Aaaaah, The Raven. De loin le meilleur album des STRANGLERS. C'est également un album que j'ai tellement poncé que lorsqu'il est venu le temps pour moi d'écrire des kro-express, je n'ai même pas eu à le réécouter.

Cela est totalement justifiable par le chapelet de morceaux grandioses qu'il se trimballe. C'est bien simple : si l'on veut être tatillon, il faudrait virer l'introduction "Longships" (et encore, elle est bien courte) et râler quant à la longueur du final "Genetix". Du reste ? Rien à jeter, mais alors rien, et pour des raisons différentes. Que ce soit sous forme de science de la chanson percutante et efficace ("Nuclear Device", "Dead Los Angeles"), ou d'audace musicale mêlant les genres ("Meninblack" bien sûr, mais aussi la chanson-titre ou encore "Genetix"), la musique des STRANGLERS trouve ici son apogée au carrefour de la new-wave, du punk et de la chanson engagée (dans un sens).

Oui, vraiment, voilà l'opus major des STRANGLERS. De plus, ce qui est bien avec lui, c'est qu'on peut commencer à découvrir le groupe avec, puisque l'ADN de nos Étrangleurs est toujours aussi présent, même si bien lissé par rapport aux débuts plus punk. Mais il s'agit également d'un album signant la fin d'une ère : quand bien même l'album suivant, The Gospel according to the Meninblack, serait bon, il n'est pas idiot d'admettre que les Stranglers changeront fortement (pour ne pas dire « radicalement ») par la suite.