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BLUES-ROCK  |  STUDIO

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- Style : Grateful Dead, Cotton Belly's
- Membre : Jefferson Airplane, Jorma Kaukonen , Jack Casady

HOT TUNA - Hoppkorv (1976)
Par LONG JOHN SILVER le 7 Septembre 2016          Consultée 1987 fois

Hoppkorv, album à l’intitulé énigmatique, est le 5e disque studio de HOT TUNA à paraître. Publié en 1976, il faudra attendre 14 ans avant que son successeur voit le jour en 1990. En attendant, nous en sommes également au terminus de la période dite « rampage » du groupe, celle où Jorma et Jack trouvaient fun de jouer le plus fort possible. Sur scène, les performances pouvaient durer des heures*, sur disque on tente d’envoyer la foudre, les watts poussés au maximum. Que de ce chaos émerge le son qu’on mixera ensuite. HOT TUNA n’est pas un gros vendeur de disques, son album à s’être le mieux classé reste le folky Burgers qui pointa jadis à la 68e place du Billboard. C’est loin d’être exceptionnel mais l’affaire tourne. Le groupe continue de bosser avec le label Grunt, fondé pour la communauté Airplane. Cependant l’arrivée en studio d’un producteur extérieur et d’un claviériste (le discret Nick Buck qui signe tout de même un titre) sont des signes qui démontrent qu’une évolution est en marche.

Bonne nouvelle, le groupe ne joue pas moins fort, période « rampage » oblige. En revanche on retrouve cette fois une track-list qui comprend dix titres, comme sur les deux premiers disques studio, pour une durée équivalente aux deux précédents opus qui en contenaient huit. En conséquence, les durées des plages sont écourtées, on a écrémé les moments d’impro du mix final. Dès l’accrocheur « Santa Claus Retreat », signé Kaukonen, dont le solo final est rapidement écourté sur le fade. L’album ne contient pas moins de cinq reprises. Celle qui retient le plus l’attention - car la plus célèbre - c’est celle de Buddy Holly. « It’s So Easy » est une sorte de tarte à la crème country rock, la version est affublée d’une choriste qui édulcore un peu plus cette sympathique ritournelle. Ça sent un peu les concessions radio-friendly. Ajoutons que le son est plus clair, ce qui n’empêche pas aux musiciens de faire chauffer les amplis. Les soli de Jorma sur cette même « It’s So Easy », par exemple, c’est beau comme quand Mike OLDFIELD joue du blues. Ce qui n’a pas souvent dû lui arriver. « I Wish You Would » est l’autre reprise attendue au tournant, ce blues caoutchouteux de Billy Boy Arnold, popularisé par les YARDBIRDS de Clapton courant 60’s**, continue de faire son effet, ce qui ne surprend guère quand on connaît la classe de Kaukonen, tant à la guitare qu’au chant. « I Can’t Be Satisfied », puisée chez l’immense Muddy Waters, est une autre démonstration de classe collective d’abord, avant d’être incendiée par celle des guitares d’un Jorma entré en fusion avec son instrument. Encore une fois, le jam final est vite occulté. « Bowlegged Woman, Knock Kneed Man », de Bobby Rush, est l’instant le plus funky du disque, c’est toujours classe mais on sent encore que ça aurait volé plus haut si on avait laissé plus d’espace au groupe. « Talkin’ Bout You » est un titre peu connu de Chuck Berry, on ne le retiendra pas davantage nonobstant des zicos qui mettent le paquet. Pas plus que « Drivin’ Around », compo tonique de Nick Buck, néanmoins guère mémorable.

C’est à nouveau la plume de Kaukonen, moins présente qu’à l’accoutumée, qui fait franchir un palier à Hoppkorv. Les deux dernières plages sont de sa main, elles se révèlent adaptées aux partis pris artistiques voulus par la prod. « Extrication Love Song » possède un riff très southern rock, normal, y'a le mot "song" dans le titre, ça swingue tout pareil que dans les bouges rednecks. « Song For The Stainless Cymbal » qui clôt l’album est, elle, une power ballad pour lonesome cowboy. Encore un moment que le grand LYNYRD SKYNYRD n’aurait pas renié. Pourtant, en dépit de toute cette énergie dépensée, une chanson rayonne sur l’opus : « Watch The North Wind Rise ». Où Jorma nous rappelle qu’il affectionne le finger picking pendant que Jack sort une ligne de basse qui frise l’incandescence. La mélodie, l’ambiance, le flegme de Jorma quand il chante, toussa fait que cette chanson remplit son office d’instant Burgers à la perfection. On revient toujours à ce premier album gracieux. La quintessence même du groupe y est gravée.

Hoppkorv ne fait guère mieux que ses aînés dans les charts. Le groupe repart sur les routes en configuration quatuor, avec Nick Buck aux claviers et le batteur Bob Steeler, présent sur le tabouret depuis America’s Choice. L’album ne ressemble en rien à un adieu, pourtant HOT TUNA s’apprête à tirer le rideau pendant longtemps. Heureusement, il reste un double disque en public à découvrir, celui qu’on enregistre en étant sur scène sur la tournée suivant Hoppkorv. Le temps a fait son œuvre, celle de HOT TUNA n’est pas prolixe. Jorma et Jack sont aujourd’hui deux (très) vieux amis, deux sages qui ont survécu à tout. Des musiciens qui ont toujours préservé leur intégrité à défaut d’avoir obtenu, ni cherché, une visibilité du niveau de leurs talents respectifs et/ou assemblés.

*On parle de concerts dépassant les 5 heures
** Et même par Bowie en hommage aux Yardbirds

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   LONG JOHN SILVER

 
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- Jorma Kaukonen (chant,guitare)
- Jack Casady (basse)
- Bob Steeler (batterie)
- +
- Nick Buck (claviers)
- John Sherman ( 2e guitare sur 4)
- Karen Tobin (choeurs sur 3)


1. Santa Claus Retreat
2. Watch The North Wind Rise
3. It's So Easy
4. Bowlegged Woman, Knock Kneed Man
5. Drivin' Around
6. I Wish You Would
7. I Can't Be Satisfied
8. Talkin' Bout You
9. Extrication Love Song
10. Song For The Stainless Cymbal



             



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