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POP-ROCK SEVENTIES  |  STUDIO

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The WHO - The Who By Numbers (1975)
Par MARCO STIVELL le 11 Juillet 2010          Consultée 8029 fois

Après un triptyque sacré formé par les albums Tommy, Who's Next et Quadrophenia (ce dernier étant à mon goût loin devant les deux autres en termes de qualité), The Who by Numbers marque un tournant dans la carrière des WHO. C'est, on peut le dire, la fin de leur âge d'or et de la grandiloquence artistique, pas celle de la richesse musicale en revanche. Mais il est clair que The Who by Numbers, qui sera injustement boudé par le public, est néanmoins beaucoup plus sobre que ses prédécesseurs, et on peut même d'emblée rajouter un "m" entre le "o" et le "b" de ce dernier adjectif.

Après la séparation brusque avec leurs anciens managers, on sent que celui qui est depuis longtemps le maître à penser du groupe n'est pas dans sa meilleure forme. Pete TOWNSHEND est en effet alors en pleine dépression, due à sa consommation massive d'alcool et de stupéfiants. Il se replie un peu plus sur lui-même et livre son album le plus personnel, curieusement sorti après celui portant l'influence la plus visible de l'ensemble des musiciens du groupe (bien qu'également totalement écrit par Pete). Première rupture avec Quadrophenia : pas un seul synthétiseur, ni clavier, autre que le piano. C'est surtout de là que vient la sobriété, mais on peut aussi parler de la composition ainsi que des chiffres de vente : certaines chansons pourront surprendre, aucune en tout cas n'a fait de réel gros score à part "Squeeze Box" qui est toujours la seule que choisissent les compilations, un peu comme si il en fallait vraiment une pour cet album, et ça devient vite le genre de choix "standard", pour ne pas dire facile...

"Slip Kid" ouvre le disque avec uniquement des percussions, battement de mains et coups sur une grosse cloche, bizarre pour nous qui nous attendions à avoir un gros riff de guitare suivi d'une entrée fracassante des marmites de Keith MOON. En fait le riff on y a droit, quelques secondes après le commencement du morceau. Sympathique d'ailleurs, le riff autant que le morceau, à la fois basique et un peu plus recherché dans la forme, avec notamment un petit pont avec guitare acoustique et piano jouant les mêmes notes. Plus excitant, "However Much I Booze" n'évoque pas du tout musicalement le texte désespéré que chante Pete, en relation avec sa dépression. Le riff est joyeux, de même que les refrains criés par le guitariste, on prend beaucoup de plaisir à écouter ce qui aurait pu être un autre tube, si les paroles n'avaient pas été aussi noires. Arrive ensuite "Squeeze Box", le seul vrai succès à la fois dans l'esprit commun et dans les futures set-lists du groupe, un blues-rock sympathique mais pas franchement particulièrement mémorable, si ce n'est pour son pont où Roger DALTREY s'accompagne à l'accordéon de manière tout à fait inattendue et savoureuse ! Autre grande chanson méconnue, "Dreaming From the Waist" repose en partie sur une avalanche de rage à la fin des couplets, avec la voix hargneuse de Roger et les baguettes folles de Keith. On pourrait croire que les refrains sont explosifs, mais en réalité non car, et c'est aussi un peu ce qui fait la beauté de certaines chansons de The Who by Numbers, ils contiennent des harmonies vocales (made in Pete) bien faites. Enfin, le clou de cette ancienne première face, c'est "Imagine a Man", chanson au demeurant tranquille avec sa guitare acoustique, mais les montées harmoniques des refrains avec Keith qui se déchaîne restent fabuleuses. Encore un titre bien sous-estimé, que j'écoute bien plus volontiers qu'un "Behind Blue Eyes", sans vouloir faire de comparaison douteuse...

"Success Story" ouvre "lourdement" la deuxième partie du disque : on reconnait bien là l'empreinte de John ENTWISTLE, autant dans la composition que dans la (grosse) voix. On n'est pas au niveau de "Boris the Spider", mais pas loin (la basse se fait encore plus vrombissante que sur ce dernier titre). Ensuite c'est le type même de morceau que j'adore, "They're All in Love", un bon slow (avec encore beaucoup de décalage par rapport au texte) où le seul élément "variétoche" comme disent certains, est le piano, magnifiquement joué (oeuvre de Nicky HOPKINS, celui des ROLLING STONES et seul intervenant musical extérieur aux WHO sur ce disque). Vient ensuite la plus grande curiosité du disque, de très loin devant le reste, le genre de chose que l'on ne s'attendait pas du tout à avoir sur un disque de rock : un titre interprété par Pete avec un ukulélé ! Jolie petite chanson plutôt optimiste cette fois, "Blue, Red and Grey" a pour seul autre (bel) ornement musical les cuivres joués en fond par John ENTWISTLE, comme d'habitude quoi ! "How Many Friends" a des relents d'hymne avec sa mélodie, ses refrains assénés de manière à en devenir inoubliables pour l'auditeur, mais le plus mordant "In a Hand or a Face" fait aussi bien avec des montées en puissance en guise de refrains, un genre de rock très dense. Belle conclusion.

The Who by Numbers, album sans prétention (au contraire, très humble, parfois intimiste et toujours sincère) n'est certainement pas le meilleur millésime, mais assurément un bon cru, un de ceux que l'on goûte un jour, que l'on n'oublie pas, et que l'on ressort occasionnellement, avec toujours la même garantie de saveur agréable. Je l'ai écouté pour la première fois aujourd'hui depuis au moins sept ans, et à part quelques détails au milieu des chansons, je n'en avais presque rien oublié. Il faut dire que je l'ai écouté (avec) beaucoup plus (de plaisir) que Who's Next, mais je suis bizarre me direz vous...

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   MARCO STIVELL

 
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- Roger Daltrey (chant, accordéon)
- John Entwistle (basse, chant)
- Keith Moon (batterie)
- Pete Townshend (guitares, chant, piano, ukulélé)
- Nicky Hopkins (piano)


1. Slip Kid
2. However Much I Booze
3. Squeeze Box
4. Dreaming From The Waist
5. Imagine A Man
6. Success Story
7. They're All In Love
8. Blue, Red And Grey
9. How Many Friends
10. In A Hand Or A Face



             



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