Artiste aux qualités multiples, P.G. voulu poursuivre ses expérimentations - n’en déplaisent à ses anciens acolytes de GENESIS. Aussi, c’est un premier album, certes riche en couleurs, mais assez déconcertant tout de même. Pourquoi ? Les titres sont inégaux en performance. Bien que originaux, il y a plusieurs moments figés dans les seventies et sont, à l’heure actuelle, difficiles de transporter l’auditeur. Oh évidemment, cela nous replongera dans nos "plus belles années", du moins pour certains, mais bon, ce n’est pas ce que je retiendrais le plus de cet album…

… Parce dans "1", il y a de GIGANTESQUES PERLES ! Prenez-en plein les esgourdes avec "Solsbury Hill" où la rythmique est hypnotique, enjouée et terriblement accrocheuse ; ou encore le final de "Humdrum" qui vous fera hérisser d’heureux frissons tant l’envolée aux claviers est grandiloquente, majestueuse et puissante en peu de notes ! Comme quoi, l’émotion est plus importante que la technique, m’est avis. Et puis hélas, c’est déjà le dernier morceau mais quel titre vertigineux aux relents cataclysmiques qu’est ce magistral "Here Come The Flood". A ce stade, y a plus de mot ! J’en reste à chaque écoute, abasourdi d’admiration…

C’est donc bien un monument dans le genre avec ses quelques faiblesses mais bon, quand on se nomme PETER GABRIEL, le terme "faiblesse" est ridicule tant la notoriété du bonhomme est extravagante et génialissime. Il le prouvera, pour les plus septiques d’entre-nous, avec la kyrielle d’albums qui suivront - y compris des musiques de film dont le troublant et passionnant "Passion". A découvrir de toute urgence donc !