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- Style + Membre : Hugh Cornwell
 

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The STRANGLERS - The Raven (1979)
Par ARP2600 le 23 Décembre 2014          Consultée 7142 fois

On peut dire que la première vague du punk était terminée en septembre 1979, tandis que le post-punk et la new wave étaient bien lancés. Rien que ce mois-là sont sortis 154 de WIRE, Join Hands de SIOUXSIE AND THE BANSHEES et Entertainment! de GANG OF FOUR, mais aussi The Pleasure Principle de Gary NUMAN à l'opposé du spectre, une étape importante pour le succès commercial du genre. C'est dans ce contexte que les STRANGLERS ont publié The Raven, un magnifique album de pop/new wave délicieusement satirique et tortueuse, qui marque l'achèvement de la mutation opérée sur le précédent, Black and White.

Pour diverses raisons, on peut sans trop se tromper associer ce disque au courant new wave, même si les STRANGLERS ont toujours eu un style très personnel. Le fait que Dave Greenfield utilise de plus en plus de synthétiseurs, les rythmes hérités du punk mais agrémentés de mélodies plus riches, les thèmes urbains et parfois science-fiction : la plupart des chansons rencontrent les critères de base. L'album est également profondément pop dans sa forme. Le groupe s'est sérieusement radouci, dans ses textes comme dans ses relations avec la presse et les autres musiciens.

Les errements misogynes de leurs débuts sont loin, et remplacés par des satires des pays que le groupe a traversé au cours de ses tournées. Ainsi «Nuclear Device» se moque de la volonté du premier ministre australien d'acquérir l'arme atomique. «Dead Loss Angeles» se passe d'explication tandis que «Shah Shah A Go Go» se réfère à la situation en Iran (la révolution ayant eu lieu entre l'enregistrement et la parution de l'album). «Baroque Bordello» est inspirée par un bâtiment italien dans lequel le groupe a travaillé tandis que «Longships» et «The Raven» sont d'inspiration viking, on en revient à la chère Suède de Hugh Cornwell. Le choix du corbeau comme symbole de l'album est pourtant une idée de Jean Jacques Burnel, ce ne sera pas le dernier sombre animal auquel le groupe s'identifiera. Les dernières chansons sont un peu différentes. «Don't bring Harry» parle de l'héroïne dont Cornwell et Burnel étaient friands à l'époque. «Genetix» est évidente aussi tandis que l'étrange «Meninblack» traite de cette légende urbaine bien connue d'une façon particulièrement horrible, les extraterrestres élevant les humains pour les manger.

À côté de ces sujets peu innocents, la musique est magistrale, l'album est un quasi sans faute. Il manque peut-être un peu de cohérence par rapport à Rattus Norvegicus mais on tient là sans conteste les deux œuvres majeures du groupe. Il faut dire qu'ils n'ont pas ménagé leurs efforts pour offrir une musique riche et variée sur The Raven. On trouve toujours quelques titres nerveux rappelant leur punk mâtiné de psychédélique, mais aussi des rythmes plus funky, un tempo de valse sur l'ouverture instrumentale «Longships», de la ballade décontractée sur «Don't bring harry», des choses plus new wave geek sur «Ice» ou «Genetix», un magnifique rock sur «Duchess»... et puis, l'anomalie totale sur «Meninblack». Même en pleine new wave et par rapport aux pionniers de la musique électronique, cette chanson est spéciale, son atmosphère étrange collant à merveille avec le sujet dérangé. Il paraît qu'ils travaillaient déjà sur un titre nommé «Two Sunspots», présent sur l'album suivant, et que c'est en ralentissant ce qu'ils avaient enregistré qu'ils ont obtenu cet effet saisissant.

L'album suivant est d'ailleurs le prolongement direct de cette chanson, avec un titre à rallonge souvent abrégé Meninblack et que le groupe lui-même assimile curieusement à de la proto-techno (sans doute en comparaison avec Kraftwerk en fait). En attendant, il faut savoir qu'au moins trois des membres affirment que The Raven est un album dont ils sont très fiers et c'est vrai qu'il est particulièrement pertinent, bien équilibré entre richesse et accessibilité. Seul Hugh Cornwell estime qu'ils ont essayé de trop compliquer leurs recettes mais on est quand même loin des labyrinthes du rock progressif. Il est la porte d'entrée idéale dans leur discographie si particulière, que tout amateur de pop rock devrait pouvoir apprécier.

Note : 4,5/5

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   (2 chroniques)



- Hugh Cornwell (guitare, chant)
- Jean-jacques Burnel (basse, chant)
- Dave Greenfield (claviers, chant)
- Jet Black (batterie)


1. Longships
2. The Raven
3. Dead Loss Angeles
4. Ice
5. Baroque Bordello
6. Nuclear Device
7. Shah Shah A Go Go
8. Don’t Bring Harry
9. Duchess
10. Meninblack
11. Genetix
12. Bear Cage (bonus)
13. Fools Rush Out (bonus)
14. N’emmènes Pas Harry (bonus)
15. Yellowcake Ufo (bonus)



             



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