Qu'est-ce qu'on peut bien faire comme comme constat lorsqu'on se penche sur la disco des FOO's, Huit albums au compteur désormais, hormis le fait de se dire qu'aucun n'est vraiment mauvais mais qu'aucun n'est essentiel non plus, pas même le cultissime et surestimé premier du nom ?
Ce groupe, excellent sur scène, possède le génie des singles, des titres percutants et inoubliables mais pêche invariablement au moment de livrer une galette complète, dont chaque bonne moitié relève le plus souvent du remplissage.

Étonnamment Sonic Highways se révèle être le plus homogène de la collection mais ne possède pas - en contrepartie - de morceaux du calibre de "Everlong", "All My Life","Best Of You" ou encore "Rope". Même si la resucée de "Skin And Bones" sur l'intro de "Something From Nothing" a le don de m'agacer, force est de reconnaître que le titre tient fort bien la route, ce qui est tout à fait approprié dans le cadre d'un album qui nous propose de voyager au travers du temps et des espaces musicaux étasuniens en huit étapes. Si le son reste pêchu et bien gras, le groupe travaille le côté atmosphérique de ses compositions ( l'excellent "Outside"), ce qui a pour effet de compenser l'aspect parfois prévisible de sa musique ("What Did I Do…").

Sonic Highways est bien un disque taillé pour la route qui remplit parfaitement son rôle de "road movie album" en tant que bande son d'un voyage qui évoque les grands espaces entourant le bitume dans la solitude de la nuit. "I Am A River" charriant l'émotion, le fleuve indomptable au débit puissant, et dont l'eau n'est jamais deux fois la même, submergeant les créations et ouvrages qui le bordent.