Après un premier album de bonne facture et de nombreux singles qui auront marqué les esprits ("I Can't Explain", "My Generation", "Substitute", "Anyway, Anyhow, Anywhere"...), surtout du côté bien "mod" de la force, paraît ce A Quick One qui propose déjà quelques signes d'un plus grand enrichissement musical.
A Quick One est bien marqué par le "One" de son titre, en particulier parce qu'il est le seul album à porter la marque des quatre membres du groupe, chacun ayant réalisé (avec la bénédiction financière de leur producteur) au moins une composition. La moindre reste "See My Way" de Roger DALTREY, assez torride et avec de bons arrangements vocaux cependant. Ce fou de Keith MOON, outre le très pop-mod "I Need You", nous offre le déjanté "Cobwebs And Strange", avec sa fanfare et où le batteur perd totalement le contrôle de lui-même en martelant son instrument et en poussant des cris de grande jouissance ! John ENTWISTLE se réserve les excellents "Whiskey Man" et surtout "Boris the Spider", sur lequel sa voix et sa basse grondent pour notre plus grand plaisir. Mais c'est bien évidemment déjà Pete TOWNSHEND qui s'en sort le mieux avec la très belle "So Sad About Us", et le pavé de huit minutes "A Quick One", peut-être pas ce qu'il a fait de mieux en la matière mais qui avec ses six sous-divisions de thèmes et ses différentes scénettes préfigure déjà les futurs opéras-rock, voire même plus largement le courant rock progressif.
Album somme toute assez réussi. La remasterisation apporte le double de titres par rapport à la tracklist originale, mais malgré quelques bonnes compositions ("Doctor Doctor", "Disguises"), la première version du disque est largement suffisante, ce sera aussi le cas pour les disques suivants, The Who Sell Out ou même Who's Next.

Note réelle : 3,5/5