Gravitas, où comment ASIA parvient à faire simple, voire très simple, en donnant l'impression de faire compliqué. Certes, le nouveau guitariste qui a le tiers de l'âge de ses comparses apporte un peu de sang frais et de renouveau au groupe, mais il faut reconnaître que les guitares sont peu à la fête, et ne proposent que peu de moments de bravoure. ASIA préfère en effet, sur son nouvel album, proposer de belles plages mélodiques, souvent au clavier, qui trimbalent une bien jolie mélancolie.

Et les mélodies sont véritablement bien fichues ! Celle de "Valkyrie", par exemple, avec ses harmonies vocales et son violoncelle délicat, est une belle preuve d'inspiration de la part du groupe. Il en va de même pour "Russian Dolls", persistante et efficace. Il reste évident, malgré tout, qu'ASIA ne se foule pas, et à l'exception de l'aventureux "Gravitas", très réussi, ce nouvel album peine à séduire passé le plaisir immédiat de la découverte. Certains titres, à l'image du désespérant et niaiserie "Till we meet again", donnent l'impression d'avoir été griffonnés sur un coin de table, et souffrent d'une durée de vie très limitée.

On ne peut que pardonner à ASIA, dont l'activité soutenue malgré son âge canonique force le respect. Ce Gravitas vient enrichir une fort belle discographie, et, s'il n'est pas au niveau de certains albums passés de la formation, ne détonne pas par rapport à ce qu'a pu proposer le groupe depuis son retour en 2008. Manque néanmoins l'audace et l'inventivité dont faisait preuve XXX. Un malus pour la trop grande facilité des mélodies.