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VIOLENT FEMMES - New Times (1994)
Par JOVIAL le 10 Décembre 2015          Consultée 1254 fois

Le départ de Victor DeLorenzo et son remplacement par Guy Hoffman derrière les fûts marquent le début du grand déclin chez les VIOLENT FEMMES. L'amorce d'une période généralement boudée et méconnue, même parmi les fans des Badgers pour qui changement de line-up rime beaucoup trop avec changement de cap. Une crainte confirmée par un Hoffman assis, utilisant une batterie traditionnelle, alors que le sautillant DeLorenzo ne jouait que debout, sur un matériel souvent très restreint. Un simple détail me diriez-vous, mais qui n'en est justement pas un, la signature sonore originale des FEMMES devant énormément à la personnalité et au jeu de son premier batteur. Qu'en est-il vraiment ?

Il sera bien difficile de le nier, le trio entre dans une nouvelle ère avec le bien-nommé New Times, son sixième album au compteur et son premier donc sans DeLorenzo. Pour faire court, le groupe du Wisconsin y abandonne presque … le folk. Oui, les VIOLENT FEMMES qui ne font plus de folk, ça fait tout drôle quand même. Cependant souvenez-vous ! Ce n'est pas non plus la première fois ! Ainsi en 1986, ce fut avec l'excellent The Blind Leading the Naked que le groupe avait déjà dit fuck au folk, avec une belle réussite artistique à la clé. New Times n'aurait d'ailleurs pas été très loin de reproduire cette dernière s'il n'avait pas été aussi confus à de nombreux endroits. Il a toutefois le mérite de se pointer exactement là où l'auditeur ne l'attend pas, à l'inverse des deux derniers albums qui jouèrent (trop?) prudemment dans la continuité de l'éponyme de '83 ou d'Hallowed Groud.

Les VIOLENT FEMMES font du neuf en reprenant leurs vieilles recettes. La puissante basse de Brian Ritchie revient à la charge pour servir le rock tout en subtilité de « Don't Start me on the Liquor ». Gordon Gano se relaisse tenter par le glam avec « Key of 2 », sacré bon défouloir, ou nous la joue au contraire bien viril sur l'efficace « Breakin 'Up ». Ça foire quand même un peu sur le morceau-titre où la compo ne convainc guère, entre un chant raté et une guitare parfois en roue libre. On sent ici notre trio encore hésitant à sortir les grosses guitares et à passer pour de bon au rock des familles, ce qui reste, je vous l'avoue en prime, une bonne chose au vue des albums à venir.

Côté folk, le constat reste assez mitigé du fait de sa dilution dans d'autres styles assez peu miscibles. Et pour poursuivre dans la veine de la vanne chimique, on ajoutera même que le précipité est parfois tellement grotesque qu'il en devient tout tristoune. « Mirror Mirror (I See a Damsel) » partait ainsi très bien sur ses accents balkaniques mais s'achève dans le plus grand des foutoirs, de manière absolument baclée et inutile. « Jesus of Rio » essaye aussi deux-trois trucs qui auraient pu vraiment s'avérer sympa, mais se dégonfle d'un coup à la vitesse de la lumière, c'est-à-dire 333 fois plus que la vitesse du son ! Vous rendez vous compte ? « Jesus of Rio » n'est toutefois pas la grande aberration de l'album, puisque c'est « Machine » qui en remporte la palme, morceau étrange d'ambient/indus, pas forcément mauvais mais qui n'a définitivement rien à faire ici. « Agamenmon » enfonce de nouveau la sarisse par la suite, malgré un bel effort rythmique. L'originalité ne paye forcément comme disait Einstein et nos VIOLENT FEMMES le démontre donc à plusieurs reprises avec New Times. Finalement, les Badgers se révèlent bien meilleurs lorsqu'ils restent en terrain connu et simple, d'abord. Le folk engagé d'« I'm Nothing » débordant d'énergie et son exact opposé, « This Island Life », joyau noir d'errance et de mélancolie, magnifique de bout en bout, en font la confirmation.

On connaît la chanson avant même de connaître le groupe : New Times reçoit un mauvais accueil à sa sortie. « Trahison ! » pour certains, « rien à foutre » pour les autres, sa réhabilitation n'est pas chose aisée. Et pourtant, la présence de quelques pépites que nous ont livré ici les VIOLENT FEMMES pour la dernière fois force notre indulgence. La période faste est certes passée, mais le plongeon n'est pas encore pour maintenant !

Note (indulgente) : 3/5
À écouter : « I'm Nothing », « The Island Life » et « Key of 2 ».

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   JOVIAL

 
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- Gordon Gano (guitare/chant)
- Brian Ritchie (basse/claviers/...)
- Guy Hoffman (batterie)
- Guest :
- Luisa Mann (chant)


1. Don't Start Me On The Liquor
2. New Times
3. Breakin 'up
4. Key Of 2
5. 4 Seasons
6. Machine
7. I'm Nothing
8. When Everybody's Happy
9. Agamenmon
10. This Island Life
11. I Saw You In The Crowd
12. Mirror Mirror (i See A Damsel)
13. Jesus Of Rio



             



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