Si Van der Graaf Generator se lance vraiment avec The Least We Can Do, c'est effectivement avec H to He qu'il impose sa première oeuvre majeure, celle qui aura un impact décisif sur le rock progressif.

En cinq morceaux, le quintette, qui commence déjà à se disloquer cependant, affirme son talent, et enchaîne les morceaux d'anthologie. Rien que le premier, et pourtant le plus faible "Killer" en jette, avec ses orgues folles et un Hammill bien habité. Chacun des deux autres morceaux de la face A est meilleur que le précédent, et à la fantastique et mélancolique ballade "House with no Door" succède l'épique "The Emperor in his War-Room", un mouvement progressif qui supplante même de glorieux voisins, y compris King Crimson dont le leader, Robert Fripp, apparaît précisément ici. La face B présente un visage définitivement plus progressif, avec notamment son premier morceau réellement incontournable. "Lost" s'affirme en effet comme un morceau progressif varié, sinueux, où une certaine beauté irradie la musique. "Pioneers over C." est moins convaincant, mais son final n'est pas désagréable pour autant.

Ce qui empêche H to He d'accéder au titre d'album grandiose, c'est peut-être sa production. VdGG reste quand même assez sommaire dans ce domaine, et si cela peut bien servir certains passages de ses morceaux, dans l'ensemble, on regrette qu'elle ne soit pas plus travaillée, histoire de donner encore plus de force à l'album. Mais pour ce qu'on a, c'est déjà bien assez pour crier au grand album (voire au génie ?), et au pire la suite sera excellente.

Note réelle : 3,5/5