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- Style : Grateful Dead, Cotton Belly's
- Membre : Jefferson Airplane, Jorma Kaukonen , Jack Casady

HOT TUNA - The Phosphorescent Rat (1974)
Par LONG JOHN SILVER le 13 Juin 2016          Consultée 2632 fois

Lorsque paraît The Phosphorescent Rat, l’Airplane n’est plus, HOT TUNA est passé du statut de side project à celui de principale occupation du duo Kaukonen/Casady. Papa John Creach* a quitté le groupe qui devient un power trio dont le son se durcit avec ce nouveau disque nettement plus orienté sur le rock que ses champêtres prédécesseurs. De Hot Tuna, on a conservé jusque là une image bucolique, assez roots, cependant The Phosphorescent Rat respire nettement plus l’électricité urbaine, le city blues ou encore le bitume que les trois autres opus déjà publiés du groupe.

Entendons-nous bien, les racines folk/blues/pop (et même psyché) du trio sont toujours mises en évidence, cependant dorénavant sa musique fait bien plus que flirter avec le hard rock en pleine bourre à cette époque. Or, ce Phosphorescent rat est plus caractéristique du son HOT TUNA 70’s que tout ce qui a été publié jusqu’ici. Burgers était un disque enregistré en période de transition, TPR achève la mue. Trop tôt pour parler de « maturité » ? Déjà, les musiciens sont tous sauf des bleus. Évidemment c’est une formule à la con.

Le projet HOT TUNA permet à Jorma Kaukonen, dont les talents de songwriter et (surtout) de chanteur étaient exposés en pointillés au sein de JEFFERSON AIRPLANE, de s’exprimer pleinement à longueur de galette. Burgers avait ébloui par la qualité de ses titres. Y figuraient tout de même trois reprises, contre une seule sur TPR, le guitariste confirmant son leadership à la fois comme frontman, guitar hero et unique compositeur. Son timbre de voix nonchalant est des plus agréables, son toucher de guitare remarquable, ses soli rehaussent les chansons. Enfin, il démontre qu’en terme de composition et d’arrangements, il est en mesure de polir d’authentiques joyaux. HOT TUNA ne fait rien d’autre que de mettre en lumière les talents d’orfèvre du monsieur.

Néanmoins TPR, s’il possède des extraits irrésistibles, n’est pas aussi qualitativement homogène que son aîné Burgers. Autre faille, ses titres les moins marquants sont placés en deuxième moitié d’album. On démarre avec une excellente impression pour terminer avec des instants inégaux. La doublette « Living Just For You »/« Soliloquy For 2 » est relativement dispensable. Un mur de marimbas n’apporte rien à la première quand un orchestre de cordes ne fait guère mieux pour la seconde. Ces deux chansons sont encadrées par deux instrumentaux de qualité où Jorma sort la guitare folk. Évidemment il assure grave. Oui mais là encore, on préférera les performances figurant sur Burgers ou Hot Tuna.

Au milieu du disque figurent trois plages déjà plus intéressantes, symboliques de l’évolution du groupe. Si « Corners Without Exit » n’est pas non plus un titre exceptionnel il finit par décoller avec son superbe solo de guitare et en dépit des violons soupesques mixés sur sa trame. « Day To Day Without The Blues » alterne les passages en picking avec des riffs percutants, la guitare de Jorma étant de nouveau impériale. « In The Kingdom », joue sur son amplitude. On empile les strates, c’est le passage le plus ambitieux de l’album.

Vous l’aurez déduit - futés que vous êtes - ce qui fait la valeur du présent opus est disposé en sa toute première partie. Les trois premiers morceaux de TPR sont des bombinettes issues de la plume de Kaukonen, lequel démontre vraiment ici qu’il est capable d’écrire de sacrément bonnes chansons, que ce don n’est pas celui le mieux partagé par les musiciens. « I See The Light » et surtout « Easy Now »** sont des moments incisifs dont les mélodies sont immédiates. On pense beaucoup à AEROSMITH ou aux GN’R en écoutant la seconde. Même si la production ne lésine pas sur la reverb des guitares, pour un rendu très psyché. Les lignes de basses de Casady sont dignes de celles des plus grands bassistes de Metal. Ces deux moments proto/hard rock sont indispensables, mais moins que le deuxième extrait du disque. « Letter To The North Star » (superbe titre au passage) en est sans aucun doute la meilleure chanson, une des toutes meilleures de HOT TUNA aussi. Kaukonen possède la capacité inouïe de pondre ce genre de parenthèse pop/folk sans sembler verser une goutte de sueur. La mise en place des guitares est un bonheur jamais démenti. On se rappelle – entre autres - « True Religion » sur l’effort précédent. Rien à dire, ce mec a du génie. Surtout que d’autres perles de cet acabit poindront sur les efforts suivants.

A priori un boulevard s’ouvre pour le HOT TUNA tout électrique en ce début d’année 1974. Pourtant, Kaukonen renonce à tourner dans cette configuration, privilégiant l’acoustique des débuts, en duo avec Jack Casady. Peu après, il préférera parachever un disque solo en chantier depuis deux ans avec un coup de main de Casady, choisi pour en être le producteur. Cette pause imposée au batteur Sammy Piazza provoque son départ. Le pavillon de HOT TUNA ressurgira en 1975, toujours plus électrique.

* Qu’on retrouve aux côtés de Kantner/Slick/Freiberg et naturellement dans JEFFERSON STARSHIP
** « Easy Now » a été réenregistré par le HOT TUNA millésime 2011

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   LONG JOHN SILVER

 
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- Jorma Kaukonen (guitare, chant)
- Jack Casady (basse, balalaika)
- Sammy Piazza (batterie, percussions)
- +
- Tom Salisbury (chef d'orchestre sur 4 et 9)
- Andrew Narell (steel drums sur 8)


1. I See The Light
2. Letter To The North Star
3. Easy Now
4. Corners Without Exit
5. Day To Day Without The Window Blues
6. In The Kingdom
7. Seeweed Strut
8. Living Just For You
9. Soliloquy For 2
10. Sally, Where'd You Get Your Liquor From



             



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