World Record est une grande déception, surtout de la part d’un VAN DER GRAAF GENERATOR qui avait enchainé trois albums quintessentiels, et ce n’est pas cette kro-express qui va le réhabiliter.

Ce n’est pas non plus elle qui va le descendre en flèche. World Record reste avant tout l’album d’un groupe qui reste suffisamment doué pour ne pas merder. Tout de même, la chute de qualité par rapport à Still Life (1976) est clairement présente, au point qu’il parait dur d’imaginer ces deux albums sortis la même année. Et pourtant...

Sur World Record, VdGG se fait plus accessible, plus mélodique, en un mot, plus classiquement rock. Bien sûr, l’ADN du groupe reste présent, et je ne parle pas de la voix de Peter Hammill : les saxophones fous de David Jackson, l’univers sombre et tortueux, tout cela reste toujours à l’ordre du jour. Cependant, le voyage devient plus balisé, plus banal, plus ennuyeux.

En fait, ce qui tue un peu World Record, c’est, de manière paradoxale quant au précédent paragraphe, son manque apparent de cohérence : un coup on se plonge dans un rock purement VdGG ("Masks", "Wondering"), un coup on tente de défricher de nouveaux horizons ("Meurglys III" et son fameux dernier tiers reggae)... Avec le recul, on pourrait presque considérer World Record comme un album de transition, sorti par un groupe considérant avoir fait le tour de la question prog mais restant attaché à son savoir-faire unique. Il est donc compréhensible mais discutable de le ranger parmi les albums mineurs de VAN DER GRAAF GENERATOR.