Eliane Falliex est la fille d'un couple de pieds noirs d'Algérie, à la fois musiciens et droguistes. Elle fait donc ses premières armes dans l'orchestre familial, elle prend rapidement conscience de son aspiration à faire une carrière dans le chant. Alors son bac en poche, elle écume les clubs de l'agglomération lyonnaise. Elle a 22 ans lorsqu'elle rencontre le pianiste André Manoukian celui là même que vos pouvez voir dans les télé crochets divers et variés ou il vend... du vent... Toujours est il que travailler au succès à deux est plus dynamique. Eliane travaille sa voix, son look, prend le nom de scène de Liane FOLY et finit par décrocher un contrat avec Virgin.

Ce premier album est donc celui de la jeunesse. L'influence de Manoukian y est totale. On remarque rapidement que l'organe de Liane n'est pas encore l'instrument incroyable qu'il est aujourd'hui. Je la trouve personnellement un peu à l'arrache sur certains titres. Pourtant, le choix des singles fait la différence, "Ca va ça vient" rentre dans les charts français et la chanteuse connaît sa première exposition médiatique nationale. La chanson est assez réussie, mais le smooth suave de Liane n'est pas encore au rendez-vous. J'ai en revanche une petite faiblesse pour le suivant "Chérie" et sa vidéo rigolote. On y retrouve Philou Manoeuvre et Mimi Mathy entres autres sur un rythme swing et catchy de jolie facture. Liane, bien qu'un peu maigrichonne encore à l'époque y campe son personnage de brunette piquante pas désintéressée pour un rond par les choses du sexe... C'est bien sympa tout ça...

Bon, pour le reste en revanche, il va falloir repasser, la plupart des compositions proposées par Manoukian sont d'une platitude à effrayer jusqu'aux seins de Jane Birkin. En vrac, "Soul soul soul", "Rendez-vous" "plaisir d'amour" ou pire encore "Baby love" frisent l'indigence. Le "Love me love moi" malgré un petit beat de synthés typé DEPECHE MODE n'est pas meilleur. On appréciera cependant la version "moderne" de "Put the blame on me" bien que l'anglais ne soit définitivement pas le fond de commerce de la lyonnaise, comme on le constate sur la reprise "Stormy weather". On aura aussi un petit sourire en lisant les paroles de l'autobiographique "The man I love" tout à la gloire du pianiste...

Un premier album, truffé de fillers peu amènes, mais qui contient aussi les deux petits classiques du début de carrière de miss FOLY. Sa mignonne petite nymphomanie est touchante et on sent qui plus est que la charmante brunette en a encore sous la pédale. La suite ne me donnera pas tort !