Propaganda est un retour bien retentissant sous les feux des médias pour NO ONE IS INNOCENT (NOII) !
Alors que le groupe n'avait plus trop fait parler de lui entre 2011 et 2015, il s’offre, en 15 jours de temps, pas moins que la première partie d’AC/DC au Stade de France et la sortie de son sixième album.
Concernant les concerts, il est vrai que le groupe est coutumier du fait car il avait déjà chauffé quelques salles pour pas moins que GUNS N' ROSES en 2012 et MOTORHEAD en 2011.
Et pour ce qui est de l'album, le constat est tout aussi réjouissant, car avec ce Propaganda NOII n’a jamais été aussi proche des meilleurs moments de RAGE AGAINST THE MACHINE, tant musicalement que dans ses engagements. C'est un sacré compliment qui ne doit pas être pris pour une critique concernant un défaut d'originalité.
Pourtant, difficile, dès les première notes de "Silencio", de ne pas faire le rapprochement avec RATM : que ce soit la forte présence de la basse, les sonorités de guitares ou bien la véhémence du chant et des chœurs sur le refrain, on se croirait revenu en 1992, lors de la sortie de l'incroyable premier album de RATM, sentiment renforcé par le gimmick de guitare qui ponctue "Drones". La différence majeure résidant dans le jeu de guitares plus massif de NOII : leur fusion est bâtie sur une base foncièrement bien plus métal, à laquelle s’agrègent des éléments Rap, Funk et Punk. Les rythmes sont tranchés, syncopés et très présents. Le chant est belliqueux à souhait, limite hurlé, et les guitares savent se faire alternativement mordantes et incisives, puis lourdes et épaisses.
Même s’il peut parfois présenter un visage un peu plus "apaisé" avec "Massoud" et "Scottsboro", le groupe se montre majoritairement très agressif, notamment au travers de "Charlie", "Djihad Propaganda" et le déjà cité "Drones".
Allant jusqu’à taquiner l’esprit des RAMONES avec le très Punk Rock "Holly Fire" exécuté pied au plancher. Ou bien de s’inspirer des guitares rythmiques d’AC/DC sur "Putain ça revient".
Il ne vous a pas échappé, à la lecture des titres précités, que le propos de NOII est très axé sur des thèmes politiques et/ou sociétaux, la plupart d’une actualité brûlante, ce qui est un autre point commun avec RATM.
Le groupe affiche clairement ses idées qui font la nique au conservatisme et à certaines formes d’autoritarisme, au moyen d'une belle plume et de textes visiblement très travaillés.

Le résultat est un album qui puise sa richesse dans une réelle variété, même si l’agressivité pourrait être considérée comme son fil conducteur, et pour laquelle l’appellation "fusion" dans son sens large prend ici tout sa signification. "Kids Are On The Run" allant même jusqu'à intégrer quelques (légers) accents Electro-pop.
Alors bien sûr, on peut invoquer le fait qu'un certain manque d’originalité ou de surprise pointe parfois un peu le bout de son nez. Propaganda n’en demeure pas moins un excellent album alliant habilement une rage adolescente et une maturité loin d’être désabusée.
Un retour en force qui ravira les fans, et à même de séduire une audience bien plus large. En tout état de cause, il occulte totalement le léger faux pas effectué avec l'album Drugstore (2011).