Pour conclure donc, je dirai que cette symphonie n'est pas ma préférée du compositeur : le 4ème mouvement manque encore d'éclat, et c'est une des (voir la) symphonie(s) de BEETHOVEN les plus difficile d'accès. Mais l'innovation dont elle fait preuve lui fait amplement mériter son appréciation, toutefois l'oeuvre est à réserver en priorité aux auditeurs à l’oreille la plus exercée.

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Orchestre Philharmonique De Berlin
- Herbert Von Karajan (chef d'orchestre)


- symphonie N°3 En Mi Bémol Majeur, Op. 55 'héroïq
1. Allegro Con Brio
2. Marcia Funebre. Adagio Assai
3. Scherzo. Allegro Vivace
4. Finale. Allegro Molto
- ouverture - Leonore Iii Op. 72a
5. Adagio - Allegro



             



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