Et de trois ! Après Autobahn et Trans Europe Express, voilà que KRAFTWERK continue sur sa lancée. Difficile de dire quand le groupe va s'arrêter, à ce rythme. En tout cas, le groupe referme la décennie avec The Man Machine, soit le premier album de new-wave au sens actuel du terme. Rien que ça. Il s'agit également du premier album avec Karl Bartos qui participe aux compositions, et c'est tant mieux.

Du grand art, il y en a sur The Man-Machin, et pas qu'un peu. L'attraction commence in media res avec "The Robots". Une nouvelle démonstration de talent, ça en devient inhumain. Ca tombe bien, KRAFTWERK ne l'est pas...en apparence. Les instruments utilisés sont froids et électroniques, mais la démarche reste subtilement humaine. Et puis le vernis craque de temps à autre, avec "The Model". Il s'agit de la chanson la plus commerciale jamais composée par KRAFTWERK, avec une structure des plus basiques. A chaque écoute, l'évidence se présente toutefois : KRAFTWERK a le potentiel d'une machine à tubes. Il est d'ailleurs curieux que le groupe n'ait pas par la suite cédé à la tentation de la new-wave – mais c'est tant mieux.

TMM, ce sont aussi des titres qui s'enchainent sans interruption ni couac au niveau de la tracklist. En plus d'une demi-heure, on passe des robots à l'espace en passant par les néons d'enseigne sans problème. Ce qui est drôle au passage, c'est que si "The Robots" se place en miroir de "The Model" (les deux sont en début de face respective), il fait aussi écho à "The Man-Machine" qui ferme la marche, comme si une boucle était bouclée – ou alors, il s'agit d'une référence à "Hall of Mirrors". Dans tous les cas, c'est un coup de maitre.

TMM, voilà une fois de plus un album à retenir. S'il fallait vraiment être perfectionniste, alors Neon Lights pourrait paraître un peu creux et surfait, mais il reste chouette quand même. Ah, et chez KRAFTWERK quand il n'y a plus de grands albums...il y en a encore !